Bangui - En première ligne, l’Association Les Frères Centrafricains, fondée par l’honorable Anatole Koué qui entent faire de la 56ème commémoration de la fête de proclamation de la République centrafricaine, une occasion par excellence où chrétiens et musulmans du 3ème arrondissement puissent se mettre ensemble. A cet effet, après qu’une réunion préparatoire de ces festivités ait eu lieu le mardi 25 novembre dans le quartier Fatima, une deuxième réunion tenue jeudi 27 novembre 2014 à l’école Gbaya-Dombia, au centre du fief musulmans de Km5.
L’honorable Anatole Koue, initiateur de ces rencontres préparatoires est revenu sur la nécessité d’organiser la fête du 1er Décembre prochain sous le signe de la cohésion sociale : « Nous allons attendre aussi longtemps que possible du côté des autorités politiques, la cohésion sociale tant souhaitée ne viendra pas vite. C’est pourquoi, au niveau de notre organisation ‘’Les Frères Centrafricains’’, nous avons cru qu’il fallait commencer avec les petites chances de cohésion sociale entre les communautés musulmane et non-musulmane. Notre organisation a le privilège dans ce domaine, en ce sens qu’elle regroupe et musulmans et chrétiens que nous appelons des ‘’ambassadeurs de la paix’’ qui sont suffisamment et régulièrement sensibilisés sur la nécessité de la paix et la cohésion sociale. » a-t-il déclaré avant d’ajouter, « Nous voulons profiter de la fête de la fête nationale du 1er décembre qui rappelle la proclamation de la république centrafricaine une et indivisible, pour donner la chance aux deux communautés enfermées dans des préjugés de conflit intercommunautaire de manifester ensemble. Pour cela, nous projetons déjà une grande marche, en lieu et place du défilé traditionnel du 1er Décembre à travers le Km5 jusqu’à Fatima, sur l’avenue Koudoukou et dans toutes les localités environnantes du Km5. »
L’initiative a beaucoup plu à Anour Sakine, Président de la Fédération nationale des ‘’Wali et Koli Gara’’ (Commerçantes et commerçants en langue nationale, le Sango) : « Nous voulons dès maintenant faire une grande mobilisation pour que le 1er décembre de cette année soit exceptionnelle au nom de la paix et la cohésion sociale. » a-t-il indiqué. Par ailleurs, il lance cet appel : « En ma qualité du Président de la fédération des ‘’Wali et Koli Gara’’, j’appelle tous les commerçants, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, pour que nous soyons plus que jamais ensemble lors de cette fête nationale. Pour ceux qui hésitent en dehors du Km5, je leur dis qu’ici, chrétiens et musulmans vivent en parfaite cohésion sociale, qu’ils viennent découvrir d’eux-mêmes que d’écouter le mensonge qui circulent sur le Km5 comme quoi, ici, aucun chrétien n’est admis. Cet appel va à l’endroit des Anti-balaka et les Séléka de cesser leur violences, d’abandonner les armes, afin que nous puissions reconstruire la paix et la cohésion sociale dans notre beau pays, la RCA. »
Même son de cloche chez Ornella Damanda, habitante non musulmane de Km5 : « Je pense que c’est une bonne chose pour que nos frères et sœurs chrétiens qui n’habitent pas le Km5 viennent jusqu’ici et que nous commençons petit à petit à faire la paix entre nous. A l’occasion du 1er décembre prochain, j’espère que nous allons aussi sortir librement pour manifester et profiter d’aller rencontrer nos parents avec qui nous sommes séparés depuis décembre dernier. »
Quant à Bertrand Dodobé , l’initiative de l’association Les Frères Centrafricaine va au-delà d’une simple intention de cohésion sociale. Pour lui, la véritable cohésion sociale tant souhaitée ne passera que par des actions concrètes comme celles de réunir autour des activités, musulmans et chrétiens pour qu’ils réapprennent à vivre ensemble. « Je crois que les gens parlent trop. Le Km5 que je suis venu voir n’est pas ce que les gens dramatisent à l’extérieur de ce quartier. Il y a des gens, musulmans et chrétiens qui vivent en harmonie ici. Moi-même qui suis-là, j’ai quitté depuis le quartier Cattin pour venir à pied jusqu’ici ; mais je n’ai pas été agressé. Et si nous sommes invités pour manifester le 1er décembre à travers les quartiers environnants de Km5 et dans le Km5, je crois que ce sera un grand moment pour enlever la peur dans les gens. »
Indiquons néanmoins qu’un match de football joué par des enfants, musulmans et chrétiens confondus et diverses animations et présentations artistiques ont agrémenté cette deuxième rencontre.