L’Institut Pasteur de Bangui a participé, en décembre 2018, à la campagne de dépistage volontaire et gratuit du VIH lancée par le Comité national de lutte contre le sida (CNLS).
Situé sur l’avenue de l’Indépendance en face du Lycée Marie-Jeanne Caron, l’Institut Pasteur de Bangui, inauguré le 25 février 1961, mène des recherches sur les maladies infectieuses, organise des sessions de formation, offre des services de vaccination et d’analyse de laboratoire au profit du ministère de la Santé et de la Population.
Dans le hall d’accueil de cet institut, de longues banquettes sont réservées aux personnes venant pour leurs examens médicaux. Hommes et femmes s’y installent après s’être fait enregistrer à l’un des guichets en face des banquettes.
Il y a à l’extrémité gauche, le guichet qui s’occupe d’enregistrer les références du bon de dépistage gratuit retiré au sein du Comité National de Lutte contre le sida (CNLS).
Assis côte-à-côte sur les banquettes, les clients se taquinent entre eux, en attendant d’être reçus par les deux techniciens de laboratoire pour le prélèvement de sang destiné aux examens.
Nos échanges avec certains d’entre eux montrent que la nouvelle de cette campagne de dépistage volontaire et gratuit du VIH/sida à l’Institut Pasteur de Bangui n’a pas atteint toute la capitale centrafricaine, comme prévu.
« J’habite le quartier Yapélé, dans le 2ème arrondissement de Bangui. Depuis le lancement de la journée mondiale du sida jusqu’aujourd’hui, je n’ai pas entendu une seule fois les médias parler de la campagne de dépistage gratuit du VIH à l’Institut Pasteur de Bangui », confie une jeune femme âgée d’une trentaine d’années travaillant dans une ONG nationale.
Commerçant habitant dans la commune de Bimbo (périphérie sud-ouest de Bangui), Olivier affirme que la nouvelle ne lui est pas parvenue.
«Les chefs et les notables des quartiers devraient sensibiliser la population à connaître leur statut sérologique afin de se protéger contre le sida », ajoute-t-il.
Des lycéens intéressés par cette offre de dépistage gratuit acceptent de donner leur opinion sous couvert de l’anonymat. Parmi eux, une fille en classe de terminale au lycée Marie-Jeanne Caron affirme avoir été informée par ses collègues de classe.
« Je viens pour connaître mon statut, lorsque l’infection au VIH est découverte très tôt, la personne a une chance de commencer le traitement à temps pour ne pas tomber malade », explique-t-elle.
Dans la salle de prélèvement, un homme d’une quarantaine d’années, tout souriant, fait assoir le patient sur une chaise en attendant de prélever le sang.
La campagne devait se terminer à la fin du mois de décembre dernier, mais compte tenu de l’effectif faible des personnes qui viennent pour se faire dépister, le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS) l’a prolongée jusqu’à la fin du mois de janvier, affirme-t-il.
Mais, selon lui, le dépistage devrait être volontaire pour protéger sa santé. Or à ce jour, la population n’est pas motivée à se présenter pour cette campagne qui pourtant a coûté cher au gouvernement.
Après le prélèvement, le technicien restitue le bon de dépistage et fixe au patient un rendez-vous de trois à cinq jours pour le retrait du résultat du test au CNLS.
Dans le souci d’éradiquer le VIH/sida en République Centrafricaine d’ici 2020, certaines ONG nationales et internationales ont aussi organisé des campagnes de dépistage gratuit dans le cadre des activités de la journée mondiale de lutte contre le sida 2018.
Selon les données officielles, le taux de prévalence du VIH/Sida en République centrafricaine est de 4,3% pour les femmes et 3% pour les hommes, soit une moyenne de 3,7%.