Le championnat de football a repris sur le terrain de Sagbado dans le 3e arrondissement de Bangui, après près de 5 années de suspension suite aux violences dans ce secteur du km5, considéré comme zone rouge de la capitale. Un soulagement pour les habitants de ce secteur.
« Les jeunes ont décidé de faire la paix à travers le football. Ils se sont levés pour nettoyer le terrain afin de reprendre la vie d’avant la crise », a salué Ouanzi Kevin, secrétaire général de cette Sous-ligue.
Les habitants des quartiers Makambo, Km5, Gbatouri, Kina, Cadastre et Cattin, ont repris l’ambiance après plusieurs années des violences dans ce secteur. L’activité sportive a été un facteur déterminant dans le revivre ensemble après le déchirement du tissu social dans le pays.
Ce terrain de football, hier champ de bataille, couloir de la mort et qui était totalement déserté, accueille des centaines de personnes par jour. Autours de ce terrain, ces spectateurs ne cessent de parler cette fois-ci de la paix, du vivre ensemble et de comment contribuer à ramener la paix dans le pays, qui sombre dans les violences depuis plusieurs années.
Selon le constat d’ADV dans ce secteur, les habitants se disent déterminés à enterrer la hache de guerre afin de vivre ensemble. « Nous ne pouvons pas attendre le gouvernement, plus précisément le département de sport pour venir organiser à notre place une sous ligue. La population Centrafricaine doit se lever pour entretenir le chemin de la paix, au lieu d’attendre le gouvernement ou les partenaires internationaux », a noté Kevin.
« La reprise véritable de l’ambiance et de la cohésion sociale, sans tambour battante, sans investissement d’une quelconque ONG, est la preuve que le Centrafricain est pour la paix et facile à faire la paix », a confié à ADV Oumarou, un supporter venu assister au match.
Même si tout le salue cette initiative, d’autres restent alors pessimistes. « Pourvu que ça dure, pourvu que les ennemis de la paix n’incitent pas les bandits à créer des tensions. Nous attachons une importance très capitale au retour de la paix dans notre pays. Mais les manipulateurs évoluent aussi dans leurs stratégies. Nous souhaitons vivement ce retour définitif de la paix », s’est livrée Angèle, une femme d’une quarantaine d’année, venue aussi encourager les joueurs de son quartier.
Dans la soirée du 18 janvier, deux équipes se sont affrontées au quart de final de la coupe « Siriri na Yéngo Tere », autrement dit la paix et le vivre ensemble.