L’organisation médicale MSF a dénoncé dans un communiqué ce mardi 9 avril 2019 le meurtre de son personnel Gaulbert Mokafé, infirmier auxiliaire à l’hôpital de Batangafo le jeudi 04 avril 2019, par des membres d’un groupe armé.
Gaulbert Mokafé, 41 ans, travaillait depuis 2012 à l’hôpital de Batangafo, géré par MSF depuis 2006, en collaboration avec le Ministère de la santé. Il est décédé le jeudi passé, sur l’axe reliant Batangafo à la ville voisine de Bouca, alors qu’il partait en moto pour rendre visite à sa famille. D’après ce qu’a appris MSF, un groupe d’hommes armés l’aurait arrêté avant de le forcer à les suivre avec sa moto dans la brousse. C’est là que Mokafé a été tué pour des raisons inconnues, d’une balle dans le cœur.
« Si les responsables de la mort de Mokafé ou des membres de leurs familles avaient eu besoin de soins médicaux, Mokafé se serait occupé d’eux. Sa mort est un crime lâche, qui a choqué la famille MSF à Batangafo et en RCA. Aujourd’hui, nos équipes sont en colère. C’est inacceptable », condamne Omar Abenza, chef de mission MSF en RCA.
MSF exige que les groupes armés contrôlent leurs éléments et garantissent la protection de la population, tout en respectant le personnel de santé puisque leurs hommes, ainsi que leurs familles bénéficient également de la présence de MSF. « Nous voulons continuer à offrir une assistance médicale et humanitaire, mais pour cela, nous avons besoin de travailler en toute sécurité. Chacun doit prendre ses responsabilités», ajoute Omar Abenza
Par respect pour Mokafé et ses proches, notamment sa femme et ses cinq enfants, MSF restera en deuil à Batangafo pendant deux jours de, mercredi et jeudi prochains.
L’organisation médicale MSF appelle une nouvelle fois tous les groupes armés impliqués dans le conflit centrafricain à se conformer au droit international des conflits et au respect absolu des actes médicaux, du personnel médical et paramédical et des infrastructures sanitaires.