La ville d’Obo, le Chef-lieu de la Préfecture du Haut-Mbomou à l’extrême Est de la République Centrafricaine et frontalière du Sud Soudan, est confronté à un problème d’approvisionnement de produits de premières nécessités et pharmaceutiques depuis quelques jours. La ville est asphyxiée et les prix flambent. La fermeture de la frontière sud-soudanaise serait à l’origine de cette rareté.
« Le savon qui se vendait à 250 FCA coûte actuellement 500FCA, un demi litre d’huile à 1500 F CFA, un sachet de sel de cuisine qui se vendait à 250 F CFA se vend en ce moment à 1250 F CFA… Pour préparer ne serait-ce que les feuilles de manioc pour les plus démunis, il entre 3 à 4000 F CFA. Plus de café le matin parce le sucre se vend à prix d’or », c’est le constat fait par Steve Kaïmba dans son post Facebook, un humanitaire exerçant dans la localité.
Cette situation dramatique est la conséquence de l’insécurité qui persiste dans l’Est de la République Centrafricaine. Selon cette source, depuis le 22 Mars 2019, nul ne peut sortir du Sud Soudan, ni entrer. Une décision qui aurait été décidée soit par les autorités du pays voisin ou des bandes armées. Ainsi, l’accès au marché sud soudanais est devenu impossible avec des répercussions en Centrafrique.
L’autre conséquence de ces flambées est l’insécurité sur le corridor Obo –Mboki, « Cette voie est devenue pratiquement le couloir de la mort au point où, la libre circulation des personnes et des biens est plus que compromise, si bien qu’il faudra une escorte de la Minusca pour permettre une navigation plus ou moins sereine sur l’axe sud-ouest de la ville de Obo, afin de rejoindre Mboki à seulement 75 km », a déploré Steve Kaïmba.
Cette situation pénalise aussi gravement les personnes déplacées et les refugiés sud soudanais installés à Mboki, « puisque la seule voie de ravitaillement, servant en même temps de couloir humanitaire est celui du soudan du sud qui est bloquée depuis bientôt 2 mois », a indiqué la même source. Idem pour le personnel humanitaire des ONG exerçant dans la localité « s’inquiète du prolongement de cette sorte de blackout », lit-on dans son post Facebook.
Pour lui, la persistance de la fermeture de la frontière Centrafricano-Sud soudanaise aura de dramatiques conséquences. « Il sera très difficile à la population locale de trouver même du savon, puisque, à l’heure actuelle, même les savons de fabrication locale (savon acide) manquent, faute de produit », a-t-il prévenu.
Une information confirmée par le Préfet de Haut-Mbomou, « je puis vous confirmer qu’il y a actuellement un problème d’approvisionnement en produits de premières nécessités dans la ville d’Obo. Pour la simple raison que le gouvernement sud-soudanais a unilatéralement fermé la frontière seule voie du ravitaillement de la région. Pour quelle raison ? nous ne saurons vous le dire pour l’instant. J’ai déjà saisi les ministres de l’Administration du Territoire et celui des Affaires Etrangères qui ont promis me redonner une réponse ce soir », a-t-il indiqué au RJDH.
Depuis un peu plus d’un mois, la situation socioéconomique de la ville d’Obo est devenue plus qu’alarmante. Sachant que cette partie du pays très enclavée et isolée se ravitaille en tout temps et presque de tout à partir de Bangassou en temps normal, et du soudan du sud après son indépendance en 2008.
Mais la situation sécuritaire est telle que depuis le 22 Mars de l’année en cours, le voisin sud soudanais, pour certains et des bandes armées pour d’autres ont décidé de ne pas permettre l’accès à leur territoire à la sortie comme à l’entrée. Quant à l’axe Obo-Mboki, cette voie est devenue pratiquement le couloir de la mort au point où, la libre circulation des personnes et des bien est plus que compromise, si bien qu’il faudra une escorte de la MINUSCA pour permettre une navigation plus ou moins sereine sur l’axe sud-ouest de la ville de Obo, afin de joindre Mboki à seulement 75 km.
Cette situation a provoqué la rareté de presque tous les produits de première nécessité, dont: savon, huile, sel, essence… et de facto les prix sur le marché ont flambés. Le morceau de savon à 250 F CFA se vend aujourd’hui à 500F CFA, un demi litre d’huile à 1500 F CFA, un sachet de sel de cuisine qui se vendait à 250 F CFA se vend en ce moment à 1250 F CFA… Tout, presque tout se fait rare et le prix sur le marché est devenu intenable, voire le morceau de viande qui entre temps était à 500 F CFA, n’existe plus qu’à 1000 F ou 1250 F CFA. Pour préparer ne serait-ce que les feuilles de manioc pour les plus démunis, il entre 3 à 4000 F CFA. Plus de café le matin parce le sucre se vend à prix d’or.
Dans cette crise, les personnes déplacées internes de MBoki et de Zémio qui se trouvent à Obo, sans oublier les réfugiés sud soudanais, ne savent plus à quel saint se vouer, puisque la seule voie de ravitaillement, servant en même temps de couloir humanitaire est celui du soudan du sud qui est bloquée depuis bientôt 2 mois. Et donc, difficile de leurs convoyer des vivres. Pire encore, le cas des Personnes A Besoin Spécifiques (PBS) sur ces sites, qui ont exprimées entre autres, le besoin de réhabiliter leurs abris avant l’arrivée de la saison pluvieuse, les femmes et les enfants…
A partir de Bangui, il est vraiment impossible de joindre Obo par la route sans avoir à s’inquiéter que par voie aérienne (UNHAS ou le vol UN).
Sur le terrain, cette situation ne touche pas que la population autochtone. Même la communauté humanitaire en activité dans cette partie du pays, déplore cette situation et s’inquiète du prolongement de cette sorte de blackout. Le marché, même le marché hebdomadaire du dimanche qui fait la fierté d’Obo se vide à vue d’œil de jour en jour. Bien que les autorités locales ne ménagent aucun effort pour pallier à cette situation, il faudra bien, l’appui de Bangui au niveau diplomatique pour une solution idoine, surtout avec le voisin sud soudanais. Encore une semaine de plus, il sera très difficile à la population locale de trouver même du savon, puisque, à l’heure actuelle, même les savons de fabrication locale (savon acide) manquent, faute de produit
Obo est distant de plus 1228 km de Bangui, capitale de la RCA. Depuis 2009, la LRA de Joseph Kony a mis en coupe l’Est du Centrafrique. Ajouté à cela, les groupes armés, membres de la Séléka perturbent la quiétude de la population.