Une délégation des Nations Unies et de l’Union africaine (UA) est arrivée dimanche dans la capitale centrafricaine Bangui pour aider à faire avancer la mise en oeuvre de l’accord de paix signé le 6 février dernier entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés.
Le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, et le secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, seront rejoints lundi par le directeur Afrique au sein du Service de l’action extérieure de l’Union européenne (UE), Koen Vervaeke, pour une mission conjointe UA-ONU-UE qui durera jusqu’au 18 avril, a précisé la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) dans un communiqué.
S’adressant à la presse à son arrivée à Bangui, M. Chergui a expliqué qu’il s’agissait d’une tournée pour "la consolidation du dialogue entre toutes les filles et fils de ce pays". M. Lacroix a souligné pour sa part que c’était le moment de mobiliser tout le monde "pour avancer rapidement dans la mise en oeuvre de l’accord".
"Aujourd’hui il y a une fenêtre d’opportunités et il ne faudrait pas la laisser se refermer et nous sommes là pour aider à cette mobilisation. Cette visite a aussi pour objectif de regarder avec tous les partenaires de la RCA comment nous pouvons soutenir le plus vite et le plus efficacement possible la mise en oeuvre de tous les éléments clés de l’accord", a précisé le secrétaire général adjoint des Nations Unies.
La délégation conjointe prendra part le 17 avril à Bangui à la deuxième réunion du Groupe international de soutien à la République centrafricaine (RCA), destinée à renforcer l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’accord de paix.
Interrogés sur la violence enregistrée dans certaines parties de la RCA malgré la signature de l’accord de paix, MM. Chergui et Lacroix ont souligné la responsabilité des parties.
Le Commissaire à la paix et à la sécurité a rappelé que "le moment est venu de taire les armes". "C’est l’un des objectifs de cette visite conjointe, à savoir rappeler aux uns et aux autres les responsabilités qui sont les leurs qui découlent de l’accord de paix. Nous attendons que la paix, la stabilité, le dialogue se renforcent chaque jour", a-t-il dit, tout en reconnaissant qu’il y a encore beaucoup de travail et d’investissements à faire sur le terrain pour rapprocher les coeurs et mettre derrière soi "cette page hideuse et difficile pour la nation centrafricaine".
Pour sa part, le secrétaire général adjoint des Nations Unies a dénoncé la violence qui se fait contre tout le peuple centrafricain, précisant que ceux qui y ont recours "mettent en péril l’accord et la seule chance pour que la paix revienne en RCA". "Nous sommes mobilisés pour lancer cet appel et inciter chacun à prendre ses responsabilités. Le moment est vraiment venu pour se tourner vers la mise en oeuvre de cet accord qui est la chance pour le retour à la paix", a-t-il ajouté.
Au cours de son séjour, la mission conjointe UA-UN-UE aura notamment des entretiens avec le président, le gouvernement, ainsi que des représentants de partis politiques et de la société civile. Elle doit aussi effectuer une visite de terrain à l’intérieur du pays.