Un souffleur de Broto de Centrafrique soulève l’épais tronc boursouflé qui lui sert d’instrument et colle sa bouche sur l’extrémité la plus fine: soudain, ses yeux s’écarquillent, ses joues se gonflent et un grondement sourd s’échappe de sa trompe.
"Les gens à Bangui pensent que les Broto sont morts, mais nous sommes là !" s’exclame Bruno Hogonédé, le président des Ongo-Broto, l’un des derniers orchestres de souffleurs de trompe Broto en Centrafrique.
Menacée depuis plusieurs années déjà, cette tradition musicale de l’ethnie du même nom, les Broto, tend à s’essouffler encore un peu plus depuis la déclenchement de la crise centrafricaine en 2013 marquée par la violence.
Du haut d’une colline de Bambari, ville du centre du pays, commencent à résonner les 14 autres trompes grondant à différents octaves, guidées par le cliquettement sec d’un grelot d’acier.... suite de l'article sur Autre presse