Trois partis politiques d’opposition montent au créneau contre le projet du code électoral en examen à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué de presse publié mercredi à Bangui, ils ont exprimé leur inquiétude face aux dérives qui pourraient miner selon eux la démocratie.
Le code électoral en examen à l’Assemblée nationale n’est pas encore adopté qu’il suscite déjà des inquiétudes au sein de la classe politique. c’est ce que révèle le communiqué conjoint de la CRPS de Me Nicolas Tiangaye, le MDREC de Joseph Bendounga et le RPR de Ferdinand Alexandre Ngendet.
Les éléments querellés s’articulent autour de trois principaux points à savoir :
-La question des scrutins tête de liste qui consacre un bloc de candidats avec une candidature féminine obligatoire. Si cette stratégie vise à favoriser l’entrée des femmes au parlement conformément à la loi de parité, ce scenario ne passe pas selon l’opposition. Et le trio politique de rappeler que le scrutin nominal majoritaire à deux tours dans toutes les circonscriptions électorales n’a jamais posé de problème.
-Ensuite, l’article 38 du projet du code électoral fixant les conditions parmi lesquelles la régularité fiscale des candidats n’est pas la bienvenue selon l’opposition qui estime que l’article 36 dudit code viole l’article 80 de la Constitution du 30 mars 2016, qui énonce en son alinéa 1 « les droits civiques et les garanties fondamentales accordés aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques » précise la constitution.
Enfin, cette plateforme politique a dénoncé l’augmentation non consensuelle du montant de caution aux élections présidentielle et législatives qui passe initialement de 15 millions à 50 millions pour la présidentielle, 1 million pour les législatives au lieu de 200.000FCfa et 500.000 pour le sénatorial au lieu de 250.000Fcfa.
« Cette volonté s’inscrit dans une logique d’exclusion en optant pour un suffrage censitaire et non démocratique » ont noté les signataires qui se fondent sur le classement économique peu honorable de la RCA.
Alors que le jeu se joue à l’Assemblée, ces parties signataires sont soit absent du parlement soit les députés font défection. Dans tous les cas, le débat en plénière autour de ce document sera un duel des partis et des indépendants.