DES PRÉTENDANTS, … UN MARI
L’Institut d’Etudes de Sécurité dont un membre, David L. Smith, réside en Centrafrique, a fait la ronde des candidats potentiels pour les présidentielles de 2015. Il y a « Les chercheurs d’ombre »,ceux qui sont à la recherche d’un arbre ombragé, ceux qui se proclament pour être connus et espérer ainsi un poste ministériel ou encore une nomination à des postes dits « juteux » post-élection. Il y a des « chercher à manger » qui s’activent déjà, sans convictions idéologiques, auprès des candidats déclarés et des potentiels. Et puis, il y a ceux qui veulent se présenter pour éviter « l’épée de Damoclès », la punition, pour peser sur l’impunité et respirer l’air d’une amnistie.
En Centrafrique, il y a toutes sortes de candidats aux profils sans espoirs et toutes sortes de supporters : « É tè, é nyon, é voté sazéman », traduisez, mangeons, buvons, votons pour le changement.
Dans ce pays marqué par de profondes divisions, occupé par les selekas, d’un côté et par les anti-balles AK, de l’autre, l’insécurité est galopante et meurtrière. L’espoir de circulation, sans être attaqué, est mince. Beaucoup s’accrochent encore et toujours à leurs armes et les affrontements entre bandes armées sont monnaies courantes. Sans la sécurité, les candidats auront du mal à battre campagne dans l’ensemble du pays, à se faire connaître auprès des électeurs probables dans les zones occupées. Les électeurs de leur côté ne voteront pas en toute liberté.
Mais la puissance de l’argent a parlé et décidé autrement : les élections. L’heureux élu, espérons-le, aura la capacité et l’autorité d’unifier, sécuriser le pays.
Un tour d’horizon :
1. Béatrice ÉPAYE
Beatrice_EPAYEFemme politique, ancien membre du MLPC et ancienne ministre du commerce, députée indépendante dans la dernière assemblée, membre de la société civile, elle siège aujourd’hui au Conseil National de Transition (CNT). Béatrice EPAYE a lancé un cri de détresse et tiré la sonnette d’alarme au micro de Christophe Boisbouvier sur la RFI le 24 septembre 2013, au journal La Vie, que Centrafrique est un « pays à la merci des milices, des gens venus d’ailleurs qui font leur loi … un pays qui n’existe presque plus…qui devient un sanctuaire de rebelles». Sa candidature n’est pas officielle, mais elle a plaidé pour la sécurité et l’humanitaire en insistant sur le déploiement des administrateurs dans les villes et les municipalités. Ce qui est un gage pour l’application de la loi et de l’ordre : Un parfum de discours de candidate.
Elle est connue pour son association, La Voix du Cœur, un refuge-école pour « les enfants de la rue » de la capitale.
Fera-t-elle faire mieux que la présidente actuelle de transition qui a terni la confiance des populations et déçu les femmes ? L’électeur est juge.
2. Jean-Michel MANDABA, marié
Jean-Michel_MANDABAConsidéré comme un petit « parti croupion du KNK » par ses détracteurs, comme un parti de « chercher à manger », le Parti pour la Gouvernance Démocratique (PGD) de cet ancien ministre de la Santé ne pèse guère dans le paysage politique centrafricain. En quittant le MLPC, il avait souligné que « l’heure est venue de retrousser les manches et prouver à mes anciens adversaires politiques ce dont ce nouveau parti est capable».
Le peuple attend toujours de le voir retrousser ses manches, consciencieusement, à moins qu’elles ne soient déjà courtes.
3. Fidèle GOUANDJIKA, 59 ans, marié
Fidele_GOUANDJIKA« Il y a de forte probabilité pour que je sois candidat » indépendant à la magistrature suprême, a-t-il déclaré dans un entretien du 03 novembre 2014, en ligne accordé à Afrikaweekly.
L’homme, ancien ministre de Bozizé et membre du KNK, qui se dit engagé et prêt à « construire une nouvelle République Centrafricaine, souveraine, indépendante, démocratique, économiquement forte et tournée définitivement vers l’avenir », est soupçonné des détournements de deniers publics. De plus, le collectif des salariés de la Socatel l’accuse d’avoir détruit leur « joyau » et lui réclament 28 milliards de dommages et intérêts pour les torts causés à la société.
Les raisons de sa candidature sont peut-être ailleurs ; mais il a fustigé les autres politiques en ces termes : « Toute cette pourriture doit quitter la vie politique, moi y compris ».
Et lui ? Pompier pyromane ?
Il ferait bon maître de karaté pour les centrafricains contre des rebelles.
4. Emile Gros NAKOMBO
Emile_Gros_NAKOMBOCandidat du RDC le parti de l’ancien président Kolingba aux présidentielles de 2011, Emile Gros NAKOMBO est membre du comité directeur du parti Désiré Kolingba. Il a multiplié des sorties médiatiques pour être dans la ligne de mire des présidentielles de 2015.
Son but premier pour la Centrafrique tourne autour des idéaux du parti « So Zo La » et des verbes actifs : Rassembler, Réconcilier et Reconstruire.
Mais, explique un observateur probablement yakoma, au rédacteur de l’Institut d’Études de Sécurité « à l’époque de Kolingba-père, Nakombo était connu pour avoir détourné des fonds gouvernementaux; tout ce qu’il désire maintenant, c’est devenir ministre et avoir un nom important ». Eu égard à ce qui précède, son slogan, la « RCA AVANT TOUT » ne reflète guère son image de nationaliste.
Aussi, pour se présenter sous la bannière du RDC, Emile NAKOMBO devra résoudre l’équation Désiré Kolingba.
5. Jean-Jacques DEMAFOUTH, 55 ans
Jean-Jacques_DEMAFOUTHA l’appel de son nom, des controverses inondent la pensée des centrafricains. Actuel véritable dirigeant de la transition aux côtés de madame Samba Panza, cet ancien ministre de la Défense, connaît les maillons de l’administration, les rouages de l’armée et de la gendarmerie qu’il manipule à son gré.
Jean-Jacques Demafouth qui dirige la Nouvelle Alliance pour le Progrès (NAP), avait pris la tête de l’une des principales rébellions, l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) qui a coalisé avec les selekas.
De la « case rebelle » où il était, il était devenu le responsable du programme de Désarmement – Démobilisation – Réintégration (DDR). Ensuite, il a pactisé avec les selekas. Son parti a, « enrôlé de force des enfants » dans les régions de Kaga-Bandoro, Batangafo et Kabo où il régnait, d’après des rapports de l’ONU.
Aujourd’hui, l’APRD est dissout. Il a demandé aux anciens combattants de « fermer définitivement la page et de travailler pour le développement du Centrafrique ». Sera-t-il candidat indépendant, tant son ambition depuis des décennies consiste à briguer la magistrature suprême ? Menacera-t-il en cas d’échec le nouveau pouvoir pour ensuite profiter continuellement du DDR ?
6. Anicet Georges DOLOGUÉLÉ, 57 ans
Anicet_Georges_DOLOGUELEAncien ministre et Premier ministre de Patassé de 1999 à 2001, Anicet Georges Dologuélé a créé son parti, l’Union pour le Renouveau CentrAfricain (URCA), présenté par ses adversaires comme un groupe dissident du MLPC.
Dans la foulée de l’assemblée constitutive, le président-fondateur s’est proclamé candidat aux présidentielles de 2015 : « Le pays a touché le fond. Les autorités ne semblent pas à la hauteur » ; il y a un énorme travail à faire…
Anicet Georges Dologuélé traîne derrière lui la casserole de « Monsieur 10% » qui lui colle à la peau ainsi que les « accusations de blanchiment d’argent » à son encontre, lors de son passage au sein de l’administration Patassé.
Sera-t-il à la hauteur ?
7. Joseph BÉDOUNGA, 64 ans
Joseph_BEDOUNGAIntrépide, indomptable, provocateur et agitateur de la vie politique centrafricaine, Bédounga s’illustre par ses « coups de gueules » souvent accusateurs que force de propositions. Pour le président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDERC), Mbi Yéké Zo, « Déby déstabilise la RCA, quand les soldats à dominance musulmane de la Séléka abattent les cochons ou détruisent l’élevage porcin, ils n’ont pas une autre motivation que d’imposer de force leur religion ». Ainsi pour lui, Déby est le premier responsable de cette situation ignoble qui continue de porter un grand coup au pays de Boganda.
Toutefois ses contre-courants intempestifs le défavorisent et le dévalorisent vis-à-vis de ses adversaires. De plus son passage à la mairie de Bangui n’a pas laissé que bons souvenirs de gestionnaire et de politicien. Il a déçu.
8. Jean WILLYBIRO SACKO, 68 ans
Jean_WILLYBIRO_SACKOSurnommé « Monsieur Ngu ti dé », Jean WILLYBIRO SACKO se présente sous les couleurs de son jeune parti créé cette année-ci comme un « leader consensuel et impartial ». « Ngu ti dé » rappelle un illuminé prédicateur, prophète de son temps, qui, au nom de Jésus, sillonnait les villes et villages des préfectures de la Ouaka et de la Kémo-Gribingui actuels Krébédjé et Nana Gribizi, brûlait les fétiches, les amulettes, bénissait des crucifix avec son eau, dans les années 60/70. Il était surnommé « Ngu ti dé ».
De plus, le logotype de son parti ressemble au logo de la conférence épiscopale centrafricaine pour le centenaire de l’Eglise catholique en Centrafrique. Est-ce le témoignage de sa foi chrétienne ?
Un observateur a déclaré à son sujet en répondant aux enquêtes de l’Institut d’Études de Sécurité : « Il n’a jamais trempé dans des affaires louches ». Mais il est connu pour « être propre », « exempt de toute malversation », pour avoir négocié les accords de Libreville en 2013 au bénéfice de Bozizé qui se sont écroulés comme un château de carte à la prise du pouvoir par les selekas.
Serait-il la réincarnation d’Abel Goumba, surnommé « mains propres » ?
9. Marie-Reine HASSEN, 60 ans
Marie-Reine_HASSENDeux fois vice-ministre et ancienne ambassadrice au Sénégal, la candidate du Mouvement pour le Rassemblement et le Changement en Centrafrique (MRC), Marie-Reine Hassen n’offre guère sur l’échiquier politique centrafricain un projet de société ambitieux, global pour ses compatriotes. Son fonds de commerce politique passéiste réside dans le nom de son père et de son aventure avec Bokassa, l’empereur déchu en septembre 1979.
Son portrait, souvent nostalgique, regarde le passé. Jean-Etienne MANDABA dans le journal DB News en ligne la décrit : « L’absence de femme au 1er plan dans le paysage politique centrafricain a donc favorisé l’émergence médiatique de cette femme qui ne propose rien d’autre que le souvenir de ce que furent ses parents et de ce qu’elle fut ».
De surcroît, l’invitée du Grand Débat de la radio Africa n°1, le 27 décembre 2011, a menti sur son âge (née en 1954 au lieu de 1964). Ce que les centrafricains ont fustigé. Ils la traitent de menteuse. Elle se positionne comme une victime de Bokassa pour focaliser l’attention et susciter l’émotion de la population sur elle.
Fonctionnera-t-elle que sur le passé ? Et le devenir de la Centrafrique ?
10. Jean-Baptiste KOBA
Jean-Baptiste_KOBAJean-Baptiste KOBA est le candidat probable du prestigieux vieux parti devenu unique à l’époque de Dacko et Bokassa de Centrafrique : le MESAN. Ce parti de Boganda qui survit péniblement au rythme du passé, tant son héritage est lourd : «Je suis surtout héritier de la pensée, des valeurs des principes de Barthélémy Boganda […], la cohésion nationale et/ou sociale sont à construire et à réinventer en Centrafrique », au Journal de Bangui.
Ce journaliste, connu sur les ondes RFI, TV5 et France 24 dont il assure des reportages doit déployer des efforts colossaux pour battre campagne. Survivra-t-il ?
11. Michel AMINE
Michel_AMINEL’homme qui vient de loin. Serait-il le phénix, le messie que Centrafrique attend ? Michel AMINE est un homme personnellement riche, inconnu qui a fait parler de lui ces mois-ci. Un « deus ex machina » qui viendrait résoudre la situation désespérée de Centrafrique. Il se fait connaître et bat déjà campagne à coup de billets de banque. N’en déplaise sesprotagonistes qui n’ont pas les moyens de leur politique, qui cherchent les failles de son parcours professionnel et de sa fortune.
A titre de rappel, un proverbe chinois dit : « Si tu donnes du poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera tous les jours ».
Candidat de son jeune parti, Michel AMINE, président du l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), use les mêmes mots et expressions de ses prédécesseurs : faites confiance, « je ne vous trahirai jamais, je serai toujours à votre écoute, pour naître à nouveau la République Centrafricaine ». Cette phrase s’apparente à « Je vous ai compris » de Gaulle.
Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !
Enfin, avec ces moyens, une alliance pour gagner serait possible, un discours à polir.
Mais attention aux rats, aux chercher à manger, aux croupions, …
12. Robert ENZA 58 ans marié 4 enfants
Robert_ENZANovice en politique, Robert ENZA, président-fondateur de l’Union des Socio-Démocrates pour le Contrat Moral du Développement Economique Social (USD-COMODES) se définit lui-même comme un « entrepreneur leader politique »,un homme d’action, un pionnier « guidé par l’Action, la créativité et l’entreprenariat ».
Ce-dit pionnier, acteur et entrepreneur leader politique reste enfermé dans un discours intellectuel, théorique et incompréhensible pour les uns, novateur pour d’autres. Il connaît le monde de l’entreprise privée parce qu’il est salarié mais n’a encore pas vécu l’expérience ou les difficultés d’un créateur d’entreprise.
Son argumentation tient dans le creux de la main : une langue de bois réussie. Il gagnera à mettre sa différence au service d’une alliance.
13. Faustin ZAMETO MANDOKOU
Faustin_ZAMETOToujours adhérent, toujours militant, Faustin Zameto vient de fonder son propre parti qui compterait selon lui 500 militants. Il envisage de se porter candidat pour les présidentielles de 2015.
Du militantisme à la fondation d’un parti puis maintenant sur le chemin de la candidature, la route est semée d’embûches financières…
Il compte sur ses 500 militants potentiels sur 4 millions de centrafricains pour prendre le pouvoir des urnes !!!! Ne serait-il pas, lui aussi, à la recherche de quote-part…
14. Iddy Lala BEVARA
Iddy_Lala_BEVARAFera-t-il renaître de ses cendres son mouvement politique disparu depuis plus d’une vingtaine d’année ?
Ancien ministre de Bozizé, ce communiste soviet connu sous le nom d’Idi Lala et pour sa tentative d’assassinat de l’ancien président David Dacko, au moyen d’une bombe posée au Cinéma Club de Bangui. Cette ville aura côtoyé son premier attentat« terroriste ».
Ses idées politiques sont mal connues. Ses chances sont infimes au regard de son passé « soviet ».
15. Enoch DÉRANT LAKOUÉ, 69 ans
Enoch_DERANT_LAKOUEEnoch Dérant Lakoué, alias « Kougbé ti mango », ancien premier ministre, ministre et candidat, l’incompris a subi la colère des électeurs exprimée dans les urnes à cause de cette expression. Il est le président-fondateur du Parti Social Démocrate (PSD). Il s’était rendu populaire à Bangui en lançant l’idée de « concerts de casseroles » contre Ange-Félix Patassé tous les jours vers 17h/18h.
Ses tentatives de réintégrer les sphères du pouvoir se sont révélées infructueuses, souligne l’Institut d’Etudes de Sécurité. «Lakoué est vieux et fatigué, tout ce qu’il veut c’est un poste de ministre », explique une source. « C’est un bon ami de Sassou-Nguesso, qui le protège ; Sassou loge même chez lui lorsqu’il est à Bangui », affirme la même source. Lakoué est probablement hors de la course aux présidentielles mais espère trouver refuge dans un poste de responsabilité en guise de reconnaissance.
16. Général Moussa DHAFFANE
Moussa_DHAFFANELa Convention patriotique pour la sauvegarde du Kodro (CSPK) doit à Moussa Dhaffane son existence depuis 2012. Détesté par les populations pour son appartenance à la coalition séléka, il a compromis ses chances de se placer sur la ligne de départ pour les présidentielles. Après Djotodia, Moussa Dhaffane avait de bons points pour représenter la coalition seleka pour les présidentielles. Des scissions ont fragilisé ce rouleau compresseur et Dhaffane, lui-même en est exclu.
Sa candidature incertaine, Dhaffane tourne et se retourne pour trouver des cautions intellectuelles et financières à sa candidature probable. Sinon, saura-t-il jouer la carte de la démocratie ?
17. Gaston MANDATA NGUÉRÉKATA
MANDATA_NGUEREKATA« Le chaos, la haine nous empêchent de développer ce beau pays légué par nos ancêtres ». Djotodia a échoué à restaurer la paix et la stabilité dans le pays.
Professeur des mathématiques aux USA, ancien ministre, Gaston MANDATA NGUÉRÉKATA a crée le Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PRC) avec les dissidents du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) de Kolingba dont il était membre du comité directeur.
Son parcours, aujourd’hui, dans le pays et ses actions ressemble beaucoup à des actes humanitaires que politiques.
18. Karim MEKASSOUA
Karim_MECKASSOUAPlusieurs fois ministre, Karim Mekassoua fut le bras de Jean-Paul Ngoupandé dans le Parti de l’Unité Nationale (PUN). Il est l’un des pères de la politique du « donnant-donnant » porté par le gouvernement d’Union Nationale (GUN). Plébiscité par la communauté internationale au poste du premier ministre de l’actuelle transition, madame Samba Panza a balayé cette pression du revers de la main pour nommer l’actuel Premier ministre.
Il espérait remplacer Michel Djotodia mais hélas ! Conservera-t-il la marque de confiance de la communauté internationale et du centrafricain jusqu’aux élections présidentielles de 2015 ?
19. Sylvain NDOUTINGAÏ, 42 ans
Sylvain_NDOUTINGAIMilitaire, parvenu au pouvoir aux côtés de son oncle Bozizé par les armes en 2003, le lieutenant-colonel Sylvain Ndoutingaï s’inscrit sur la liste des candidats d’obédience Bozizé aux prochaines élections.
Sylvain Ndoutingaï est accusé de détournement des deniers de l’Etat. Il vit dans la région parisienne où il vient de réagir vivement contre une vidéo compromettante politiquement qu’il a qualifiée de « vidéo-espion ».
Plusieurs fois ministre poids lourd du régime de son oncle Bozizé, il a contribué de près, sinon, a été l’un des artisans politiques de la « mal gouvernance » etde ce qui se passe en Centrafrique aujourd’hui. Il a échoué avec son oncle et l’on voit mal ce qu’il va proposer et apporter à la société centrafricaine pour se relever des cendres dans lesquelles ils l’ont inhumée.
Sa candidature n’enchante guère tant les rivalités entre les caciques duKNK et lui, sont profondes.
20. Jean-Serge WAFIO
Jean-Serge_WAFIOJean Serge Wafio est président du Parti Démocratique Centrafricain (PDCA), alias « mo wara, mo tè biani », adossé au MLPC et au KNK. Il a annoncé sa candidature, fin mai 2014, aux prochaines élections présidentielles de 2015.
Voyant le vent de la déchéance soufflée, il reprocha, au MLPC, le manque de vision d’avenir. «Nous subissons les faits et évènements politiques et nous faisons preuve d’incapacité d’anticipation », clama-t-il, à la manière de Tartuffe, avant de claquer la porte et de rejoindre Bozizé. Il n’a pas fait mieux.
L’ancien directeur général l’Energie Centrafricaine (ENERCA), souvent décrié par les journalistes d’investigation pour sa « cupidité financière », a brillé par ses actes de prédation à outrance, a confondu la caisse de cette même entreprise avec sa poche. Plusieurs fois ministre et plusieurs fois congédié pour sa gestion calamiteuse et prédatrice, Jean-Serge Wafio, classé aventurier, « ne représente pas une option viable ».
21. Henri-Marie DONDRA, 54 ans, marié
Henri-Marie_DONDRA« Biani, é kwé, é lingbi », qui se traduit par «Oui, nous sommes (tous) capables », correspondant au « Yes, we can » de la campagne de Barack Obama. Serait-ce un slogan bien pensé qui se pointe à l’horizon 2015 ? Cet homme est susceptible d’être candidat selon plusieurs listes diplomatiques.
Henri-Marie Dondra dirige le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) à Cotonou. « Les hommes politiques pataugent dans des idées inadaptées et irascibles tenant compte des réalités d’un autre temps ». A ses yeux la politique centrafricaine est passéiste et « qu’il faut, au contraire appuyer sur nos us et coutumes pour réarmer le mental et le moral des Centrafricains, reformater les cœurs et les esprits à l’ouverture et à la tolérance ».
S’il est candidat, il est persuadé de « donner une autre chance à la Centrafrique pour qu’elle se réinvente », rapporte L’arbre à palabre dans sa Tribune de réflexion du 11 juillet 2014. « Que ceux qui ont échoué reconnaissent leur échec et laisse la place à la nouvelle génération ».
L’expérience d’Henri – Marie Dondra, alliée à sa fonction de dirigeant d’organisme international sera un atout dans un partenariat avec d’autres candidats.
22. Xavier Sylvestre YANGONGO, 68 ans, marié, 8 enfants
Xavier_Sylvestre_YANGONGO«Travailler pour produire. Produire pour bâtir ». Militaire de carrière et ancien ministre, Xavier Sylvestre Yangongo, l’ombre d’un grand nom (neveu de Boganda) proclame sa candidature indépendante à la prochaine élection présidentielle et avoue avoir « tous les atouts nécessaires pour briguer la magistrature suprême, pour être président de la république du Centrafrique ». Parole, parole, parole, chantaient Dalida et Alain Delon.
Le général Xavier Sylvestre Yangongo n’a rien démontré, ne s’est jamais affirmé, ni n’a pris le risque d’une déclaration quelconque tout au long de sa carrière militaire. « Nos cris et larmes m’interpellent quotidiennement », dit-il. Il ne s’est jamais rebellé contre les selekas quand le peuple criait : « Au secours, soldats ». Le peuple attend toujours.
Il est décrit comme un « mouton que Bozizé mène par le bout du nez. Point final. Il ne sait pas comment parler » par un analyste politique senior et membre du CNT, rapporte le rapport de l’Institut d’Etudes de Sécurité.
23. Charles Armel DOUBANE, 48 ans, marié
Charles_Armel_DOUBANE« Reconstruisons une vraie Armée Nationale et non une milice à la solde d’un régime surtout s’il est éphémère».
Vu de l’extérieur, cet ancien ministre et ancien 22a/ambassadeur à l’ONU qui a refusé le poste de Affaires étrangères sous l’ère de Djotodia, est réputé pour sonintégrité et un candidat de choix pour les intérêts anglo-saxons. Franc-maçon, Charles Armel Doubane est soutenu par les francs-maçonistes, Sassou-Nguesso et le sultan de Bangassou, Maxime Mbringa.
Charles Armel Doubane se prépare, sillonne le pays, s’active depuis l’hôtel Ledger où il réside. Son association, «Fini Bê-Africa avec Charles Armel Doubane » (AFBA-CAD) qui risque de se transformer en parti politique, soutient ses actions, organise ses événements.
Vu de l’intérieur, il est qualifié par un fonctionnaire rencontré l’Institut d’Etudes de Sécurité, de « petit piment qui fait mal ».
24. Jean-Barkes NGOMBE-KETTE, 61 ans
Jean-Barkes_NGOMBE-KETTEOn se souvient de son nom et de son expérience à la mairie de Bangui et de sa candidature en janvier 2014 à la présidence de la transition.
Jean-Barkes Ngombe-Kette a son association, Fondation pour la Reconstruction du Centrafrique (FRC) qui pourrait se transformer en parti politique le moment venu. Il est accusé de détournements de fonds publics dans sa région de Bossangoa.
25. Jean-Serge Bokassa, 42 ans
Jean-Serge_BokassaPartisan de la reconstruction des FACA, Jean-Serge Bokassa s’est illustré au mois de mai/juin 2014 dans les manifestations contre l’attaque de l’église de Fatima. « Le PK-5 jouit d’un statut privilégié ce qui est inacceptable. Il faut le désarmer », clama-t-il.
Ancien député et ancien ministre, Jean Serge assume son nom, milite contre l’impunité qui gangrène le pays. Il tente de se placer comme un leader naturel. Mon père nous a montré le chemin du patriotisme. Si tel est le cas, sa candidature provoquera des divisions de voix dans sa région natale de Lobaye. Une alliance, peut-être…
26. Guy MOSKIT, 46 ans
Aujourd’hui consultant international, journaliste, Guy Moskit est décrit comme un « aventurier ». Cet ancien vice-ministre de Bozizé assure devant le micro de Christophe Boisbouvier sur RFI, le 23 avril 2013, que son président« est principalement victime d’un système inique qu’il avait érigé. Il était devenu autiste, il n’a qu’à s’en prendre d’abord à lui-même ! Il a toujours eu la chance de bénéficier de l’accompagnement bienveillant de l’ensemble des chefs d’Etat de la Cemac et ils ont tout fait pour qu’à Libreville, on puisse lui accorder encore une sortie honorable ».
Originaire de Mongoumba, vers la frontière congolaise, Bozizé a fait appel à ses services pour renforcer la sécurité et« ses appuis dans le sud-ouest, tandis que Guy Moskit a utilisé ses contacts chez les francs-maçons pour rapprocher Bozizé de Sassou-Nguesso » rappelle le rapport de l’Institut d’Etudes de Sécurité.
« Personne, affirme le rapport, ne le connaît excepté dans les cercles politiques français, et là encore, seul le Front national lui accorde une certaine crédibilité».
27. Anicet SAULET, 55ans
Anicet_SAULET« Face aux menaces de la nébuleuse « Séléka », les braves soldats des Faca ne se laisseront plus faire … Sinon, je prendrai toutes mes responsabilités en ma qualité d’officier ! » Propos du colonel Anicet Saulet, ancien chef des mutins en 1996 contre Patassé, recueillis par Pape Ndiaye et publié le 20 juillet 2014 sur seneplus.com. Que de mots et des maux !
Les mutins reprochaient à Patassé le népotisme et le tribalisme qui, selon eux, affaiblissent l’armée nationale.
Sur la liste diplomatique des candidats plausibles, le Colonel Anicet Saulet fait figure de sérieux et d’un homme pouvant répondre aux « questions de sécuritaires ». Sa candidature affaiblira celle de Désiré Kolingba et provoquera des divisons de voix.
Il vient d’être démis de ses fonctions d’ambassadeur en Egypte par madame la présidente de transition.
Le centrafricain a rêvé de ses soldats… ils ne lui ont jamais répondu.
28. Henri POUZERE, marié
Henri_POUZERE« La plus grosse victime de ce pays c’est le peuple. Le chef de l’Etat les ministres, ils vivent très bien, ils ne se posent pas de question. Les gens qui souffrent c’est le peuple », se plaignait l’avocat Henri Pouzère le 3 novembre 2012 à Bangui pendant que les selekas déroulaient leur rouleau compresseur et marchaient sur les villages et villes de Centrafrique.
Maître Henri Pouzère clamait, « rien ne va plus, il faut changer de cap ». Ministre de Djotodia, il avait fermé les yeux sur ses convictions. Ses paroles n’ont pas suivi ses actes :« Les ministres vivent très bien… » Pouzère aussi. « Les ministres ne se posent pas de question… » Pouzère aussi. « Les gens qui souffrent, c’est le peuple ». Ce n’était pas le problème de Pouzère.
Les efforts déployés pour obtenir des soutiens en vue de la présidentielle sont vains.
Il a retrouvé le peuple… il ne crie plus
Des paroles sans actes…
29. Sylvain Sami, 43 ans, marié
Sylvain_Sami« Je veux être le gardien de la Paix et rassembler ».
Une phrase qui peut transformer les cœurs et les unir. Mais le programme présenté par le candidat indépendant, issu de la société civile Sylvain Sami, demeure théorique, ordinaire sans verbes d’action. Ce qui ressemble à des « redites » ou « du déjà entendu».
Sylvain Sami, encore jeune, gagnera à étoffer son programme, à le modeler, à le confronter avec les réalités de son pays et surtout à faire alliance pour faire passer les idées qui l’animent.
La longueur du temps et des années seront pour lui, une source d’expérience qui peut insuffler des moyens de toutes sortes.
30. Colonel Parfait Mbaye
Parfait_MbayeIl était avec Anicet Saulet les leaders de la mutinerie contre Patassé en 1966/1997 qui est l’une des causes et des origines de la présence de la communauté internationale en Centrafrique (MISAB… aujourd’hui Minurca). En parfait soldat mutin, colonel Mbaye était le compagnon et bras droit de Bozizé dès les premières heures de la rébellion contre le même Patassé. « Libérateur » en mars 2003 avec Bozizé, Parfait Mbaye a occupé plusieurs postes ministériels d’octobre 2003 à janvier 2013 avec les accords de Libreville.
Sa renommée s’est effritée, cornée. Il fait, selon les centrafricains, partie des militaires qui contribué à bâillonner l’armée nationale. Il n’a ni proposé, ni apporté des solutions aux violences, aux tueries et aux pillages qui oppressaient les populations dans la capitale et dans l’arrière-pays.
Il rompt son mutisme, se justifie et propose des solutions aux problèmes de son pays à Opinion internationale sous la plume de Lydie Nzengou ce 2 juin 2014. Pourquoi il ne les a pas mis en œuvre pendant qu’il était au gouvernement ? Au front, on ne l’a pas vu pendant que le peuple criait au secours…
Mais il reste l’un des meilleurs spécialistes des questions militaires et sécuritaires de son pays.
A demi-mot, il entend pleinement s’inscrire dans le processus actuel : les présidentielles.
31. Josué BINOUA
Josue_BINOUAMinistre de l’Administration du territoire et de la sécurité publique de Bozizé puis ministre conseillé de Djotodia, chargé des Affaires religieuses et des Minorités Ethniques, nommé par décret présidentiel n°13.108 du 22 mai 2013, Josué Binoua est pasteur de l’Eglise Ambassade Chrétienne. Il intègre le groupe de ceux, surnommés « les aventuriers sans convictions ». Il change de couleur au gré des vents et des saisons, un « véritable caméléon de la politique centrafricaine » qui engrange difficilement des opinions positives face à ses aspirations politiques. « Sa nomination au CNT, où il a remplacé un musulman des Sélékas, est perçue comme un compromis visant à augmenter le nombre de chrétiens dans l’administration intérimaire », commente le rapport de l’Institut d’Etudes de Sécurité.
Défenseur ardu et pointu du régime de Bozizé, accusateur des selekas pendant leur descente sur Bangui, le pasteur a survolé, de « son stratagème de sophiste », les attentes de ceux-là même qui l’ont aussitôt nommé dans leur rang pour apaiser les populations. Hélas !
Il est dépeint comme un « rêveur, il parle trop [et prie peu], il n’a pas de vision (…) Il veut être ministre à tout prix et s’alignera sur quiconque lui offre un poste ».
Pour beaucoup, Josué Binoua a trahi. Il a porté le costume, il porte la djellaba, il portera la kippa, ensuite en clergyman, peut-être mettra-t-il enfin la calotte ou en mitre…
Pour Josué, « l’habit fait le moine ».
32. Elie DOTÉ, 67 ans, marié, 6 enfants
Elie_DOTEAncien premier ministre du régime de Bozizé qui s’est attribué le poste des Finances, Elie Doté a créé son parti en mai 2014, le Parti pour la Démocratie et la Solidarité (PDS). Parti de « Kélémba », ou tontine, parti de développement participatif, solidaire et durable. Il dévoile ainsi son intention de se lancer à la conquête du Palais de Renaissance par la voie démocratique.
Considéré comme étant pro-Bozizé, Elie Doté aurait tendance, si l’on croit ses adversaires, à placer les questions ethniques tant discréditées, prioritaires.
33. Yvon KAMACH, 42 ans, marié 4 enfants
Yvon_KAMACHVécu à l’ombre de son père d’origine syrienne devenu gbaya centrafricain, Yvon Kamach, ambitieux surfe sur la popularité de ce père entrepreneur, le plus grand pourvoyeur d’emplois en Centrafrique.
Aujourd’hui, le jeune héritier de ce patrimoine affirme « sa volonté de soutenir la Centrafrique ». Ce qui cache difficilement son intention de s’inscrire sur la ligne de départ de la course aux présidentielles. D’ailleurs, « sur la base d’entretiens avec plusieurs sources bien placées » l’un des rapporteurs de l’Institut d’Etudes de Sécurité, David L. Smith a conclu qu’Yvon Kamach se présentera à la présidentielle.
Le novice se dit préoccupé par la situation de son pays, Centrafrique. Il s’active, dépêche des partisans, surtout les jeunes en provinces, crée la Fondation Centrafricaine pour la Paix et la Démocratie, (FCPD) dont son think-tank synonyme exprès de Fini Sêse (nouvelle terre) fonctionne comme une boîte à idées, une recherche de nouvelles solutions politiques incluant les idéaux de Boganda.
Des alliances avec lui se profileraient.
Yvon Kamach est ambitieux. La route est longue et périlleuse…jusqu’au Palais de la Renaissance.
A surveiller.
34. Cyriaque GONDA, 46 ans
Cyriaque_GONDAAncien ministre, Cyriaque est actuellement leader d’un regroupement d’organisations militant pour que le futur du pays se décide à Bangui et non pas dans les capitales étrangères, selon le rapport de l’Institut d’Etudes de Sécurité n°2 du septembre 2014. Il tente de frayer ainsi son chemin vers un nationalisme responsable du genre : « aux problèmes centrafricains, solutions et réponses centrafricaines.
Mais il a été accusé de détournement de fonds gouvernementaux et d’avoir « construit un empire immobilier à l’étranger grâce à ces fonds mal-acquis ».
« Allégations mensongères », somme-t-il sans apporter les preuves contraires.
35. Magloire LAMINE, 56 ans
Magloire_LAMINEL’imposteur Magloire Lamine, le plagiaire, l’arnaqueur, l’usurpateur s’est illuminé par la création des profils fakes, c’est-à-dire des profils avec une fausse identité, ou avec l’identité d’une autre personne (nom, adresse, image…) ou avec de fausses informations. Wikipédia définit un fake comme « une personne postant intentionnellement de fausses informations ou une fausse histoire, en vue d’être pris au sérieux ». Ainsi le candidat à la présidence de Centrafrique serait alors un faussaire sur le net.
Ce-dit économiste se présente en tant que candidat indépendant. Mais ne présente pas le profil d’un compétiteur, d’un visionnaire, d’un homme en situation pour le pays qu’il veut diriger. Pire qu’un aventurier, cet homme, par ses actes innommables sur le net, n’est pas digne de prononcer le nom de la République Centrafricaine.
Il résonne en lui la horde des tartares. Une alliance, et Centrafrique est jetée définitivement dans les latomies.
36. Martin ZIGUÉLÉ, 57 ans, marié, 6 enfants
Martin_ZIGUELEPremier Ministre de Patassé d’avril 2001 au coup d’État du 15 mars 2003 de Bozizé, candidat indépendant malheureux lors des élections de 2005 soutenu par le MLPC, il se représentera en tant que président du MLPC en 2011, puis deviendra le principal opposant à Bozizé. Il est considéré comme l’un des favoris en raison de la popularité de son parti MLPC.
Les « prises de positions molles », les connivences avec les selekas de celui qui pense gagner, l’ont déprécié. Jeune Afrique, en ligne du 20 juin 2013, souligne : « L’ancien Premier ministre, qui observe un mutisme remarqué sur les exactions commises [depuis trois mois] par les ex-rebelles de la Séléka, a pourtant été le principal soutien politique du nouveau pouvoir ».
Il est désigné, par acclamation, candidat du MLPC pour les présidentielles 2015.
Sûr de gagner ?
37. Théodore KAPOU, 50 ans, marié, 8 enfants
Theodore_KAPOU« Pendant plusieurs années, j’ai pleuré pour ce pays », a déclaré l’apôtre Théodore Kapou devant la presse nationale. Cet apôtre qui succède à l’apôtre Bokassa, pour leur sobriquet, est l’ancien président de la Communauté des Eglises Apostoliques en Centrafrique. Il se déclare candidat indépendant à la présidentielle pour « la refondation et la reconstruction » de son pays depuis le mois de juin 2014.
Nouveau sur la scène politique, l’observateur électoral pour la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire, Théodore Kapou se lance dans la course « avec l’aide de Dieu » pour réussir la construction de « la nouvelle Centrafrique sur des nouvelles bases ». Une équipe provisoire composée de Conseillers, de Coordinateurs, de Rapporteurs et des Chargés de mobilisation est déjà à l’œuvre. Aux USA et au Congo-Brazzaville, des sympathisants lèvent des ressources et mobilisent des personnalités autour de sa candidature.
« Avec l’aide de Dieu, je réussirai… », prie-t-il, confiant.La bible pour la conquête du pouvoir.
38. Clément BÉLIBANGA, 62 ans
Clement_BELIBANGAPrésident de l’Alliance pour la Démocratie et le Développement (ADP), Clément Bélibanga, « candidat potentiel rentre dans la catégorie des aventuriers », selon le rapport de l’Institut d’Etudes et de Sécurité. Il est ancien ministre et ancien professeur d’économie résidant en France.
« Les habitants de Bangui le voient comme un de ceux qui visent un poste de ministre », un« chercher à manger ».
39. Mathias MOROUBA
Mathias_MOROUBAAvocat inscrit au barreau de Bangui, Mathias Morouba est conseiller juridique à la Cour pénale internationale pour la Centrafrique et aussi président de l’Observatoire Centrafricain des Droits de l’Homme.
Cet « activiste » méconnu hors de son agrégat judiciaire considérait sur la Voix d’Amérique en mars 2014 que « sans armée ni justice fonctionnelles, le scrutin présidentiel 2015 est impossible à organiser ; près d’un million de personnes sont déplacées suite au conflit». Il a oublié que la puissance financière qui gère son pays est loin de ses préoccupations, même si « la population civile est pour eux (les petits chefs de guerre) comme un butin de guerre », propos recueillis par Anne Guion du journal, La Vie en ligne du 29/11/2013.
Un haut-responsable du gouvernement, selon le rapport de l’Institut d’ Etudes de Sécurité, a conseillé que Maître Morouba « devrait plutôt tenter d’occuper l’ancien poste de Tiangaye que de se lancer en politique ».
L’expérience pitoyable de Tiangaye, avocat comme lui, qui a cloué aux piloris l’espoir de tout un peuple, devrait l’inspirer.
40. François PASSÉMA ENDJIAGO, 60 ans
François_PASSEMA_ENDJIAGO« Le temps du changement doit arriver ». Ce temps est peut-être arrivé pour le président fondateur du Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique (CACDCA), ancien candidat à la présidentielle de 1999. François Passéma Endjiago est préssenti candidat potentiel figurants sur les listes diplomatiques.
Organisateur et animateur des conférences sur son pays, il envisage « la création d’un grand ministère de l’Aménagement du territoire qui aurait notamment pour responsabilité de définir les conditions légales d’une exploitation durable des ressources naturelles ».
Il moissonnera des voix s’il met ses compétences au service d’une coopération avec certains candidats et véhiculer ses idées.
41. Emmanuel TOUABOY, 63 ans
Emmanuel_TOUABOYMonsieur l’avionneur Hercules C-130. Le nom d’Emmanuel Touaboy est associé à l’achat d’un vieux Lockheed C-130 Hercules, unavion de transport militaire des États-Unis conçu à la fin des années 1950. Ce cercueil volant dont on ne sait aujourd’hui la destination avait fait couler suffisamment d’encre.
Ambassadeur aux États-Unis puis en Chine sous les règnes de Patassé et de Bozizé, Emmanuel Touaboy « connu pour ne pas être le plus vertueux des représentants centrafricains », dit un haut fonctionnaire du CNT, est susceptible de s’aligner au départ de la campagne présidentielle 2015 en tant que candidat indépendant.
Sa préfecture, l’Ouham, regorge de candidats beaucoup plus sérieux que lui.
42. Fernand Sylvio MANDÉDJAPOU, 34 ans
Fernand_Sylvio_MANDEDJAPOULe Coordinateur National du Réseau des Organisations des Jeunesses en Droit de l’Homme (CRNOJDH) est l’un des plus jeunes candidatures potentielles à la magistrature suprême.
Fernand Djapou, de son nom et prénom usuels « entend laisser sa marque lors de la campagne électorale » à venir, affirme l’Institut d’Etudes de Sécurité. Les observateurs pensent que les USA tenteraient d’appuyer ces jeunes loups pour peser post-élections sur les politiques.
43. Pascal BIDA KOYAGBÉLÉ, 44 ans
Pascal_BIDA_KOYAGBELEPascal Bida Koyagbélé, leader du mouvement Kité, plate forme politique de l’Association des Paysans de Centrafrique (APC) dont il est le président, est plébiscité come le représentant de la jeunesse au sommet de l’Etat. Cet agro-industriel et politologue aiguise la jalousie, envenime l’inimitié, ranime le dénigrement, génère les vindictes de ses accusateurs sur ses actions et ses voyages, ses consultations et rencontres. Le mouvement Kité ressemblerait selon eux à une nouvelle rébellion.
A travers l’Association des Paysans de Centrafrique désignée comme révolutionnaire, Pascal Bida Koyagbélé multiplie « les actions humanitaires sur toute l’étendue du territoire malgré la dégradation avancée de l’insécurité dans le pays », dans le but aussi de se faire connaitre et des rapprocher de ses éventuels électeurs.
Il fait déjà campagne depuis l’Afrique du Sud. Il « tente de convaincre le gouvernement dePretoria qu’il représente la relève non-francophile ». Il bénéficierait « d’un certain capital sympathie auprès du Congrès National Africain, le parti aupouvoir en Afrique du Sud », rapporte l’Institut d’Etudes et de Sécurité.
Pour accroître sa base populaire, il avait forgé une alliance avec le président déchu François Bozizé et d’autres partisans du KNK.
Pascal Bida Koyagbélé peut naviguer sur la bonne renommée de son père ancien banquier à la retraite en Centrafrique.
44. Marie-Madeleine N’KOUET née HOORNAERT, 57 ans, mariée,
Marie-Madeleine_NKOUETAncienne ministre et membre actuel de l’Autorité Nationale des Elections (ANE), Marie-Madeleine N’Kouet, médecin, figure sur les listes diplomatiques des candidats potentiels pour les présidentielles de 2015.
Sans appui d’un parti, son ambition même voilée, se fondra comme de la glace sous le soleil chaud de Bangui.
Tentera-t-elle d’exploiter son nom d’épouse adossé à la famille de l’ancien président Kolingba pour se hisser dans le cercle de ces candidats ?
Sinon un rapprochement de dernière minute vaut de l’or pour exister…
« Si le navigateur ne sait pas vers quel port il se dirige, aucun vent ne lui sera favorable », aurait déclaré le Philosophe Sénèque
Joseph GRÉLA
L’élève du Cours Moyen
De l’école indigène de brousse
De Bakouté