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Allocution du professeur Gaston mandata N’guerekata candidat indépendant à la présidentielle de juin 2015
Publié le samedi 29 novembre 2014  |  Centrafrique Libre
Le
© Autre presse par DR
Le professeur Gaston Mandata N’guérékata
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Mesdames, Messieurs, Mes chers compatriotes

Je voudrais vous demander un moment d’attention parce que beaucoup de nos compatriotes sont tombés sous les différents régimes qui se sont succédés à la tête de ce pays, à commencer par B. BOGANDA lui-même mort dans un accident inexpliqué le 29 mars 1959 avec ses compagnons de l’époque. Je veux m’incliner devant la mémoire de toutes ces victimes et dire à leurs femmes, enfants, petits enfants, cousins, tantes, belles sœurs, amis et connaissances toute ma solidarité. Je vous demande donc de vous lever pour que nous observions une minute de silence à leurs mémoires. Je vous remercie. J’ai fait ma déclaration de candidature à l’élection Présidentielle hier Jeudi 27 Novembre 2014 à Sibut. Plusieurs raisons essentielles m’ont poussé à faire le choix de Sibut.

D’abord parce qu’il fallait donner un signal fort aux centrafricains. Nos compatriotes de province ont été et sont oubliés, marginalisés par les hommes et les femmes politiques aussi bien que les différents régimes qui se sont succédés ces 2 décennies. Leur sort n’intéresse personne. Comme s’ils étaienst des citoyens de seconde zone. Il faut changer ce traitement envers eux. La RCA ne se limite pas qu’ à Bangui . Ensuite, l’histoire et la position de Sibut, qui commandent à donner le coup d’envoi du renouveau, de la renaissance, ici et nulle part ailleurs.

L’histoire, d’abord. Cette ville est historiquement un symbole fort de l’hospitalité centrafricaine, de la confiance que les centrafricains offrent sans contrepartie aux étrangers. Il y a presque 120 ans, plus précisement le 2 Mars 1896, Krébédjé, grand chef Banda, donnait en gage d’hospitalité, un terrain dans le village qui porte son nom à Emile Gentil un blanc, venu de France.

Il n’attendait rien en retour. Il invitait un étranger sur son domaine, lui en offrait une parcelle en signe de bienvenue. Cette parcelle de Krébédjé prendra le nom de Fort Sibut en 1900, puis Sibut le 23 Décembre 1961, et sera la capitale de la Kémo Gribingui, et enfin la Kémo le 6 Aout 1974. En faisant ce geste, Krébédjé disait sa confiance dans l’Homme, quelle que soit sa couleur ou sa religion.

Il indiquait déjà que les Centrafricains, à la différence de beaucoup d’autres peuples, étaient ouverts aux autres et prêts à les accueillir sans rien attendre en retour. Au risque parfois d’être trahis. Que Krébédjé croise la route de ce blanc, Emile Gentil, ne devait rien au hasard.

Le Français savait déjà le rôle essentiel que cette région, et particulièrement cette ville, allait jouer pour toute l’Afrique Centrale. Emile Gentil, futur organisateur de l’empire français en Afrique centrale, posait ici les bases de l’Afrique Equatoriale Française, l’AEF. Il a choisi Sibut pour sa position unique. Sibut est à la croisée des lignes de force de toute l’Afrique centrale, à égale distance du Congo-Brazzaville, du Cameroun et du Tchad. Sibut, ville-carrefour, qui a payé cher sa position stratégique, a été le départ de tout, et, je vous le dis aujourd’hui, constitue le renouveau de tout.

Chers compatriotes, Vous tous qui êtes ici, je vous le dis en vérité, vous êtes le début de tout. Aujourd’hui tout commence. Aujourd’hui nous reprenons le flambeau de l’Histoire. Si je suis ici aujourd’hui, c’est pour vous proposer un contrat. Pas une énième chanson avec promesses de campagne jamais tenues, comme vous en offrent – ça ne leur coûte pas bien cher – tous les hommes politiques centrafricains depuis 30 ans et qui ont le culot de se représenter aux élections mais en évitant de quitter Bangui ou Paris.

Non, ce que je viens vous proposer aujourd’hui, c’est une voix qui sortirait définitivement notre pays du chaos qu’il connaît depuis des décennies. Pourquoi notre pays est-il incapable de se développer ? Nous pensons tous à la malhonnêteté de la majorité des femmes et des hommes politiques qui nous gouvernent. Et nous avons raison de le penser. Mais il y a une raison plus importante encore. Une raison essentielle.

Le Centrafrique d’aujourd’hui a été imaginé par son père fondateur Barthélémy Boganda, pour être le centre d’un ensemble plus grand que lui. Pas pour vivre seul. Au moment où il a été tué, Boganda s’apprêtait à signer un accord d’association avec le Congo-Brazzaville, premier acte de la construction d’une Fédération des Etats-Unis d’Afrique latine. Ce n’était pas un rêve, c’était un projet politique.

Celui capable d’inscrire notre pays dans la modernité. Ce projet ne s’est pas réalisé. Et regardez où nous en sommes ! Sommes-nous modernes ? Riches ? Développés ? Les candidats déclarés ou non, tous les ténors, disqualifiés par des années au pouvoir sans autre résultat qu’un appauvrissement généralisé, et leur enrichissement personnel sur votre dos, vous promettent la sécurité, le dialogue entre toutes les composantes du Centrafrique, chanson mille fois entendue… Mais comment comptent-ils s’y prendre ? Ils n’en ont aucune idée. Promesses que tout cela ! Mensonges que tout cela. Ils veulent le pouvoir pour eux-même, pour s’enrichir.

J’ai pour ma part un plan qui est l’inverse de cela. Depuis que j’ai abandonné mon exil doré mais forcé aux Etats-Unis, une bonne situation, une famille aimante, pour venir demander, dans son bureau, et obtenir, la démission de Michel Djotodia, je n’ai d’autre but que de vous aider et prévoir un plan audacieux et efficace pour sortir notre pays du trou noir où il repose depuis des décennies. Vous aider, je l’ai fait sur mes propres deniers, argent gagné en travaillant dur aux Etats-Unis. Vous le savez.

Prévoir un plan audacieux, je m’y emploie depuis deux ans. Quand je ne suis pas sur la route, au chevet de mes compatriotes ici en Centrafrique, je voyage, je rencontre dans les pays de la sous-région et ailleurs des gens importants, et de plus en plus nombreux, qui partagent cette vision et qui l’appellent de leur voeux. Regardez ce qui se passe ailleurs.

En Afrique de l’Est par exemple. Ils construisent une fédération. Le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, peut-être le Soudan du Sud. Dans deux ans, ils l’auront créée. Ils seront puissants. Ils seront forts. Mes amis, mes chers compatriotes, nous allons chasser l’ancienne garde, celle qui n’a qu’une idée, s’enrichir sur votre dos. Nous allons redonner au Centrafricain sa dignité. Nous allons porter au regard du monde une vision et un projet qui fera du Centrafrique un point brillant dans l’histoire africaine et de nous tous, les femmes et les hommes du renouveau.

Et c’est à notre jeunesse qui se sent aujourd’hui humiliée, oubliée que je veux aussi dire mon espoir, j’aurai besoin de vous, de votre soutien, de votre enthousiasme, de votre courage pour mettre en place les solutions de sortie de crise sur lesquelles je reviendrai dans un engagement politique que je rendrai public ces jours ci. L’Afrique se développe vite. Il faut que nous y prenions notre place.

Avec la crise qui sévit aujourd’hui dans le monde et singulièrement en Afrique, notre pays traverse les moments les plus graves de son histoire, avec les multiples coups d’état et de changement de régimes, voire une tentation sécessionniste. Il nous faut désormais la stabilité. A cet effet, ici et de manière solennelle, je m’engage à redonner aux centrafricaines et centrafricains, leur dignité, par le redressement de notre pays, le retour à la confiance.

Nous devons rester unis et rassemblés dans l’esprit de Barthélémy BOGANDA. Ce redressement se fera sur le plan économique et social. Les coups d’état successifs ont mis à mal notre maigre tissu économique et aggrave le chômage, surtout des jeunes Je vais prôner l’égalité pour la santé car notre système est effondré et crée des inégalités. Nos compatriotes n’ont pas accès aux soins de la même manière. Les plus démunis renoncent à se soigner faute de moyen financiers et je prends l’engagement d’y remédier.

Je prône aussi cette égalité pour tous à l’eau potable et à l’électricité qui sont les gages de bien-être et de sécurité. Cette égalité que je prône c’est aussi la sécurité pour tous dans les quartiers et sur l’ensemble du territoire, car il est n’est pas acceptable de vivre dans la peur, la peur de se faire agresser, la peur de se faire dépouiller, le sentiment de se sentir en prison, ou comme un étranger dans son propre pays. La question de la sécurité doit devenir une question de droit et sera l’un des chantiers prioritaires de mon mandat.

Je me présente en tant que candidat indépendant, candidat du peuple, de la jeunesse, des femmes, des boubanguérés, des paysans, des plus faibles, des centrafricains de la diaspora, et plus particulièrement les déplacés de la crise actuelle qui mènent une vie de misère dans les pays voisins. Je ne ferme la porte à personne. J’invite tous ceux qui le veulent à me rejoindre. Mon projet politique est l’évolution sociale et le bien-être du centrafricain, la justice pour tous, la fin de l’impunité et de la corruption. Je vais poursuivre l’oeuvre de Boganda et son projet fédératif. Avec vous. Pour nous tous et pour notre pays. Vive la République Centrafricaine, Vive Boganda. Je vous remercie.
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