La base logistique de la MINUSCA à Bangui a servi de cadre, le jeudi 2 mai 2019, pour le lancement officiel de la campagne de sensibilisation « AGIR pour protéger les enfants affectés par les conflits ». Initiée par la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, en visite de quelques jours en RCA, cette campagne vise à optimiser la collaboration entre acteurs locaux et internationaux, afin de mettre fin mais aussi prévenir les violations graves des droits des enfants.
Le lancement de la présente campagne, qui coïncide avec le 30ème anniversaire de la convention des Droits de l’enfant, s’inscrit dans le cadre d’une campagne mondiale lancée le 2 avril 2019 par le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés. A Bangui, il a vu la présence des principaux partenaires de la RCA sur cette question, dont des membres du Gouvernement, des représentants du Corps diplomatique et d’organisations internationales et non-gouvernementales, outre ceux du système de l’ONU.
Précisant les principaux objectifs de la campagne, la Représentante spéciale Virginia Gamba fait valoir qu’il est « un appel à renouveler notre engagement collectif afin de mieux protéger les garçons et les filles dans des situations de conflit armé ». C’est aussi un appel à renforcer la sensibilisation pour mettre fin aux six violations graves des droits de l'enfant « qui constitue le cœur de mon mandat », ajoute-t-elle.
Au nom du gouvernement, la ministre centrafricaine en charge de la Protection de l’Enfant, Aline Gisèle Pana, a, de son coté, annoncé les actions à venir en faveur des enfants de Centrafrique. « Je peux vous assurer que le code de protection de l’enfant sera adopté cette année, et que cette question de victimisation des enfants dans les conflits, pour faire en sorte qu’il ne soient pas des criminels mais des victimes, sera prise en compte dans ce code pour pouvoir contribuer à une réinsertion réelle de ces enfants », promet-elle. Le gouvernement vient, en outre, de s’engager pour la nomination d’un point focal en charge du DDR-enfant, dans le cadre de la mise en œuvre du programme national DDRR.
Pour sa part, la Représentante de l’UNICEF, Christine Muhigana, a rappelé les progrès accomplis sur la question, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du programme DDRR. En effet, 2807 enfants ont été libérés des mains de groupes armés en 2015, 10519 après le Forum de Bangui et 554 (dont 27% de filles) depuis le lancement du programme DDR en décembre 2018.
A l’agenda de la Représentante spéciale en RCA figurent des rencontres avec des membres du gouvernement, la communauté diplomatique, des partenaires des Nations Unies et de la société civile, ainsi qu’une visite de terrain, pour évaluer l'impact du conflit sur les enfants et promouvoir le renforcement des mécanismes de protection de l’enfance dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord de paix.
Il convient de rappeler que les violations graves des droits de l'enfant qui nécessitent une attention particulière lors des conflits armés sont au nombre de six : meurtres et mutilations d’enfants ; recrutement et exploitation d’enfants par les forces et les groupes armés ; attaques contre les écoles et les hôpitaux ; viols et autres violences sexuelles sur les enfants ; enlèvements d’enfants ; et refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire.