Dans quelques dix neuf (19) mois, nous irons aux élections pour choisir un nouveau Président de la République, Chef de l’Etat et de nouveaux Députés de la Nation. Faire un choix, c’est sélectionner, opter se prononcer ou trancher. C’est pour dire que dans dix neuf (19) mois, nous choisirons en toute responsabilité notre destin, si nous votons ou notre destin s’imposera à nous si nous ne votons pas. Et pour voter il faut préalablement s’inscrire sur la liste électorale, lors des recensements électoraux qui auront lieu en 2020 au pays ou dans les ambassades et consulats centrafricains à l’étranger, obligation première et déterminant fondamental qui s’impose pour exercer son droit de vote. Et le Parti Démocratique Centrafricain-PDCA se fait l’agréable devoir d’alerter chacun de nous pour assumer cette obligation première dans le temps imparti pour ne plus connaître les frustrations et manipulations éhontées ou manœuvres dilatoires de 2015-2016.
Voter est un droit, mais ce droit, durant les rares fois qu’il y a eu réellement votes, a été altéré ou usurpé par les phénomènes de ‘’fa mapa’’, d’achats de voix, d’incitation au repli régional ou ethnique, de manipulations de compatriotes analphabètes, lesquels constituent la masse électorale. Selon les statistiques évoquées par Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur en 2017, la population centrafricaine, estimée à 4 510 000 habitants, après les tueries de masse qui perdurent depuis 2012, comprend 53 % de jeunes de moins de 18 ans, soit 2 390 300, et 47 % d’adultes en âge de voter, soit 2 119 700. La population en âge de voter (2 119 700) est ainsi répartie (situation à réajuster en 2020, compte tenu du taux de croissance de 2,5 % ou d’atteinte de la majorité):
Electeurs lettrés : 07 % soit 148 379
Electeurs semi-lettrés 23 % soit 572 319
Electeurs non lettrés 70 % soit 1 399 002
Les 70 % de nos compatriotes en âge de voter et non lettrés sont ceux du monde rural qui subissent les affres de l’insécurité depuis 2012 et qui n’ont pas été correctement recensés en 2015 et qui risquent de ne pas être aussi correctement recensés en 2020, non seulement à cause de l’insécurité qui est devenue un fonds de commerce politique et diplomatique, mais aussi à cause de certaines velléités ou négativités politiciennes des Autorités Politiques de Bangui qui sont en train de réaliser leur perte de crédibilité. Et cette forte proportion d’électeurs ne sachant lire, se fient souvent aux recommandations de leurs parents ou proches qui orientent leurs votes ou subissent les méfaits des manipulations politiciennes. Ce phénomène met en relief l’ampleur du travail de sensibilisation et de conscientisation à faire par les Forces Vives de la Nation, et surtout celles des jeunes qui demain seront les acteurs politiques, administratifs, économiques et autres, auprès de nos compatriotes non lettrés pour de judicieux choix électoraux. Également, les – 18 ans qui représentent aujourd’hui 53 %, deviendront progressivement chaque année des électeurs et auront à exercer leurs pleins droits à partir de 2026, donc, il faudrait leur baliser les voies pour éviter des manipulations.
C’est pour dire que les candidats présidentiels et législatifs ne doivent plus être des aventuriers, ni seulement préoccupés par des enrichissements personnels au mépris de la population, mais des compatriotes qui doivent faire de la Politique une mission d’objectifs, c’est-à-dire des dirigeants qui doivent s’assumer dans le contexte d’un Etat néant, après les 60 ans de gâchis politiques ; ils doivent être capables de se transcender de mesquines considérations, de disposer d’une forte volonté, d’une détermination et d’un courage politiques pour prendre les mesures impopulaires qui s’imposent, de respecter et d’appliquer aussi judicieusement et rigoureusement les lois de la République, d’avoir des capacités d’adaptation, de désadaptation et de réadaptation, par d’idoines modulations politiques dans l’optique d’une transcendance individuelle, collective ou populaire, d’impulsion, d’implication pour une auto-organisation mobilisatrice, et, capables de savoir oser un audace national et démocratique pour un orgueil et une fierté à recouvrer. Voilà l’optique visionnaire du Parti Démocratique Centrafricain-PDCA, développée dans son projet de société d’une centaine de pages, dont le tableau synoptique et la synthèse seront disponibles dans quelques mois.
Cette vision que le PDCA va proposer aux compatriotes centrafricains, et qui s’impose compte tenu de la néantisation du pays, trouve sa noble justification dans le fait, qu’après six (6) décennies d’indépendance octroyée par la puissance colonisatrice, les balbutiements, l’amateurisme, les improvisations, l’infantilisation, l’illettrisme politique, l’obsession d’enrichissements excessifs sur fond d’exclusions,, le mépris du Peuple Centrafricain, notamment les faibles considérations des compatriotes jeunes et femmes, la manipulation outrancière de la jeunesse et le 3ème âge laissé pour compte, ont été les plaies politiques qui ont fait de nous de nains politiques. En considération de ces plaies, cette vision se veut prospective et alternative, car il urge de refixer quelques repères fondamentaux pour que les générations futures puissent s’assumer en toute conséquence. Il est temps de nous départager de nos comportements de grands enfants, jugés incapables de faire les choix de société qui s’imposent, pour rassurer ceux de la communauté internationale qui veulent encore continuer de nous accompagner, et surtout pour ne pas être abandonnés au bord de la route de développement.
Les turpitudes et inconséquences politiques des six (6) décennies vécues nous interpellent individuellement et collectivement pour commencer à organiser le présent pour bien préparer l’avenir, car il y a un vieil adage ancestral qui dit ‘’on s’assoit toujours sur une vielle natte pour faire une nouvelle’’. Les négativités du passé doivent nous inspirer positivement pour bien organiser la reconstruction de notre Centrafrique et permettre son émergence économique à terme. Et il y est aussi de la responsabilité de la jeunesse appelée à prendre progressivement les relais dans quelques années.