Paoua (CNC) – À Bozoum, le fleuve Ouham qui fait vivre une bonne partie de la population de l’Ouham pendé, de l’Ouham et du Tchad est devenu un bourbier, une montagne de graviers, nids des poules d’eau. C’est désormais l’image qui reste de ce fleuve. En cause, des exploitations sauvages des mines d’or par des sociétés chinoises implantées par l’ancien Premier ministre, ministre d’État conseiller à la Présidence de la République Simplice Mathieu Sarandji. Enquête.
Tian Xiang, Tian Run, Meng et Mao. Ce sont les sociétés chinoises autorisées par l’ancien Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji à s’installer à Bozoum pour extraire de l’or dans le fleuve Ouham jusqu’à concurrence du montant de leur somme d’argent qu’il a rackettées. Mais l’exploitation de ces minerais cause beaucoup de dégâts tant environnementaux que vitaux.
Sur le plan environnemental…
Des forêts dévastées, des montagnes de terre tamisée qui forment les berges du fleuve, des nids des poules d’eau extrêmement sale partout, des employés, des bulldozers et des pelles mécaniques au milieu des boues. Un vrai travail de pillage et une véritable catastrophe écologique en cours en Centrafrique.
Sur le plan vital
L’utilisation du cyanure par ces sociétés chinoises commence à produire ses effets. À Boyélé comme à Bozoum, les maladies dermatologiques et ophtalmologiques apparaissent. Une insécurité alimentaire mortelle à l’horizon du fait de l’infertilité du sol et des morts des poissons.
Même les chats sont des cibles des Chinois.
Très convoités par les Chinois, les chats aussi recherchés nuitamment par jeunes.
Cette désastreuse situation a poussé la population de Bozoum et ses environs à bouder.
Suite à un rapport du Directeur général des mines, les activités de ces quatre sociétés ont été suspendues le 25 mars pour « non-respect des textes qui régissent les activités minières en République centrafricaine, notamment le manquement aux obligations relatives à la protection de l’environnement »
Mais, contre toute attente, un mois après, le 26 avril 2019, sur injonction du président Touadera et de son conseiller Simplice Mathieu Sarandji, le ministre des Mines Léopold Mboli-Fatran est revenu sur sa décision en autorisant à nouveau ces sociétés à faire tout ce qu’elles veulent.
Que reste à ces populations ?
Galvanisés par leurs manifestations pour libérer le Père Aurellio Gazzera, brièvement arrêté par les militaires qui protègent ces Chinois à Bozoum, les jeunes de Bozoum et de Boyélé multiplient les réunions avec les autorités locales afin de demander purement et simplement la fin des activités de ces sociétés.
Une chose est sûre, le président Touadera et son ami Simplice Mathieu Sarandji se sont vachement enrichis au dos de ces Chinois.
Miser sur la suspension et l’arrêt de leurs activités durant leur mandature n’est qu’une utopie.