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La MINUSCA condamne la violence chronique contre les civils perpétrée par des groupes armés dans la ville de Batangafo

Publié le lundi 7 janvier 2019  |  Minusca
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Une patrouille de la Minusca près d`un bureau de vote à Bangui, après les élections présidentielle et législatives en Centrafrique, le 2 janvier 2016.
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La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a publié aujourd’hui un rapport résumant les résultats de ses enquêtes menées sur les attaques contre des civils survenus dans la ville de Batangafo (préfecture de l’Ouham) et ses environs entre le 30 octobre et le 6 novembre 2018. Ces attaques, perpétrées par le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), le Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) et les anti-Balaka, ont entrainé la mort d’au moins 11 personnes et ont laissé 37 autres personnes blessées. Ces attaques inacceptables constituent des violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

Selon les enquêtes de la MINUSCA, ces crimes, dont notamment les meurtres, les attaques contre les civils ainsi que les destructions et pillages de biens, ont contraint plusieurs milliers de civils qui vivaient sur le site des déplacés internes à se réfugier dans la brousse et sur d’autres sites d’accueil dans la ville de Batangafo.

Les enquêtes concluent que les attaques menées par le MPC et le FPRC contre le site des personnes déplacées et contre des civils et leurs biens constituent un recours délibéré et indiscriminé à la violence armée. Des déclarations par certains représentants du MPC et du FPRC à Batangafo appelant à la fermeture forcée du site de déplacés suggèrent fortement que l’utilisation de la violence par ces groupes était de nature intentionnelle et préméditée.

La MINUSCA note avec consternation que les éléments du MPC, du FPRC et des anti-Balaka ont tué des civils intentionnellement et de manière ciblée ; ce qui est interdit par le droit international humanitaire et constitutif d’allégations sérieuses et crédibles de crime de guerre dès que les faits seront établis par une juridiction compétente.

La MINUSCA est également préoccupée par l’apparente interdiction imposée par les anti-Balaka à l’accès des civiles à des établissements médicaux sur une base ethnique ou religieuse.

La MINUSCA appelle donc le MPC, le FPRC ainsi que les groupes anti-Balaka opérant dans la région à cesser immédiatement toute attaque contre la population civile et à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. A cet égard, la Mission demande instamment aux groupes armés de respecter les sites de déplacés ainsi que le principe du retour strictement volontaire et en toute sécurité des civils en état de déplacement et à cesser, sans délai, toute pratique discriminatoire empêchant l’accès à l’aide humanitaire.

La MINUSCA tient, en outre, à rappeler qu’elle ne ménagera aucun effort, en appui aux autorités centrafricaines, afin que les auteurs de ces crimes, leurs commanditaires et leurs complices soient poursuivis et traduits en justice.

La MINUSCA continuera également à soutenir les efforts des autorités centrafricaines pour rétablir la sécurité dans la préfecture de l’Ouham et sur tout le territoire de la République centrafricaine.
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