L’affaire concernant la Société ROFFE PHARMA est encore pendante et les démarches poursuivent son cours afin de déboucher à un compromis. Au fait, par un Arrêté N°071 du Ministère de Santé publique, ROFFE PHARMA a été fermé pour « introduction et vente de faux médicaments en RCA », suite à un contrôle fait par le Centre Cameroun Baptist.
Mais dans cette affaire, il semblerait que tout a été monté de toute pièce pour nuire à la société ROFFE PHARMA. En clair, le centre Cameroun Baptist Convention, qui est un dispensaire, n’est pas un Laboratoire pré-qualifié voire accrédité par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à faire ce type de travail.
Aujourd’hui, il est question qu’une contre-expertise soit faite pour que la vraie vérité puisse être connue. La Société ROFFE PHARMA qui est installée il y’a de cela quinze ans, a contribué aux besoins de la population en matière de santé. Du jamais, cette Société n’a connu de tels désagréments qui visent à nuire à ses activités. Du jamais ! A fait l’objet de la vente de faux médicaments. C’est une pure histoire qui vise à nuire aux activités de ROFFE PHARMA dont les auteurs chercheraient juste à s’enrichir avec cette mafia bien organisée.
Avec le gouvernement centrafricain, toutes les mesures ont été prises pour que les deux partenaires collaborent sans gêne depuis toujours. La Société ROFFE PHARMA œuvre au profit de la population centrafricaine, en respectant les textes qui régissent le secteur d’activité. Pour éclairer les lanternes de nos lecteurs sur cette affaire, Maitre Louis Gobi, Avocat-conseil de la société ROFFE PHARMA a bien voulu répondre à nos préoccupations. Interview…
Bonjour Monsieur, veuillez-vous présenter à nos lecteurs ?
Me Louis Gobi: je me nomme Maitre Louis Albert GOBI, Avocat au Barreau de Centrafrique, Avocat-Conseil de la société ROFFE PHARMA, distributrice grossiste des médicaments.
Pourriez-vous nous dire exactement ce qui s’est passé avec la fermeture de la Société ROFFE PHARMA ?
M.LG : Le 13 Novembre 2019, par arrêté, le Ministère de la Santé et de la Population a procédé à la fermeture de la société ROFFE PHARMA, sur la base d’un certificat de contrôle qualité des médicaments de la société ROFFE PHARMA délivré par une ONG religieuse, installée dans le Sud-Ouest du Cameroun, à BAMENDA, dénommée CAMEROON BAPTIST CONVENTION.
Cette décision est aussitôt attaquée auprès du Tribunal Administratif de Bangui, pour sursis à exécution et annulation.
Le 27 Décembre 2018, presque un mois et demi après sa fermeture, après saisine du Tribunal Administratif de BANGUI, le Ministère de la Santé et de la Population va notifier le résultat d’analyse du CAMEROON BAPTIST CONVENTION A à ROFFE PHARMA
A l’entête du document il est écrit :
CAMEROON BAPTIST CONVENTION
HEALTH SERVICES
Central PHARMACY
P.O. Box 152. TIKO
SOUTH WEST REGION
REPUBLIC OF CAMEROON
Ceci se traduit par :
CONVENTION BAPTISTE DU CAMEROON
SERVICES DE SANTE
B.P. 152 TIKO
REGION SUD OUEST
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
La CAMEROON BAPTIST CONVENTION est une ONG religieuse qui a en son sein différents services de santé dont une pharmacie centrale et qui travaille en partenariat avec ASSOMESCA concurrente de ROFFE PHARMA ;
L’ONG CAMEROON BAPTIST CONVENTION ne dispose pas d’un laboratoire de contrôle qualité des médicaments ;
Cette ONG n’est pas requise pour un contrôle de qualité médicament ;
Il y a lieu de rappeler que du 03 au 07 Septembre 2018, s’est tenu à Bangui, un atelier de formation sur le MINILAB initié par l’ Association des Œuvres Médicales des Eglises pour la Santé en Centrafrique ( ASSOMESCA ) en partenariat avec le Ministère de la Santé et de la Population.
L’ASSOMESCA est une ONG religieuse proche de l’ONG camerounaise CAMEROON BAPTIST CONVENTION.
L’ASSOMESCA est aussi concurrente de ROFFE PHARMA ;
A l’occasion de cette formation, des échantillons des médicaments ont été prélevés chez ROFFE PHARMA et ont fait l’objet de contrôle.
L’examen desdits résultats révèle qu’il s’agit des résultats basiques obtenus à l’aide du MINILAB qui est limité dans ses fonctions.
Les résultats ainsi obtenus du MINILAB sont fondés plutôt sur « l’Inspection visuelle » que sur « le test de désintégration » et la « chromatographie sur Couche Mince » (CCM).
Il est à préciser que :
« l’Inspection Visuelle » consiste à l’examen des informations décrites sur l’emballage ou dans les notices des médicaments (les inscriptions sur les emballages),
la « chromatographie sur Couche Mince » (CCM) consiste à confirmer que le principe actif annoncé sur la boite est conforme à la norme requise,
le test de désintégration consiste à évaluer la biodisponibilité du médicament.
Dans le cas où le résultat de l’Inspection visuelle informe que les inscriptions sur les emballages sont peu satisfaisantes, on procède deuxièmement à la « chromatographie sur Couche Mince » (CCM) et au test de désintégration ;
si les deux derniers contrôles révèlent des anomalies on procède troisièmement à un contrôle de qualité approfondi par un laboratoire pré-qualifié par l’Organisation Mondiale de la Santé qui dispose des matériels adéquats.
Ce n’est qu’à l’issue du contrôle qualité par un laboratoire pré-qualifié par l’OMS que l’on peut conclure à une qualité insuffisante du médicament et par conséquent interdire sa prescription et sa distribution.
Ayant obtenu le résultat du fameux contrôle de l’ONG CAMAROON BAPTIST CONVENTION, le Ministère de la Santé et de la Population a délibérément refusé de communiquer copie à ROFFE PHARMA pour des observations.
Refus parce que, si ROFFE PHARMA a été mis en copie elle dénoncera ce résultat et exigerait une contre-expertise par un laboratoire de contrôle de qualité pré qualifié ou accrédité par l’Organisation Mondiale de la Santé ;
Pour éviter la demande de contre-expertise, le Ministère s’est précipité à prendre un arrêté de fermeture de la société ;
Après la fermeture de la société ROFFE PHARMA, le Ministère de la Santé et de la Population aurait déposé plainte contre la société, auprès de monsieur le Procureur de la République pour vente de faux médicaments, étant informé la société a saisi le procureur près le Tribunal de Grande Instance de BANGUI, pour une contre-expertise ;
La procédure pénale est encore pendante devant le parquet de Bangui.
Par ailleurs, le lundi 11 Février 2019, après une inspection de l’Ordre National des Chirurgiens, Pharmaciens et Médecins de Centrafrique, la société ROFFFE PHARMA a réitéré, à son président (Ordre des Pharmaciens) par écrit son vœu de procéder, sans délai, d’une manière contradictoire et à ses frais, à une contre-expertise des médicaments déclaré impropres à la consommation.
La société ROFFFE PHARMA attend la réaction de l’Ordre des Chirurgiens, Pharmaciens et Médecins de Centrafrique.
Le Tribunal Administratif, après avoir entendu ROFFE PHARMA en sa demande et le Ministère de la Santé et de la Population en son audience, le 16 Janvier 2019, a ordonné le sursis à exécution de l’arrêté ministériel en attendant d’aller au fonds sur la question d’annulation dudit arrêté. Il faut entendre par sursis à exécution la suspension des effets de l’arrêté (cf. Loi portant Organisation et Fonctionnement des Tribunaux Administratifs en Centrafrique) ;
Où en sommes-nous donc avec les démarches au niveau de ROFFE PHARMA que les choses soient arrangées?
M.LG : La société ROFFE PHARMA est respectueuse de la loi et elle a confiance à la Justice Centrafricaine, jusqu’à preuve du contraire elle bénéficie de la présomption d’innocence ;
Elle doute du résultat porté sur ses médicaments par le dispensaire de l’ONG camerounaise de BAMENDA passant par sa concurrente l’ASSOMESCA ;
Toutefois, la société ROFFE PJHARMA reconnait que les médicaments impropres à la consommation sont dangereux pour la vie humaine.
Elle réitère son vœu pour une expertise par un laboratoire accrédité par l’OMS sans délai et à ses frais.
Que faut-il faire concrètement en ce moment ?
M.LG : Jusqu’à preuve du contraire la société ROFFE PHARMA bénéficie de la présomption d’innocence. Le parquet de Bangui a été saisi pour vente de médicaments impropres à la consommation, nous attendons la suite de la procédure qui doit prendre en compte la contre-expertise voulue par la société ROFFE PHARMA. S’il sera avéré que la société ROFFE PHARMA écoule des faux médicaments, place sera faite à la loi.
Qu’est-ce que la Société ROFFE PHARMA espère en ce moment ?
M.LG : Pour faire taire ce feuilleton, il faut révéler le plus rapidement possible la vérité sur la qualité des médicaments déclarés « impropre à la consommation ».
Seul un laboratoire de contrôle qualité de médicaments accrédité par l’OMS pourra nous situer.
Avez-vous un dernier message à lancer ?
M.LG : Ne pas mettre les bâtons dans les roues de la justice par des déclarations mal propres dans les journaux et la laisser faire son travail. La justice est une machine qui avance lentement et avec sagesse. Quelque soit le temps qui s’écoulera la vérité finira par surgir.