Les autorités et les quatorze groupes armés signataires de l'accord de paix en Centrafrique négocié début février à Khartoum se sont mis d'accord sur "un gouvernement inclusif" à Addis Abeba, a annoncé mercredi l'Union africaine (UA).
"Je suis heureux d'annoncer qu'aujourd'hui, au siège de l'Union africaine, les signataires ont trouvé un accord sur un gouvernement inclusif en Centrafrique", a écrit sur Twitter le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA et principal médiateur de cette réunion, Smaïl Chergui.
"Félicitations au peuple de Centrafrique pour cette réalisation et, par la suite, pour un nouveau départ dans la mise en oeuvre de l'accord", a-t-il ajouté au terme d'une réunion de suivi de l'accord centrafricain débutée lundi à Addis Abeba.
Cette réunion avait été convoquée par l'UA le 6 mars dernier après l'annonce du nouveau gouvernement issu de l'accord négocié à Khartoum jugé insuffisamment "inclusif" par la majorité des groupes armés.
Sur les 14 groupes armés signataires, plus de la moitié avaient désavoué le gouvernement formé, le jugeant trop semblable à l'ancien.
La composition de la nouvelle équipe gouvernementale n'a pas été dévoilée, mais elle le sera "probablement dans les prochains jours", a indiqué à l'AFP un participant de la réunion.
"Les concessions sont difficiles, douloureuses, mais elles sont le prix de la paix", avait déclaré plus tôt dans la journée le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat.
"La paix définitive en RCA est à portée de votre main. Tout dépend de votre volonté", avait-il lancé aux parties prenantes.
Cet accord de paix, soutenu par tous les partenaires de Bangui et préparé depuis 2017 par l'Union africaine, est le huitième signé depuis le début de la crise.
Aucun des précédents accords n'a abouti à un retour de la stabilité, pas plus que la présence de la Minusca, déployée en 2014 et forte de 11.000 Casques bleus.
Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée par la guerre depuis 2013. Près d'un quart de ses 4,5 millions d'habitants ont dû fuir leurs domiciles.