BANGUI (LNC) — Il fallait clarifier une certaine cacophonie dans la communication au plus haut niveau de l’Etat.
Catherine Samba-Panza, la présidente provisoire centrafricaine, courant octobre dernier, unilatéralement décidait de la fin de la transition politique dans le pays pour le 15 février prochain.
Remémorons-nous les propos à l’époque de sa porte parole Antoinette Montaigne sur les ondes nationales :
«La présidente voudrait rappeler aux partis politiques (…) sa volonté d’ouverture et sa détermination à préparer le pays vers la fin de la transition, qui pour elle se termine le 15 février 2015».
Propos vains et sans portée, la présidente intérimaire n’ayant pas la main sur la politique du pays, elle sera retoquée le 11 novembre 2014 à Bangui par une des conclusions de la 6ème Réunion G8-RCA (ex GIC-RCA), portant au mois d’août 2015, la fin de la dite transition suite aux tenues des élections législatives et présidentielles fixées au mois de juin 2015.
KAMOUN CHEZ SASSOU A OYO
Mahamat Kamoun le PM centrafricain était avant hier reçu dans le village natal du chef de l’état congolais Denis Sassou N’Guesso, par ce même, pour faire le point.
Il fallait accorder les violons, et les 3 plus hautes autorités de la transition se trouvaient contraints d’avaliser la prolongation de la transition, d’ou le court déplacement chez le médiateur de la crise centrafricaine.
Le PM centrafricain l’admet : « Le constat qui s’est dégagé et accepté par l’ensemble des forces vives de la nation est que techniquement, le délai de février 2015, date sensée mettre un terme à la transition actuelle n’est pas tenable ».
Puis rétroactivement justifiant la nouvelle date en se l’appropriant :
« Pour éviter le vide constitutionnel, les autorités de la transition, plus précisément la présidente de la République, le président du conseil national de transition et le Premier ministre, avions consensuellement adressé une requête au médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso, conformément aux dispositions de la charte pour obtenir son avis conforme en vue de la prorogation de la durée de cette transition de six mois, jusqu’à août 2015 ».
Toutefois, les paroles sont une choses, les réalités en sont une autre.
Les élections requièrent des fonds, et l’ANE, l’Autorité nationale des élections en est dépourvu.
Mahamat Kamoun s’en est ouvert auprès du président congolais :
« Nous avons abordé la question de financement. Il est vrai que l’ANE a eu à élaborer un chronogramme du processus électoral, mais une chose est de mettre en place un chronogramme, une autre est de le financer. Sans ce financement, l’ANE ne peut pas accomplir sa mission ».
En retour, selon le chef du gouvernement centrafricain, Sassou N’Guesso lui aurait promis de se pencher sur le sujet, en sollicitant notamment la CEEAC et l’Union Africaine.
En conclusion, rien n’est assuré pour l’heure, et surtout pas la tenue d’élections théoriques en juin prochain.
Un joyeux flou demeure toujours sur leur faisabilité.
Isidore Mbayo