Une mission de sensibilisation de l’Autorité nationale des élections de la République centrafricaine (Ane) a été dépêché pour sensibiliser des réfugiés centrafricains à Douala, au Cameroun
Une mission de sensibilisation de l’Autorité nationale des élections de la République centrafricaine (Ane) a été dépêché pour sensibiliser des réfugiés centrafricains à Douala (littoral), au Cameroun, aux élections présidentielles de 2015, a indiqué à Anadolu, le président de l’Ane, Dieudonné Kombo-Yaya.
«Nous avons commencé cette mission par le Cameroun parce que le pays abrite le plus grand nombre des réfugiés centrafricains, soit environ 280 000 réfugiés. Nous sommes là pour leur dire de participer à l’avenir de la Centrafrique. C’est ensemble et main dans la main que nous pouvons avoir une RCA prospère», a expliqué Kombo-Yaya, à Douala, lundi soir.
Se référant à la résolution 21-49 d’avril 2014 des Nations Unies qui appelle au vote des réfugiés, le président de l'Ane a indiqué que «ce ne sera pas la première fois que des réfugiés votent car il y a eu un exemple en Albanie, au Kosovo et en Afrique il y a eu le Mali.»
«La Rca sera le 4 ème cas où les réfugiés centrafricains seront appelés à voter aux prochaines élections présidentielles de 2015», a-t-il assuré sans toutefois précisé la date exacte de ces élections.
Kombo-Yaya a prié les 7864 réfugiés centrafricains de Douala, (selon les chiffres communiqués, lundi, par le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (Hcr)) d’apporter «leur contribution à ce vote pour le retour à la paix afin que l’économie démarre et le succès suive». Le vote n’est pas obligatoire mais «volontaire», a-t-il précisé.
«Après ces missions de sensibilisation que nous comptons poursuivre au Tchad, dans les deux Congo et au Soudan, nous allons envoyer des observateurs lors des élections pour assister les réfugiés et assurer leurs votes», a déclaré le président.
De leur côté, les réfugiés qui ont apprécié l’initiative de l’Ane émettent cependant des réserves. «C’est facile de sensibiliser. Mais nous n’avons aucune garantie que les candidats qui se présenteront seront de nouvelles personnes qui n’ont rien à voir avec les autres dirigeants. Nous avons trop souffert et nous voulons que la Rca redevienne un pays de paix», a expliqué à Anadolu, Brice Moutchoulogo, un ex-militaire centrafricain réfugié à Douala depuis 5 ans.
«Cette participation aux élections présidentielles de 2015 va permettre aux réfugiés de s’exprimer véritablement et d’élire des hommes qui pourront assurer l’avenir de leur pays et le leur, une fois rentrés au pays», s’est réjoui pour sa part Oscar Sanguepe, Secrétaire général du collectif des réfugiés centrafricains de Douala.
La Centrafrique a plongé depuis 2012 dans un cercle infernal de représailles interconfessionnelles acculant les habitants, essentiellement de confession musulmane, à fuir leurs quartiers vers des pays limitrophes.