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La Séléka contrôle toujours la mine d’or de Ndassima
Publié le vendredi 28 novembre 2014  |  journaldebangui
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© Autre presse par DR
Les rebelles de la séléka
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Lorsque l’armée centrafricaine s’est retirée du secteur de Ndassima, les ex-Séléka se sont présentés comme les nouveaux protecteurs des prospecteurs - tout en profitant de leur labeur


L'exploitation de la mine d'or de Ndassima, propriété de la société canadienne Axmin, a été arrêtée en 2011, du fait de l'insécurité croissante en République centrafricaine (RCA). Par la suite, les rebelles de l’ex-Séléka se sont emparés du site, qu’ils contrôlent à ce jour. Pour le gouvernement de Bangui, c’est un trou dans les caisses de l’Etat, signale notre correspondante en CAR, Katarina Hoije.

En 2013, un effondrement dans cette mine de Ndassima avait fait une vingtaine de victimes, amenant le président de l’époque, le chef rebelle Michel Djotodia, à décréter un deuil national. Aujourd’hui, les Séléka exploitent toujours le site, dont ils se sont emparés. Plusieurs milliers de personnes s'y sont installées et pratiquent l'exploitation artisanale. Les autorités locales sont impuissantes. Ce sont les ex-rebelles qui achètent l’or, explique un mineur, Frédérique Ningando.

Lorsque l’armée centrafricaine s’est retirée du secteur de Ndassima, les Séléka se sont présentés comme les nouveaux protecteurs des prospecteurs. C’était pour profiter de leur labeur, affirme un commerçant, Ibrahim Kodegeue, qui achète de l’or aux mineurs.

Ces derniers se rendent également à Bambari, la localité la plus proche, pour vendre leur or aux commerçants. Des Tchadiens ou des Soudanais qui ont remplacés les dealers qui venaient de Bangui. Les ex-Séléka contrôlent la route qui mène à Bambari. Selon Kodegeue, ils servent souvent d’intermédiaire, tout en assurant la sécurité. Il faut coopérer avec eux jusqu’au retour de l’autorité centrale, ajoute Kodegeue.


Mais à Bangui, les trafics de ressources naturelles ont un impact dévastateur sur le gouvernement intérimaire, qui se trouve privé des revenus mêmes qui pourraient l’aider à rétablir son autorité.

Les trafiquants déménagent leurs minerais hors des frontières, d’autant que l’Etat centrafricain perçoit une taxe à l’exportation sur les diamants chiffrée à 12 %, contre 3,2 % en République démocratique du Congo (RDC) et 5 % au Congo Brazzaville. Par ailleurs, le Cameroun impose moins l’or que la Centrafrique.

Les sociétés minières redoutent qu’avec l’intégration du Cameroun au sein du Processus de Kimberley, la fraude n’augmente. En mai 2013, Bangui a été suspendu du processus de Kimberley, le système international de certification des diamants bruts.

Les mineurs de Ndassima souffrent de cet embargo, mais le commerce se poursuit, ajoutent-ils.

Impossible de prédire si, et quand, la société canadienne Axmin reviendrait à Ndassima. En dépit du déploiement en Centrafrique de soldats de maintien de la paix français et onusiens, la violence perdure. Par ailleurs, en septembre, une partie de la mine s’est effondrée, ensevelissant au moins 27 mineurs artisanaux. Depuis, la production a repris, au péril des vies humaines.
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