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Centrafrique : La paix, la sécurité et la justice avec les rassurantes stratégies du PM Firmin Ngrébada dans son programme de politique générale

Publié le samedi 4 mai 2019  |  Le Potentiel Centrafricain
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© Primature par DR
Journée d`information et d`échanges sur le processus électoral 2020-2021.
Vendredi 05 Avril. Bangui. La réunion d’échange sur le processus électoral 2020-2021 a été présidée par le premier ministre Firmin Ngrébada, avec la présence du 1er vice président de l’Assemblée Nationale l’Honorable MAPENZI, de la présidente de l’Autorité Nationale des Elections Mme Marie-Madeleine Kouet Hoornaert et les diplomates des pays et autres institutions internationales accrédités en Centrafrique.
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Le programme de politique du premier ministre Firmin Ngrébada, présenté le 30 avril 2019 à l’hémicycle de l’Assemblée aux élus de la nation, tient compte de toutes les prioritaires de l’heure. Dans la première partie de cet article consacré à cette ‘’feuille de route’’ du gouvernement, nous voulons mettre un accent particulier sur le premier volet qui concerne la « PAIX, SECURITE ET JUSTICE ».

Pour le PM Firmin Ngrébada, les centrafricains sont aujourd’hui fatigués de la guerre et nul n’est sans ignorer que « la guerre a un coût mais la paix n’a pas de prix ». Les centrafricains n’aspirent plus que jamais qu’à la paix et à l’unité nationale. Pour y parvenir, a-t-il souligné, il nous faut rétablir la sécurité, retrouver la cohésion sociale et consolider la justice. Comme l’a affirmé le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence le Professeur Faustin Archange TOUADERA, lors de son discours d’investiture du 30 Mars 2016, la sécurité est la priorité des priorités de son quinquennat. « La priorité des priorités à la sortie de ces élections, est la sécurité durable et la défense du territoire national. 7 La sécurité est une exigence républicaine, c’est la première des libertés. J’y répondrai avec fermeté. Tout sera mis en œuvre pour que les Centrafricains vivent en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire national. La République Centrafricaine est Une et indivisible. Et elle le restera. Je m’emploierai à appliquer très rapidement le Programme du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR) pour favoriser le retour de la paix et de la sécurité, ceci en concertation avec nos partenaires. Je procéderai à la refondation de notre Armée afin qu’elle devienne véritablement républicaine, pluriethnique, apolitique et professionnelle », a déclaré le président Touadéra.

C’est pour dire que le Gouvernement du premier ministre Faustin-Archange Touadéra s’inscrit dans cette vision et s’engage à poursuivre les efforts qui ont été réalisés en tenant compte du contexte politique actuel. Pour lui, l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine est un facteur nouveau et fondamental dans l’élaboration de la politique gouvernementale. Par cet accord, le Gouvernement et les anciens groupes armés se sont engagés à rechercher la paix et à aller à la réconciliation, pour le plus grand bien du peuple. Donc, en ce qui concerne le domaine spécifique de la sécurité, le PM Ngrébada a promis qu’il veillera à la mise en place rapide des Comités Techniques de Sécurité, composés des Forces Armées Centrafricaine, de la Police, de la Gendarmerie et des membres des anciens groupes armés.

Le rôle de ces Comités selon lui, consistera à superviser les arrangements temporaires, sous l’autorité du Gouvernement. L’accord prend également en compte l’importante question de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et le Programme National de Désarmement, Démobilisation, Réintégration, Rapatriement (PNDDRR). Concernant le DDRR, il se dit engagé à poursuivre le travail remarquable accompli jusqu’ici sous la très haute impulsion du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Pr Faustin Archange TOUADERA qui a lancé officiellement le «Grand DDRR » à PAOUA en décembre dernier.

Mais, poursuivra-t-il, « nous irons encore plus loin, portés par l’accord de BANGUI qui va insuffler au DDRR une nouvelle dynamique ». C’est pour dire que chaque partie y ayant clairement affirmé sa pleine adhésion et surtout parce qu’à court terme, les représentants de chaque groupe armé signataire seront impliqués dans toutes les structures en charge du DDRR. De même, dans les plus brefs délais, une commission mixte gouvernement-groupes armés sera mise en place afin de travailler à la réintégration des dirigeants et des membres des groupes armés autrefois agents de la fonction publique, en concertation avec nos partenaires internationaux. Il s’agit là d’une volonté politique affirmée de faire du DDRR une des priorités de son Gouvernement.

Par ailleurs, il est important de souligner la création d’un ministère en charge du programme DDRR qui va s’atteler en priorité, à définir les modalités de réintégration et de rapatriement des membres des anciens groupes armés. Le DDRR connaitra une évolution directement liée à la création des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS) prévue par l’accord de Bangui. Sur cette question, le PM Ngrébada de rassurer qu’il ne tardera à traduire en acte la disposition de l’accord politique du 06 février 2016 y relative. Le Chef de l’Etat d’ailleurs pris deux Décrets, le premier créant et le second définissant le régime juridique spécial des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS). Leur mixité tient au fait qu’elles seront composées des éléments des forces de défense et de sécurité et des anciens membres des ex groupes armés.

Elles seront placées sous le commandement de l’Etat-major des Armées et bénéficieront de l’appui logistique de la MINUSCA. Les USMS trouvent toute leur place dans la Réforme du Secteur de Sécurité. Leurs principales missions sont d’assurer la surveillance des couloirs de transhumance d’une part et de contribuer à une meilleure sécurisation des populations d’autre part. Les USMS sont sur le point d’être opérationnelles, sous réserve que les ex-groupes armés fassent le vetting et que les éléments sélectionnés puissent suivre une formation obligatoire de 2 mois. Du côté de nos partenaires, l’Union Européenne a déjà annoncé sa contribution financière et la MINUSCA, de son côté, assurera la logistique. Le Chef du gouvernement en bon manager, a indiqué qu’un bilan sera effectué au bout d’une année de fonctionnement afin d’évaluer les résultats obtenus et d’étudier les possibilités d’intégration du personnel dans les Forces de Défenses et de Sécurité, selon un certain nombre de critères, ou d’insertion dans le tissu socioéconomique.

Pour lui, il faut reconnaître que la situation des FACA s’est sensiblement améliorée grâce à la formation des FACA par l’EUTM et par la Fédération de Russie d’une part et la dotation en équipements militaires d’autre part. Cependant beaucoup reste à faire, a-t-il renchérit en ajoutant qu’il portera son effort sur quatre (4) axes stratégiques à savoir: l’assainissement de la gouvernance du secteur de la défense ; le renforcement des capacités opérationnelles des FACA ; la mobilisation des ressources ; et l’emploi des forces. En ce qui concerne l’assainissement de la gouvernance du secteur de la défense, il passera en premier lieu pour le patron de la Primature, par la mise en place d’un cadre juridique. Toutefois, il nous souviendra qu’un travail important avait été fait dans ce domaine, notamment la loi de programmation militaire 2019-2023 adoptée en décembre dernier. De ce fait, son gouvernement s’engage à finaliser sous peu, les textes d’application y relatifs. La mise en œuvre de ce grand programme nécessite une vaste communication. Elle aura pour cible les autorités et les partenaires sur l’engagement organisationnel et financier. Elle s’adressera également à la population afin de resserrer ses liens avec les Forces Armées et susciter chez les jeunes des vocations pour servir leur pays.

En ce qui concerne le domaine des ressources humaines, le PM Ngrébada a signalé qu’un recrutement commun à l’ensemble des corps habillés a été institué et cela se fera en toute transparence et la rigueur. Quant au renforcement des capacités opérationnelles des FACA, il sera axé sur la formation. La contribution de l’EUTM et la coopération militaire bilatérale sont inconditionnelles dans ce processus. Pour les anciens groupes armés, le Gouvernement de Ngrébada prêtera une attention particulière sur leur formation devant servir dans les Unités Spéciales Mixtes de Sécurité. Ces actions nécessitent également une plus grande capacité logistique. Afin de sécuriser la population et de rapprocher l’Armée des éventuels théâtres d’opérations, le Gouvernement accélérera la construction, d’ici décembre 2020, de la base logistique principale et des bases logistiques secondaires.

De la gestion des moyens militaires et la mobilisation d’autres ressources provenant des partenaires, un intérêt particulier sera porté selon le premier ministre au Comité de Coordination de la Coopération qui est un forum d’échanges et gage d’efficacité de la mobilisation et de la gestion des ressources. Quant au déploiement des FACA, il nécessite de disposer d’infrastructures neuves ou réhabilitées. Le Gouvernement, promet Ngrébada, présentera dans les six (6) mois, aux partenaires, un schéma d’infrastructure, pour la mobilisation des ressources. Cependant, d’ici 2020, le pays bénéficiera d’un appui financier substantiel de l’Union Européenne, pour la construction des infrastructures militaires adéquats.

S’agissant de l’emploi des forces, durant cette période de consolidation de la paix le gouvernement souhaite une armée moderne, opérationnelle, capable de relever les défis auxquels elle viendrait à être confrontée. Il veillera donc à la mise en application du concept d’emploi des forces. Une attention soutenue sera accordée à l’opérationnalisation et au déploiement des unités. Conformément au Plan National de Défense, la montée en puissance de l’armée de garnison est inconditionnelle. Après la mise en place très prochaine des Etats-Majors de Zones de Défense, des unités y seront progressivement déployées.

La tolérance zéro sera appliquée aux cas d’indiscipline ou de comportements inadaptés. Toutefois, ces faits isolés ne doivent pas occulter le travail remarquable et l’esprit de sacrifice de l’immense majorité des FACA au service de la nation. Concernant la question de l’homologation des galons des ex-combattants, une réponse sera apportée, au cas par cas, à la demande des anciens membres des ex groupes armés et sera soumise pour étude à la commission qui sera créée, la Commission d’Homologation des galons. L’harmonisation des grades sera accompagnée de mesures transitoires pour faciliter l’intégration, préserver le niveau de l’encadrement non seulement des FACA, mais de l’ensemble des corps en uniforme, et la bonne gestion du personnel.

S’agissant des forces de sécurité, le Gouvernement a élaboré un programme commun pour la Gendarmerie Nationale et la Police Centrafricaine, en raison des missions régaliennes qui leur sont assignées. Les spécificités propres à chaque corps ont été privilégiées. En ce qui concerne ces Forces, un redimensionnement sera envisagé en vue d’adapter leur structure et leur fonctionnement à une chaine de commandement. A cet égard, le Gouvernement poursuivra selon le premier ministre, le recrutement ainsi que le renforcement opérationnel de ces forces. En ce qui concerne la Gendarmerie Nationale, les actions viseront : La création graduelle de trois (03) nouvelles Légions de Gendarmerie Mobile et trois (03) Escadrons Mobiles de Groupement ; L’ouverture d’un Centre de Perfectionnement des Officiers de la Gendarmerie Nationale ; Le redéploiement des FSI à l’intérieur du pays ; L’augmentation des capacités d’accueil des centres de formation de la Police et de la Gendarmerie ; La diversification de la coopération. 13 Quant à la Police Centrafricaine, il sera procédé à : la réorganisation des services de renseignements ; l’application d’une politique d’immigration adaptée au contexte international ; le renforcement de la surveillance des frontières par la création d’une brigade de Surveillance des Frontières (BSF) ; le redéploiement effectif des Directeurs Régionaux de Police.

A moyen terme dans ce même élan, le Gouvernement créera une académie de Police et d’une Ecole de formation en dehors de Bangui. Il convient de retenir que les défis en matière de sécurité sont énormes comme l’a reconnu Ngrébada. C’est pourquoi, son Gouvernement s’emploiera déjà à poursuivre le redéploiement des Forces de Sécurité Intérieure dans les différentes localités du pays, le renforcement de l’effectif par de nouveaux recrutements et l’augmentation des capacités d’accueil dans les Centres de formation.

Enfin, la coopération bilatérale est à promouvoir, dans la mesure où des offres de formation ont été faites par des partenaires comme les USA, la Chine, la France, la Fédération de Russie, la Guinée Equatoriale, la République Démocratique du Congo, le Sénégal, le Maroc et d’autres pays de la Sous-Région, lesquels sont disposés à accueillir des stagiaires centrafricains dans leurs Académies respectives et appuyer les Ecoles de formation ainsi que le Cabinet du Département de la Sécurité Publique.

Dans le cadre de l’Accord de paix et de réconciliation en Centrafrique, le Chef du gouvernement a déjà instruit le Gouvernement à : respecter les critères de représentation dans le recrutement au sein des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ; établir dans l’immédiat les modalités de libre circulation et de la levée totale des barrières illégales ; élaborer la stratégie de communication sur la conduite transparente du Programme National de Désarmement Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (PNDDRR).

En ce qui concerne la Justice enfin, il ne faut pas oublier que les crises récurrentes qu’a connues la RCA pendant des décennies ont eu un impact très négatif sur le fonctionnement de la justice. La Justice reste constitutionnellement et fondamentalement le dernier rempart du citoyen centrafricain, dont les principales aspirations exprimées dans les résolutions du Forum National de Bangui, réaffirmées par l’accord de Bangui, se résument à la lutte contre l’impunité par la poursuite et le Jugement des auteurs des multiples crimes qui ont endeuillé le pays. Ngrébada s’engage en conséquence à promouvoir l’Etat de droit et un meilleur accès de tous à la justice. Le système judiciaire sera amélioré grâce des réformes qu’il entend entreprendre. Dans cette dynamique et conformément à l’engagement du Président de la République Faustin Archange TOUADERA, Ngrébada et son gouvernement s’emploieront à consolider la justice, une justice juste et équitable, une justice impartiale, indépendante et opérationnelle sur toute l’étendue du territoire. Le renforcement des capacités professionnelles des magistrats, des greffiers et du personnel de la justice est inévitable dont leur redéploiement et du personnel de la justice sur toute l’étendue du territoire est en cours et, se poursuivra pour permettre à la population de se sentir protégée.

Pour faciliter leur mission les efforts de réhabilitation et de construction des nouveaux palais de justice et des établissements pénitentiaires vont se poursuivre pour qu’à la fin, la justice centrafricaine jouera pleinement son rôle, celui de servir de rempart au citoyen et aux opérateurs économiques contre tout arbitraire. Les principes fondamentaux des Droits de l’Homme consacrés par les Nations Unies et réaffirmés par l’Union Africaine seront en marche à travers la coopération du gouvernement à tous les niveaux pour permettre à la Cour Pénale Spéciale et la Cour Pénale Internationale de faire aboutir les enquêtes et de rendre une justice équitable pour le bonheur du peuple centrafricain. « Les auteurs, les coauteurs et complices des crimes dont la compétence relève de ces deux juridictions précitées répondront de leurs actes », a-t-il précisé.

S’agissant des victimes de la crise, le gouvernement de Ngrébada s’attèlera à les identifier dans un délai raisonnable et tiendra une base de données à cet effet. Il Gouvernement recevra les associations des victimes et entamera les premières actions de réparation symbolique. Aussi, et pour éviter l’accroissement du nombre des victimes, une lutte implacable sera menée contre l’impunité. Avec la mise en place de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. Cette commission multipartite va élaborer un système de réparation, ceci, afin de parvenir à la cessation des hostilités et mettre fin définitivement aux violences multiformes dans le pays. « A ceux qui sèment la mort, administrent des sévices cruels, inhumains et dégradants, ceux qui violent, volent, aux chefs et membres des gangs, aux auteurs du crime organisé, je dis ceci : la justice vous poursuivra et vous rattrapera, avec à la clé des suites judiciaires appropriées selon la nature et la gravité des délits et crimes », a lancé le PM Ngrébada.

Vous l’aurez compris que la lutte contre l’impunité fera partie de ses priorités et dans cette lutte, la collaboration entre les forces de l’ordre et les autorités judiciaires sera renforcée. Nous osons croire que la conjugaison de leurs efforts sera un facteur important dans la restauration de l’autorité de l’Etat, une autre priorité du Gouvernement.
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