Les conflits qui déchirent la Centrafrique ces dernières années sont apocalyptiques vu le nombre de personnes tuées, la souffrance extrême de la population et la destruction totale du tissu social du pays. Pourtant, plusieurs accords de paix ont été signés entre l’Etat garant de la Constitution et les groupes armés. Mais pourquoi ces violences persistent? Pourquoi ces conflits s’enlisent ? Pourquoi tous les processus de paix n’aboutissent pas ?
Réunis en Conseil Spécial pour suivre le déroulé des négociations à Khartoum (Soudan) sur la Paix dans notre pays et les différentes propositions de sortie de crise ; à mi-parcours des débats et ayant suivi les revendications fantaisistes des groupes armés, le CNCA-PDD s’interroge :
La Centrafrique serait-elle un repère de bandits, de criminels auteurs de graves violations des droits humains ? La Centrafrique serait-elle un champ d’expérimentation des apprentis sorciers ayant commis des crimes monstrueuses pour demander à être blanchi par la suite ? La Centrafrique n’est-elle pas la mère patrie de toutes ces victimes innocentes qui ne demandent que justice et réparations ?
Est-ce que l’amnistie et le partage de pouvoir seraient la solution ? Que veulent ces hommes manipulés de l’extérieur qui mettent notre pays à genoux ? Si les responsables des groupes armés ne se reprochent de rien, pourquoi veulent-ils à tout prix que le Peuple Centrafricain souverain qu’ils continuent à martyriser leur accorde l’amnistie ? Pour qu’elles raisons ils veulent absolument un gouvernement d’union nationale ?
Dissoudre le gouvernement sous la pression des aventuriers est un acte audacieux et anti constitutionnel. Pour le CNCA-PDD, tous les auteurs des crimes de guerre, crimes contre l’humanité dans notre pays doivent répondre de leurs actes pour servir de leçons aux générations à venir.
La question de l’amnistie et du partage du pouvoir comme une solution envisagée par les groupes armés sont véritablement des insultes à l’endroit du Peuple Centrafricain. C’est pourquoi le CNCA-PDD demande instamment aux autorités légales de Centrafrique de bouter loin toutes les six (06) revendications fantaisistes de ces aventuriers en mal de sensations.
Le CNCA-PDD attire également l’attention des participants et de la communauté internationale au respect des textes fondateurs de la RCA, des conclusions de la consultation populaire à la base et par la même occasion, exige le respect de l’expression du Peuple Centrafricain sous tous les angles.
Pour le CNCA-PDD, un leader porte au plus haut les valeurs essentielles de la nation qui sont : le patriotisme, l’amour de son pays et de son Peuple. Et même au plus profond des difficultés, les lumières de la Paix s’allument en lui. Un vrai leader assume les conséquences négatives ou positives de ses actes.
Oui, le Peuple Centrafricain veut la paix qui est un impératif non négociable aujourd’hui. C’est pourquoi le CNCA-PDD soutient totalement la marche pacifique du lundi 28 janvier à Bangui pour réclamer la levée totale de l’embargo qui pèse sur nos forces de défense et de sécurité.
Pour notre Formation Politique, Il y a une discrimination qui s’installe en matière du respect de cet embargo. Car il n’y a à notre avis aucune raison de privée nos forces de défense et de sécurité de moyens leurs permettant de protéger le Peuple et le territoire alors que les ennemis du pays avec le fruit de leurs pillages s’approvisionnent aisément. La communauté internationale ne serait-elle pas complice des viols, des assassinats et des tueries qui se pratiquent dans notre pays ?
D’ailleurs avant même l’ouverture des négociations de paix, les groupes armés ont fait parler d’eux au village de Zaoro-Sango à 45 km de la ville de (Carnot) avec 14 morts (un pasteur, un Gendarme, deux auxiliaires de Gendarmerie et 10 civils) et 6 blessés, dont deux très grièvement.
Dans la nuit du 24 au 25 janvier les intouchables de l’UPC ont perpétrés un massacre lors de funérailles à Ippy.
Le 24 janvier 2019 dans la Commune de Loura (Bocaranga) les éléments du groupe armé 3R ont tué 5 villageois et capturé 15 autres.
Le 25 janvier à Bambari les groupes armés ont lancé des attaques contre des civils.
Le CNCA-PDD condamne fermement ces terribles massacres et attaques récurrentes contre des civils qui constituent des crimes de guerre et crimes contre l’humanité et exprime ses profondes condoléances aux familles des victimes ainsi qu’à l’ensemble de la population des régions concernées.
Comment accorder alors une amnistie à des criminels professionnels qui ne respectent pas leurs obligations vis-à-vis du droit international humanitaire? Le CNCA-PDD demande que les auteurs, les commanditaires et leurs complices soient poursuivis et traduits devant les juridictions nationales et internationales.
Ces évènements néfastes rappellent l’importance de mettre un terme à la présence des groupes armés dans le pays où ils constituent une menace constante pour les civiles.
C’est pourquoi le CNCA-PDD demande aux pays frères et amis de la RCA de soutenir notre pays à mettre hors d’état de nuire cette bande de voyous et
rend un hommage solennel à tous ces hommes et femmes dont les vies ont été écourtées par des criminels assoiffés de sang et venus d’une autre planète. Salut par la même occasion le courage et bravoure des forces de défense et de sécurité malgré les difficultés dû à l’embargo.
Le CNCA-PDD appelle enfin les Centrafricains de toutes les régions du pays, de toutes convictions à se lever pour dire non à la défaite, non à l’abaissement et exprimer avec héroïsme l’amour de la patrie.