54 ans après son indépendance, la Centrafrique ressemble à un livre déchiré à l’intérieur duquel foisonnent les miasmes de l’injustice sociale, de l’ethnocentrisme, de l’égocentrisme, de l’égotisme, des querelles de clocher, du népotisme, du clientélisme, de la barbarie, de la défiance et de la haine.
54 ans après son indépendance, le pays multiplie encore les événements fâcheux. Grande est la tentation de croire que la Centrafrique est devenue la championne du monde toute catégorie en matière de mutinerie, coup d’état, rébellion, braquage et kidnapping. Bien qu’il y ait eu plusieurs régimes qui se sont succédés à la tête du pays, le réalisme politique et la bonne gouvernance n’ont jamais acquis leurs lettres de noblesse en RCA.
54 ans après son indépendance, la politicaillerie centrafricaine se résume toujours à son impuissance, à sa transhumance nutritionnelle, à sa valse d’égo et à sa politique de vengeance. Quand bien même, la politique d’excuse, d’esquive, de ramasse-miettes et de spectacle aient été labellisées pendant de longues années par les vieux briscards de la vie politique centrafricaine, il est cependant important qu’une frange de la population réclame à cor et à cri de vrais réformistes sociaux afin d’éventrer le carton-pâte de cette politique de surplace qui n’a que trop duré.
En vérité, le pays n’a pas besoin d’un ambitieux sans projet, ni d’un démagogue, encore moins d’un farceur. Il ne serait que pure et dure illusion, de croire que n’importe qui pourrait conduire le pays sur la voie de la refondation. Au regard de ces nombreuses décennies perdues inutilement, il serait souhaitable que les Centrafricains sonnent le glas de l’immobilisme sociopolitique. Que peut-on retenir encore de ces 54 années d’indépendance ? Que des vies arrachées précocement, des tueries crapuleuses, des femmes violées, des enfants embrigadés par la force dans la rébellion, un avenir complétement hypothéqué, etc…
54 ans de souffrance, de haine, d’angoisse, de guerre d’intérêt…N’est-ce pas que c’en est trop ? Si les prétendants à la magistrature suprême de 2015 n’activent pas la carte de la rupture pour rompre avec la politique de surplace, nous brandirons toujours les mots contre des maux car trop c’est trop.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste