Une délégation onusienne de haut niveau, en mission du 13 au 15 février dans le pays, a réaffirmé son appui au processus de pacification qui s'y est engagé.
La mission est intervenue une semaine après la signature, à Bangui, d’un accord de paix entre le gouvernement centrafricain et quatorze groupes armés. Un accord qu’a salué le Conseil de sécurité qui y voit « un pas important vers une paix et une stabilité durables en RCA et la restauration complète de l'autorité de l'État dans tout le pays ».
Lors de sa rencontre avec le chef d’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadéra, la délégation des Nations unies a réaffirmé l’appui politique ainsi que l’accompagnement financier et technique par la communauté internationale de l’accord signé entre le gouvernement et les groupes armés.
A l’instar du secrétaire général de l’ONU, le Conseil de sécurité a exhorté les parties centrafricaines à appliquer l'accord de paix et souligné qu’il suivra de près son évolution.
« Il est important que la mise en œuvre se fasse de manière transparente et avec la participation des organisations de la société civile, y compris des femmes et des jeunes », ont souligné les membres du Conseil.
Une recommandation partagée par la délégation onusienne présente à Bangui, pour qui le contenu de l’accord doit être disséminé et bien expliqué à tous les Centrafricains.
« De la compréhension de l’accord dépendra aussi la gestion des attentes et des impatiences » de la population, a affirmé la sous-secrétaire générale pour l’Afrique au département des opérations de paix, Bintou Keita. « Le processus de paix en cours en RCA peut être appuyé par le Fonds pour la consolidation de la paix », a pour sa part déclaré le sous-secrétaire général pour l’appui à la consolidation de la paix, Oscar Fernandez-Taranco.
Créé en 2005, le Fonds pour la consolidation de la paix permet un octroi rapide et flexible de ressources financières pour lancer des activités de consolidation de la paix urgentes. Entre 2008 et 2018, le Fonds a soutenu quarante-cinq projets en République centrafricaine (RCA) – notamment dans le processus électoral et la réhabilitation des écoles de formation de la police et de la gendarmerie à hauteur de 71,4 millions de dollars.
Mettre fin à toute forme de violence contre les civils
Au cours de sa mission de trois jours, la délégation onusienne participera à des sessions de travail avec des membres du gouvernement centrafricain pour discuter du processus électoral et du plan de relèvement et de consolidation de la paix. La délégation rencontrera également des représentants de la société civile, y compris des femmes et des jeunes, acteurs indispensables de la consolidation de la paix. Car, les financements accordés par le Fonds pour la consolidation de la paix « sont fondés sur l’appropriation nationale et l’inclusivité », a souligné Fernandez-Taranco.
Si le Conseil de sécurité a accueilli avec satisfaction l’accord de paix, il a toutefois prévenu que ce dernier ne peut fonctionner sans la cessation des hostilités. Ses membres ont ainsi exhorté les groupes armés à cesser toute forme de violence à l'encontre des civils, des soldats de la paix et du personnel humanitaire de l’ONU, tout en soulignant l’urgence de mettre en œuvre efficacement le programme de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement des autorités centrafricaines.
Par ailleurs, l’accord de paix signé à Bangui ne signifie pas pour autant que les exactions commises sont oubliées. Pour les membres du Conseil, les responsables de violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme doivent rendre des comptes.
Ils ont souligné que la lutte contre l'impunité doit également être abordée par le biais des mécanismes de justice transitionnelle, de manière à contribuer aux efforts de réconciliation nationale durable.