Une des principales radios centrafricaines, Ndeke Luka, est "interdite" de couverture des activités présidentielles, a affirmé lundi à l'AFP sa directrice en dénonçant "une entrave à la liberté de la presse".
"Nous condamnons cette interdiction qui constitue une entrave à la liberté de la presse et au droit à l'information de ses auditeurs", a indiqué Sylvie Panika, directrice de la radio, fondée en 2000.
Selon Ndeke Luka, des journalistes de la radio se sont vu refuser l'entrée de plusieurs événements présidentiels durant lesquels le président Faustin-Archange Touadéra prenait la parole.
"La direction de la radio demande des explications à la présidence pour justifier cette interdiction", a encore déclaré Mme. Panika, affirmant ne pas être une radio d'opposition et "mettre quiconque au défi de venir nous prouver que ce que nous diffusons à l'antenne est le contraire de ce qui se passe dans le pays".
Sur les antennes de la radio, le porte-parole de la présidence, Alphonse Mokpem Yaloke, a réagi en souhaitant "que Ndeke Luka donne l'information" présidentielle.
La présidence, selon M. Yaloke, souhaite que Ndeke Luka diffuse intégralement les discours du chef de l'Etat ainsi que les points de presse hebdomadaires de la présidence.
"Nous faisons le point de presse hebdomadaire qui n'est pas couvert par la radio (et) quand il y a les discours du chef de l'État, juste un extrait est diffusé", a déclaré M. Yaloke sur Ndeke Luka.
En Centrafrique, ces points de presse hebdomadaires ainsi que les discours de M. Touadéra sont diffusés en intégralité sur les médias d'Etat.
La radio Ndeke Luka a été fondée en 2000 par la fondation Hirondelle, une organisation de journalistes qui crée des médias indépendants dans des zones de crise depuis 1995.
Selon son site internet, Ndeke Luka bénéficie de fonds de l'Union européenne (UE), de la Confédération suisse et de la Belgique.