Traduire l’Accord de paix en actions concrètes, c’est l’objet de la deuxième réunion du Groupe International de Soutien (GIS) à la République centrafricaine qui s’est tenu dans l’après-midi de ce mercredi 17 avril à Bangui. Une rencontre qui a réuni autour du Président de la République, Faustin-Archange Touadéra, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies Chargé des Opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, le Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine (UA), Smaïl Chergui, le Directeur Afrique du Service Extérieur de l’Union Européenne (UE), Koen Vervaeke, ainsi qu’entre autres, le Représentant spécial du Secrétaire général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), Adolphe Nahayo.
“Alliance unique”, “unité totale”, Jean-Pierre Lacroix n’a pas tari d’éloges quant à l’action exceptionnelle de l’UA, de l’ONU et de l’UE qui a permis de mener à bien les négociations autour de l’Accord politique de paix et de réconciliation (APPR) signé le 6 février 2019.
« Il n’y a pas de pays en Afrique où le travail soit aussi uni et aussi intense », a-t-il insisté. Salué comme un moment d’opportunités et d’espoir par Koen Vervaeke, cette première réunion post-APPR du GIS a été pour lui l’occasion de revenir sur « le courage des acteurs centrafricains qui ont mis en place un gouvernement inclusif avec une direction très clair du chef de l’État et du chef de gouvernement ».
En réponse, le Premier Ministre, Firmin Ngrebada, est revenu sur la responsabilité des parties signataires, signalant qu’il ne restait plus à ces derniers que de faire preuve de bonnes volontés pour donner effet aux engagements qu’ils ont pris devant les garants et les facilitateurs du processus. Il a aussi réaffirmé la bonne foi du gouvernement d’aller encore plus loin dans ses actions, le Président de la République, Faustin-Archange Touadéra, appelant la communauté internationale à s’impliquer davantage dans la mise en œuvre de l’APPR, notamment en ce qui concerne l’appui au Ministère du Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR), qui se trouve face « à un défi majeur concernant la mise en œuvre et la disponibilité des financements promis ».
Cette journée, au cours de laquelle la délégation tripartie s’est également entretenue avec le Président de l’Assemblée Nationale ainsi que le Président de la République, aura été l’occasion de revenir de manière concrète sur les mesures à prendre afin de consolider les acquis de l’Accord de paix. L’importance de la communication et de l’information autour de l’Accord a été longuement soulignée. Comme le rappelait Smaïl Chergui, l’appropriation par tous les citoyens de la République centrafricaine de cet accord et de sa mise en œuvre est une nécessité. De manière très concrète, il a également mentionné l’importance de l’adoption d’un certain nombre de textes par l’Assemblée Nationale comme celui sur la décentralisation ou encore le Code électoral. M. Lacroix s’est, à ce propos, déclaré conscient du rôle des députés « qui est irremplaçable pour faire avancer cet Accord qui est une occasion exceptionnelle et historique pour faire revenir la paix en République centrafricaine ».
Les échéances électorales à venir ont aussi occupé une bonne partie des discussions ainsi que le lancement de toutes les activités relatives au relèvement économique et au développement du pays.
Insistant sur l’importance d’amener les groupes armés à désigner leurs représentants au sein des comités nationaux, M. Vervaeke a tenu à préciser que l’Accord demeurait fragile et qu’il requérait un soutien de toutes les forces vives de la Nation. Les membres de la délégation tripartite ont, toutefois, salué la baisse drastique du niveau de violence depuis Janvier, tout en précisant attendre à ce que cette évolution continue. M. Lacroix a ainsi déclaré voir les premiers effets de l’Accord en ce que le niveau de violence avait baissé sensiblement, mais que cela ne voulait pas dire que toute la violence avait disparu. En effet, comme le précisait le Secrétaire général Adjoint,« négocier un accord de paix et le signer n’est qu’une étape ». Et de conclure : « la violence n’a plus sa place dans celle où se trouve la Republique Centrafricaine ».