Suite à une accusation du Procureur général de la cour d’appel de Bangui le Magistrat Éric Didier Tambo pour trouble à l’ordre public et d’atteinte à la sûreté de l’État, le porte-parole du GTSC (Groupe du travail de la société civile) Monsieur Crescent BENINGA a été arrêté ce jeudi 18 avril 2019 à Bangui.
Selon le Groupe de travail de la société civile (GTSC) qui a annoncé la nouvelle, son porte-parole Crescent BENINGA et son prédécesseur Gervais LAKOSSO ont été arrêtés par la gendarmerie nationale ce jeudi 18 avril 2019 suite au mandat d’arrêt du Procureur général près la Cour d’appel de Bangui. Ils sont transférés tous deux dans les locaux de la section des recherches et d’investigation (SRI).
Étrangement, quatre (4) jours seulement après l’intronisation en grande pompe à la tête du commandement militaire de la région centre du chef rebelle de l’UPC nigérien Ali Darassa, soupçonné par la Cour pénale internationale d’avoir commis ou participer à des actes criminels relevant de sa compétence, le porte-parole de la société civile, qui lutte pourtant pour le bien du peuple centrafricain, est arrêté et écroué pour la simple raison qu’il a appelé la population à protester contre les nominations des rebelles étrangers avec leur grade au sein de l’armée nationale.
Outre les nominations de ces chefs rebelles étrangers au sein des forces armées centrafricaines (FACA), la société civile, à travers son porte-parole Crescent BÉNINGA, a appelé aussi à manifester le lundi dernier contre les pénuries d’eau, d’électricité et des vivres dans le pays.
Pour le Procureur général à la solde du pouvoir politique, cette action civique, pourtant garantie par la Constitution de la République centrafricaine du 30 mars 2016, est une atteinte à la sûreté de l’État.
En arrêtant le porte-parole du GSTC, le Président de la République a une fois de plus violer la Constitution de son propre pays qu’il a juré de respecter scrupuleusement durant sa mandature.
En 2016, l’ancien porte-parole du GSTC Gervais LAKOSSO avait été arrêté et écroué durant plusieurs mois au camp de Roux avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.
Pour les Centrafricains, petit à petit, le régime du Mathématicien de Boy-Rabe sombre dans une dictature jamais connue en République centrafricaine depuis son indépendance.