Cette année marque le 25e anniversaire du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda, l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine. Plus de 800 000 personnes – en très grande majorité des Tutsis, mais aussi des Hutus modérés et d’autres opposants au génocide – ont été exterminées de manière systématique en moins de trois mois. Aujourd’hui, nous rendons hommage à celles et ceux qui ont été assassinés et méditons sur la souffrance et la résilience des survivantes et des survivants.
Alors même que nous réaffirmons notre détermination à empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent, nous voyons la xénophobie, le racisme et l’intolérance gagner dangereusement du terrain dans de nombreuses régions du monde. La prolifération des discours de haine et des incitations à la violence est particulièrement préoccupante. De tels comportements sont un affront à nos valeurs et une menace pour les droits de la personne, la stabilité sociale et la paix. Il faut savoir reconnaître, quand ils surviennent, les discours de haine et les incitations à la violence, s’y opposer et y couper court afin qu’ils ne conduisent pas aux crimes de haine et au génocide, comme ils ont pu le faire dans le passé.
Je demande instamment à tous les dirigeants politiques, chefs religieux et représentants de la société civile, hommes et femmes, de dénoncer les discours haineux et la discrimination et de s’attaquer et remédier énergiquement aux maux qui, fondamentalement, nuisent à la cohésion sociale et créent un climat propice à la haine et à l’intolérance.
Si la capacité de faire le mal réside en chacune de nos sociétés, celles-ci sont aussi capables de faire preuve de compréhension et de bonté, et d’instaurer la justice et la réconciliation. Ensemble, construisons un avenir harmonieux pour toutes et tous. Je ne vois pas de meilleure façon de rendre hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie si tragiquement au Rwanda il y a 25 ans.