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Centrafrique : la population appelle à la levée de l’embargo sur les armes

Publié le jeudi 31 janvier 2019  |  Agence d`information d`Afrique centrale
Opération
© AFP par PACOME PABANDJI
Opération de destruction d`armes par les soldats français de la Sangaris.
Jeudi 4 décembre 2014. Bangui
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Un grand rassemblement a eu lieu le 28 janvier à Bangui, pour demander l'abrogation du blocus sur les armes qui pèse sur le pays depuis 2013 et qui arrive à son terme ce 31 janvier, à la suite de quoi le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies se prononcera de nouveau sur le sujet.

Le Premier ministre centrafricain, Mathieu Simplice Sarandji, a dirigé un rassemblement d'environ trois mille personnes appelant à la levée de l'embargo mondial sur les armes avant la réunion des Nations unies qui se tiendra ce jeudi.

«C'est un verrou qui mérite d'être ouvert, c'est un embargo qui frappe nos forces de défense et de sécurité», a déclaré Mathieu Simplice Sarandji.
S'exprimant depuis la place des Martyrs, dans le centre de Bangui, le Premier ministre a également dénoncé une mesure qui favorise les groupes armés. «Le gouvernement respecte l'embargo pendant que les groupes armés reçoivent des armes. La population de la République centrafricaine ne peut pas comprendre cette loi de deux poids deux mesures », a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité des Nations unies décidera ce 31 janvier de reconduire ou non l'embargo qui interdit la livraison d'armes au pays.

En effet, la décision dépend d'un accord éventuel avec le comité des sanctions de l'ONU. Les autorités de Bangui ont demandé à plusieurs reprises la levée de cet embargo.

De son côté, le président Faustin-Archange Touadera a réitéré son appel à « la levée totale de l'embargo sur les armes qui pèse encore » sur l'armée nationale, dans un discours prononcé devant l'Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier.
Au cours de leur première assemblée plénière de 2019, les évêques centrafricains se sont interrogés sur la pertinence du maintien de l’embargo sur les armes imposé à la Centrafrique depuis 2013. Pour eux, cette mesure n’est plus opportune au moment où l’armée est fragilisée et que les groupes armés sèment la terreur.

Selon la conférence épiscopale centrafricaine, la mainmise des groupes armés s’étend sur de nombreuses régions du pays. « De vastes zones de la Centrafrique échappent au contrôle de l’État et se trouvent entre les mains de groupes armés qui se livrent aux actes répétitifs de violences inhumaines et de violations graves des droits humains », relève-t-elle.

Les évêques centrafricains, fustigent, par ailleurs, le comportement de certains contingents de la Mission des Nations unies en Centrafrique.
« Nous déplorons la duplicité de certains contingents qui laissent pourrir la situation sous leurs yeux comme s’ils en tiraient profit », écrivent-ils. Ils citent notamment « les Marocains à l’est, les Pakistanais à Batangafo et les Mauritaniens à Alindao ».

Signalons que cet embargo a déjà été levé partiellement à deux reprises pour des livraisons d'armes effectuées par la Russie et la France. En 2017, il a été levé pour permettre la livraison de mille sept cents armes russes à l'armée centrafricaine. En décembre, la France a remis mille qatre cents fusils d'assaut AK-47 et trois véhicules amphibies à la République centrafricaine pour renforcer ses forces armées.
Depuis 2013, la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent d'innombrables violences et exactions. Le pays est soumis depuis cinq ans à un embargo du Conseil de sécurité des Nations unies sur les armes et les munitions.
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