La direction générale des douanes (DGD) du Cameroun a prescrit, à ses secteurs situés sur les corridors de transit de marchandises vers la République centrafricaine (RCA) et le Tchad, «la suppression immédiate des points de contrôle superflus» vers ces pays, à l’origine d’un récent mot d’ordre de grève lancé par la plateforme des organisations de transporteurs.
Dans une note comminatoire à ses services situés le long desdits trajets, elle dénonce des pratiques qui induisent des coûts supplémentaires, rallongent les délais d’acheminement des marchandises en transit, ternissent l’image du service tout en impactant, négativement, sur les rapports avec des partenaires privilégiés.
Les chefs de secteurs des douanes visés par la note devront, par ailleurs, mettre en œuvre toutes les mesures de sanctions prévues par la règlementation en vigueur, à l’endroit des agents «qui continueraient de s’illustrer par les mauvaises pratiques au quotidien, notamment à travers l’exigence aux transporteurs de frais indus».
L’instruction de la DGD, note-t-on, est consécutive à la énième grogne de la plateforme du secteur des transports terrestres, lasse de subir le racket permanent des services de la douane sur les corridors menant des ports camerounais de Douala (Littoral) et Kribi (Sud) vers les pays enclavés que sont la RCA et le Tchad.
Les protestataires, à l’origine d’un mot d’ordre d’arrêt de travail dont le gouvernement a obtenu la suspension, et qui menacent en outre de faire transiter leurs marchandises par des pays voisins autres que le Cameroun, accusent, entre autres, la douane camerounaise de tracasseries, d’avoir démultiplié les points de contrôle qui sont autant de comptoirs pour la perception de frais abusifs, en violation des conventions bilatérales signées par le pays.
Les syndicalistes du secteur du transport terrestre au Cameroun ont, par exemple, dénombré 120 postes de contrôle érigés par la police, la gendarmerie, la douane ainsi que les agents de la prévention routière sur le corridor Douala-N’Djamena, la métropole économique du Cameroun et la capitale tchadienne.
Sur ce seul corridor, ont-ils calculé, tout camionneur verse une motivation oscillant entre 1000 et 5000 FCFA par poste de contrôle, représentant en moyenne 175 milliards FCFA annuels pour les 78.000 camions en activité sur cet axe.