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Art et Culture

Cinéma : l’absurdité de la guerre en ouverture du Fespaco

Publié le lundi 25 fevrier 2019  |  AFP
26è
© aBangui.com par Alimata Koanda
26è édition du FESPACO: ouverture officielle par le Président du Faso
Samedi 23 Février 2019. Ouagadougou. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a présidé ce samedi à Ouagadougou l`ouverture officielle du 26è édition du FESPACO
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Le film rwandais "The Mercy of the Jungle" (La miséricorde de la jungle), qui dénonce l’absurdité de la guerre, a ouvert dimanche la compétition de la 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).

Projeté dans la salle historique du Cinéma Burkina, comble pour l’occasion, le film réalisé par le rwandais Joël Karekezi suit la dérive de deux soldats rwandais perdus dans la jungle lors de la deuxième guerre du Congo en 1998.

Plus qu’un film de guerre, il s’agit d’une réflexion sur l’absurdité de ce conflit terriblement meurtrier, comme de toutes les guerres, magnifiée par des images superbes de la jungle du Kivu.

Conflits sans fin où l’on peine à distinguer les alliés des ennemis, atrocités et massacres de civils, les guerres du Congo, nourries par les fabuleuses richesses minières de la région, ont fait plusieurs millions de morts de la fin des années 1990 au début des années 2000.

Livrés à eux-mêmes, les deux soldats du film, le sergent Xavier, un vétéran joué par l’acteur belge Marc Zinga, et la jeune recrue Faustin (Stéphane Bak), n’ont d’autre choix que de s’entraider pour survivre, et cette épreuve les amènent à une introspection.

"On en arrive à ne plus distinguer les innocents des coupables. Ca ne peut plus finir", confie, épuisé et malade, le sergent Xavier, rescapé du génocide rwandais, qui n’en peut plus de faire la guerre.

"Le message de ce film, c’est un message de paix", a expliqué Joël Karekezi.

"Lorsque nous avons des conflits communautaires à l’intérieur d’un pays ou sur les frontières, les conséquences sont toujours dramatiques", a estimé le président burkinabè Roch Marc Christian Kabore, présent à la projection, y voyant sans doute une résonance avec la situation actuelle du Burkina.

Le "pays des hommes intègres" est le théâtre depuis quatre ans d’attaques de groupes jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières, et des zones d’importance croissante échappent de facto à l’autorité de l’Etat. Les jihadistes instrumentalisent notamment les conflits communautaires pour
s’implanter, selon les experts.

Le Rwanda est le pays invité de cette édition du cinquantenaire du Fespaco. Vingt longs métrages de fiction sont en lice pour décrocher l’Etalon d’or de Yennenga, la "palme d’or africaine", et succéder à "Félicité", du Sénégalais Alain Gomis, primé en 2017.

"C’est un honneur de défendre ce projet africain qui a une certaine ambition, et une vraie joie de présenter notre film ici au Fespaco, en Afrique, de participer à un engouement pour le cinéma africain", a déclaré
Marc Zinga (Les rayures du zèbre, Qu’allah bénisse la France, Dheepan...).

"Je pense que c’est indispensable pour les populations noires d’avoir une représentation juste, initiée par des Africains", a-t-il ajouté.

Au total 165 films de 16 pays africains concourent pendant les huit jours du festival, du 23 février au 2 mars, dans les différentes sections, courts métrages, documentaires, séries télé, films d’animation, ainsi que films d’écoles africaines de cinéma.

de/glr
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