« Nous devons développer des stratégies, mettre au point des solutions intelligentes afin de répondre aux besoins des hommes et des femmes, de manière équitable. Cela signifie développer des stratégies de paix dans nos communautés […] Chaque femme doit et peut apporter sa contribution à cette vision ». C’est en ces termes que la Première dame de la Centrafrique, Brigitte Touadera, a commencé son plaidoyer devant une pléiade de personnes venues nombreuses, le vendredi 8 mars 2019, au Parc du Cinquantenaire de Bangui, village dédié à la célébration de la JIF2019.
Au nombre des personnalités qui étaient présents aux côtés de la Première dame pour cette commémoration, le 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale, Jean Symphorien Mapenzi, le Premier ministre, Firmin Ngrebada, des membres du gouvernement, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, des représentants des missions et Corps diplomatiques, etc. La fête était riche en couleur. Les allocutions étaient intercalées de diverses activités dont des sketchs, poèmes et chants, axées pour la plupart sur l’importance de l’accord de paix et de réconciliation du 6 février 2019.
La thématique choisie par les Nations unies pour cette année est « penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ». Selon la Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de I’Enfant, Aline Gisèle Pana, ce thème « pose les conditions nécessaires aux progrès qu’il reste à faire en matière d’égalité et d’émancipation des femmes afin qu’elles jouent un rôle clé dans la mise en place de systèmes plus inclusifs en Centrafrique ». En outre, Aline Gisèle Pana s’est réjouie de la représentativité des femmes dans le gouvernement du 3 mars 2019, dirigé par Firmin Ngrebada, dans laquelle les femmes représentent plus de 23%.
« Le 8 mars appelle la société, les gouvernements et la communauté internationale à réfléchir sur les conditions de vie et de travail des femmes et à mener des actions concrètes pour l’amélioration de leur statut dans la société », a fait valoir le chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, dont c’est la toute première cérémonie officielle depuis son arrivée le 1er mars. Mankeur Ndiaye a aussi réitéré la disponibilité des Nations unies à accompagner le gouvernement centrafricain dans la mise en œuvre de l’accord politique de paix et de réconciliation, dans l’adoption de la nouvelle loi électorale et dans l’application effective de la loi de parité.
En marge de la célébration à Bangui, des activités ont également été organisées dans différentes communes de Bangui. En effet, la Ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de I ’Enfant était, le 7 mars, aux côtés des détenues de la Maison d’arrêt pour femmes de Bimbo. Occasion pour elle de s’imprégner des conditions de vie des pensionnaires mais aussi découvrir différentes activités génératrices de revenus, initiées grâce à l’appui de de la MINUSCA, à travers son Unité des Affaires pénitentiaires, et cela dans le but de permettre une réinsertion normale des bénéficiaires quand elles seront libérées. Il s’agit entre autres des formations en couture, broderie et teinture, fabrication de savon, pâtisserie, et, tout dernièrement, en parfumerie. Une exposition-vente des œuvres réalisées par les détenues était organisée à cet effet.
Autre activité, la journée portes-ouvertes organisée, le 9 mars à Bangui, par les femmes de la composante Police de la MINUSCA à l’intention des lycéennes et collégiennes sur les métiers de la Police et de la Gendarmerie.
Une célébration riche en couleur dans les régions
A Bria, dans la Haute-Kotto, l’action qui aura le plus réjoui les femmes est sans doute l’inauguration du siège local de l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA). L’infrastructure a été réhabilitée par l’ONG Caritas, sur un financement de la MINUSCA à hauteur de 16 millions de FCFA, dans le cadre des projets à impact rapide. La Mission a par ailleurs remis les clés de quatre bâtiments administratifs réhabilités au Préfet de la localité, dans le cadre de ses projets à impact rapide.
A Bossangoa, dans la préfecture de l’Ouham, c’est à travers une forte mobilisation que les femmes des différentes Associations et Groupements de la localité se sont donné rendez-vous à la tribune municipale de la ville le 08 mars dernier. La particularité de cette année est que pendant quatre jours consécutifs, les femmes de Bossangoa ont marqué cette célébration par une opération ville propre, une marche pacifique avec, comme credo, le changement de comportement, une conférence-débat sur les violences basées sur le genre et enfin par des échanges d’expériences et d’apprentissage sur les activités génératrices de revenus, avec la participation active des femmes militaires du contingent camerounais et de la Police des Nations Unies.
Officialisée par les Nations Unies en 1977, la Journée Internationale des Femmes est l’occasion de célébrer les progrès réalisés pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, mais aussi de mettre en avant les actes remarquables réalisés par les femmes.