Dakar (Sénégal): Disqualifiée au XVème sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) tenu à Dakar au Sénégal, la république centrafricaine a montré le visage hideux de l’espace francophone à travers l’injustice sociale qui prédomine dans ce pays de paradoxe et sa barbarie non égalée qui marque le 21è siècle et freine l’élan pris par l’organisation pour faire de l’espace une francophonie de l’économie. Comme a dit le Secrétaire Général sortant, Abdou DIOUF dont la salle de conférence internationale de Dakar a été baptisée en son nom lors de la cérémonie d’ouverture du sommet, en plus EBOLA qui est un danger permanent pour l’humanité a-t-il dit, l’autre danger grave est la quête des intérêts égoïstes et personnels, l’individualisme des autorités des Etats de l’espace francophone qui ne se soucient pas de l’avenir des jeunes et des générations futures.
Alors que tombée dans une situation chaotique de crise politico-militaire qui mine le pays depuis presque trois décennies et d’une situation sécuritaire et humanitaire très dégradante qui en est suivie, provoquée par le comportement irresponsable de ses autorités politiques, la république centrafricaine devait être l’un des pays participants de ce XVème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, représentée par sa Cheffe d’Etat de Transition, Mme Catherine Samba-Panza qui a brillé par son absence. Elle serait honorée parmi les 28 chefs d’Etat et de gouvernement conviés car elle est la seule femme francophone à la tête d’un pays qui a perdu sa place dans le concert des nations. Si la gestion de la transition n’était pas boiteuse et relevant de l’autre époque, la présidente de la transition Catherine Samba-Panza serait bien honorée au premier plan entre ses homologues francophones. Cela concrétiserait bel et bien la
grandeur et l’importance que l’organisation porte pour la femme puisque le thème de ce XVème sommet très bien organisé par le gouvernement sénégalais est « Femmes et Jeunes en francophonie, vecteur de la paix et acteurs de développement ». Dommage que les autorités de la transition centrafricaine qui se contentaient de piller les miettes de la population meurtrie ne regardaient que le bourrage de leurs poches contrairement aux enjeux de l’espace francophone dont les défis ne se limitent plus aux diversités culturelles dont le socle est la langue française mais au de-là. L’OIF s’engage aujourd’hui pour des grands chantiers en faisant de l’espace la francophonie de l’économie évoquée par certains chefs d’Etat qui ont été honorablement cités pour dire leur discours lors de la cérémonie d’ouverture du sommet présidé par le président sénégalais Macky Sall.
Ecartée pour son manque de vision et son illégitimité, le gouvernement centrafricain qui n’est représenté que par le porte-parole de la présidence, Mme Montaigne, n’est venu qu’en tourisme pour ne pas dire en aventure politique, moins encore en observateur puisque sa présence est quasiment inexistante. Aucun drapeau centrafricain n’a flotté lors de ce grand rendez-vous francophone alors que la république centrafricaine était auparavant citée en première place quand il s’agit de la rencontre des francophones. Le président Abdou DIOUF, Secrétaire Général sortant a plusieurs fois foulé le sol centrafricain pour trouver des solutions aux différentes crises centrafricaines en perpétuité et exhorter les autorités centrafricaines à l’apaisement et à la solidarité mais ces personnalités politiques centrafricaines sont caractérisées par leur têtutesse et leur barbarie politique qui ne les grandissent pas et les rendent
toujours naines et immature comparativement à leurs collègues du continent. A cause de la crise centrafricaine et la mauvaise gestion de ses ressources du sous-sol par les autorités qui se sont succédées ces dernières années, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC) accuse un grand retard économique et ne réalise plus assez un taux de croissance considérable. Sur le plan individuel dénoncé par le patron sortant de la francophonie Abdou DIOUF, la république centrafricaine est le pays de la sous-région qui a battu le record en matière de faible taux de croissance. La république centrafricaine est deux fois disqualifiée parce qu’elle ne fournit pas d’emplois depuis plusieurs décennies aux jeunes qui constituent la majorité de la population. Si oui, c’est à travers la prise d’arme. Une pratique qui fausse la bonne marche de la démocratie et le multipartisme dont les acquis sont chèrement acquis après
une longue lutte des pionniers de la démocratie, du multipartisme et du pluralisme des médias.
La république centrafricaine, un pays francophone comme tant d’autre dans l’espace francophone a nécessairement besoin de nouvelles autorités élues démocratiquement au suffrage universel dont l’intégrité n’est pas à contester pour pouvoir reconquérir sa place dans le concert des nations. Solidarité francophone oblige comme l’avaient souligné bon nombre des quinze (15) chefs d’Etat respectueusement conviés pour dire leur discours devant l’illustre assemblée du XVème sommet des chefs d’Etat. Notamment les présidents, Alassane OUATTARA de la Côte d’Ivoire, Paul BIYA du Cameroun et le Secrétaire Général sortant lui-même, Abdou DIOUF, pour ne citer que ceux-là.
Les autorités politiques centrafricaines ont beaucoup à faire pour se rattraper en abandonnant leur habitude rétrograde et la mal gouvernance qui leur collent à la peau en se souciant un peu à l’avenir des jeunes centrafricains qui sont utilisés, manipulés et pressés comme du citron puis la peau jetée à la poubelle.
Pierre INZA