Onze des quatorze groupes armés présents à Addis Abeba, ont posé le départ du Premier Ministre comme une de leurs conditions. Ils l’ont fait savoir dans un communiqué conjoint publié le 18 mars à l’entame des discussions censées mettre fin aux différends qui les opposent au pouvoir de Bangui.
Les 11 groupes armés (sauf le FPRC de Noureddine Adam, les deux tendances Anti-Balaka Mokom et Ngaissona), dans le communiqué conjoint, considèrent que le pouvoir de Bangui a failli dans la mise en œuvre de l’accord de Khartoum. Ils évoquent le manque de consensus dans le processus de la nomination du Premier Ministre et de son équipe ainsi que les retards dans la vulgarisation dudit accord.
Les groupes armés se gardent d’évoquer la caducité de l’accord même si entre les lignes, l’on peut percevoir leur tendance pour cette hypothèse. Comme pour placer la barre très haute, les 11 groupes armés posent comme condition, le départ de Firmin Ngrebada qui, à leurs yeux, « n’est plus crédible » et par conséquent ne saurait être leur interlocuteur.
Simple technique de négociations, selon un proche du Premier Ministre Firmin Ngrebada que le RJDH a pu joindre au téléphone mais un point d’honneur pour la survie de l’accord de Khartoum, d’après un leader de l’opposition qui estime que « le Premier Ministre Ngrebada est aujourd’hui plus un symbole de méfiance que de confiance et donc une menace pour l’accord de paix».
Difficile pour les groupes armés de décrocher le départ de Firmin Ngrebada à l’issue de cette rencontre de conciliation. Mais plusieurs des 21 proches rappelés au gouvernement, devront être lâchés par le chef de l’Etat pour conserver son Premier Ministre. De sources généralement bien introduites dans les milieux politiques et diplomatiques, les premiers échanges entre le Premier Ministre Firmin Ngrebada et les leaders des groupes armés, le 18 mars à Addis, ont été très tendus.