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Centrafrique : Inquiétude sur le nouveau chantier d’or exploité par les chinois à Bozoum

Publié le mardi 26 mars 2019  |  RJDH-Centrafrique
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© Autre presse par DR
Exploitation minière à Bozoum par les chinois
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BANGUI, 25 mars 2019 (RJDH) — Un nouveau chantier minier installé au village Boyele proche de Bozoum par des chinois soulève beaucoup d’inquiétude de la part des communautés. Aucun respect de l’environnement et non-respect du cahier de charge, c’est ce qui ressort d’une enquête RJDH.

Depuis décembre 2018, une entreprise chinoise exploite des minerais d’or dans l’Ouham-Pende, précisément au village Boyele proche de Bozoum. Cette société qui porte probablement le nom de son responsable, «Zhao » s’est installée actuellement sur trois (03) axes, notamment Bozoum-Bouar, Bozoum-Paoua et Bozoum-Bossangoa et disposerait de neuf (09) sites.

Selon les investigations du RJDH, la gestion et l’exploitation des chantiers posent un sérieux problème environnemental. « L’entreprise a dévié une partie du fleuve Ouham dans plusieurs endroits, pour tamiser la terre et le sable du fond ». A cet effet, « il est fort probable », selon plusieurs témoins, que « l’entreprise emploie le mercure pour extraire plus facilement l’or ». Ces témoignages se réfèrent à « l’or extrait », et d’autres à « la mauvaise qualité de l’eau après le travail de l’entreprise, d’autres encore sur les poissons morts », a rapporté au RJDH une source proche du dossier.

Pour empêcher la population de savoir ce qui se passe réellement sur le chantier, « au moins 27 » soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) et des gendarmes assurent la sécurité du site, a confié à notre une source.

Les retombées économiques de l’exploitation :

En ce qui concerne la sécurité et la protection du site par des militaires centrafricains, « chaque élément percevrait 10.000 FCFA par jour soit 300.000 FCFA par mois », d’après la source.

Il est très difficile pour le moment de vérifier ces informations auprès de l’entreprise qui reste très discrète.

Cependant, selon des informations RJDH, au moment du tri de l’or des machines, les chinois évacuent toutes les personnes étrangères à l’entreprise, les forces de sécurité et de défense ne sont pas exclues de cette disposition. Après cette étape tenue sécrète, « l’or est évacué, en général une fois par semaine, le samedi à Garoua-Mboulay (Cameroun) en transitant par Bouar. Des témoins disent qu’ils passent la frontière sans aucun contrôle », a encore rapporté notre source.

La communauté locale oubliée et les conséquences environnementales :

Cette exploitation inquiète la communauté locale s’inquiète, surtout le non-respect du cahier de charge de cette entreprise : la gestion durable de l’environnement et les investissements communautaires. « L’entreprise a fait des promesses pour la construction d’un poste de santé et d’une école à Boyele. Elle avait remis un million de FCFA à la communauté mais l’argent a été divisé entre les habitants et les autorités administratives et communales. « La communauté de Boyele est très pessimiste sur les promesses de construction du poste de santé promos par l’entreprise », s’est inquiété un habitant de Boyele.

Cette société chinoise serait venue de la ville de Gallo située à 50km de Bouar sur l’axe Bouar-Baboua. « Dans ce chantier précèdent, cette société aurait eu des problèmes au niveau de la licence d’exploitation, notamment le nombre des sites exploités qui était plus élevé que celui des sites autorisés ». Pareillement, il est de notoriété qu’elle ne respect pas l’environnement.


« Au niveau écologique, la société a dévasté une partie de la forêt, et a laissé des sites à l’état brut, avec les trous et les montagnes de terre tamisée », témoignage d’un chef de services des forêts de la zone de Bouar.

Il est encore difficile de connaitre le nombre des personnes qui travaillent sur ces chantiers. Il y a des chinois, entre 70 à 100 employés, dont au moins une douzaine de centrafricains, venus pour la plupart de Gallo-Bouar, sans compter les FACA (militaires).

Que dit le Ministère des Mines :

Au département des Mines et de la Géologie, c’est encore le silence et le mutisme des responsables. Cela est-il relatif au dernier remaniement ministériel ? surtout quand il s’agit de ce sujet dont certains personnels estiment qu’il est « trop sensible » et qui pourrait couter à leurs postes.

Selon nos informations, l’ancien Premier Ministre Mathieu Simplice Sarandji avait effectué deux missions à Bozoum, en décembre 2018 et janvier 2019, possiblement pout toucher du doigt ce point. Mais rien n’a filtré après son déplacement.

Des compagnies minières chinoises qui affluent en Centrafrique et y exercent sans tenir compte de leur cahier de charge. D’autres, avec des permis de recherche se permette d’exploiter en tout l’illégalité les mines centrafricaines sans que cela n’émeuve l’administration minière les autorise. C’est ce qui avait poussé le gouvernement, dans une décision du 24 juillet 2018 à suspendre les activités minières de la société chinoise HW-LEPO, qui s’est installée à Gaga, située à au moins 200 Km de Bangui pour non-respect des textes régissant l’exploitation minière dans le pays.
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