Une violente manifestation de militaires fraîchement retraités lundi en plusieurs endroits de la capitale centrafricaine, Bangui, a été critiquée par le Premier ministre Simplice-Mathieu Sarandji, dénonçant des revendications irraisonnables.
Au sortir d'une réunion de crise, M. Sarandji a parlé de manipulation au sujet de ce troisième mouvement de revendication qui a vu ces ex-militaires exiger du gouvernement centrafricain et de ses partenaires, les Etats-Unis en particulier, la régularisation de "mesures d'accompagnement" se rapportant à leur départ à la retraite.
D'après le Premier ministre, ces mesures prévoiraient de verser à chaque officier général de l'armée admis à la retraite 35 millions de francs CFA (60.000 dollars), 30 millions pour chaque officier supérieur (51.500 dollars), 25 millions pour chaque officier (43.000 dollars) et 20 millions (34.400 dollars) pour chaque sous-officier et soldat du rang.
Selon lui, les manifestants ne veulent pas discuter de cette question avec lui ou leur ministre de tutelle, mais directement avec le président Faustin-Archange Touadéra.
M. Sarandji a noté que si les Etats-Unis ont aidé la Centrafrique à faciliter le départ à la retraite d'environ 800 militaires, l'accord signé avec Washington ne prévoit que l'apurement des arriérés de solde, ce qui a été fait, au dire d'un responsable de la mission européenne chargé de la formation des militaires (EUTM/RCA). Donc, a-t-il conclu, ces "mesures d'accompagnement" sont un chantage et n'existent nulle part dans l'accord.
Un représentant de l'EUTM/RCA présent à la réunion de crise a indiqué qu'en date du 13 septembre dernier, les arriérés normaux de 629 militaires répondant aux critères ont été entièrement apurés, à hauteur de près de 1,5 milliard de FCFA (2,5 millions de dollars).