Au moins deux policiers ont été tués aujourd'hui dans des affrontements entre l'armée et un groupe armé à Bambari (centre), au lendemain de violences à Bangui qui ont fait au moins six morts, selon le gouvernement. La presse locale faisait état jeudi d'une dizaine de morts, sans qu'il soit possible de confirmer ce bilan.
"Deux policiers ont été tués, et un autre a été blessé à Bambari", a indiqué à l'AFP le porte-parole du gouvernement centrafricain Ange-Maxime Kazagui. Trente "blessés par balles" ont été pris en charge par Médecins sans frontière (MSF) à l'hôpital de la ville, a indiqué l'ONG aujourd'hui. "Dans la matinée du jeudi 10 janvier 2019, des éléments de l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) et leurs alliés ont lancé diverses attaques dans la ville de Bambari", a indiqué le gouvernement dans un communiqué cet après-midi. La mission de l'ONU, la Minusca, "a envoyé des éléments vers le centre-ville", a précisé à l'AFP son porte-parole Vladimir Monteiro.
Hier, des Casques bleus avaient déjà été "visés par des tirs" dans la ville, a-t-il ajouté. Toujours dans la journée d'hier, à Bangui, quatre personnes ont été tuées dans le quartier PK5 - qui abrite la majorité des musulmans de la capitale - par des hommes armés, en représailles de l'assassinat de deux commerçants peuls, selon le porte-parole. Les deux "bergers peuls" ont été tués sur la route de Boali, en banlieue de Bangui. "Des gens ont lancé des grenades" dans leur camion qui transportait du bétail, selon le porte-parole du gouvernement. Leurs corps ont été emmenés à la mosquée Ali Babolo du PK5 hier soir, déclenchant les représailles qui ont fait au moins quatre morts dans le quartier, de même source.
Dans le reste du pays, la ville de Bakouma restait aujourd'hui sous la coupe d'un autre groupe armé allié de l'UPC, le Front populaire pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC), qui s'en est emparé fin décembre. "La gravité de ces attaques est d'autant plus inacceptable qu'elles interviennent au lendemain d'un engagement définitif du gouvernement à dialoguer avec les groupes armés dans les plus brefs délais", selon le communiqué gouvernemental. Hier, Faustin-Archange Touadéra a annoncé que des pourparlers entre les autorités et les groupes armés rebelles, attendus depuis plusieurs mois, prendront place le 24 janvier au Soudan, sous égide de l'Union africaine (UA).