Il y a un an, le 5 décembre 2013, la France lançait l’opération Sangaris en Centrafrique. Une opération censée être courte. Objectif : stopper les violences contre les civils le temps que la force africaine Misca monte en puissance. Un an plus tard, la mission est toujours déployée. Et présente un bilan mitigé. Le bain de sang a été évité à Bangui, le calme est revenu dans certaines zones en province mais les groupes armés n’ont pas réellement été maîtrisés.
Un bref grésillement. D’une voix posée, le lieutenant Sébastien lance des instructions dans son talkie. « A 13, suivi de 11… en avant ». Bangui. Quartier de Combattant. Décembre 2014. Petites lunettes sous son casque lourd, l’officier français conduit ses hommes dans ces rues situées près de l’aéroport. Patrouille à pied dans un quartier qui avait été témoin de nombreuses violences, il y a un an.
Un an plus tard, la situation a bien changé. Des clients sont rassemblés autour de quelques tables en bois éclairées au néon : « Il est 23h00, constate le lieutenant Sébastien, il y a des cafés qui sont encore animés. La sécurité revient ». L’ambiance dans le bar n’est pourtant pas franchement légère. Les hommes qui sont là tiennent plus des piliers de bar que des Banguissois prêts à se détendre.
Bref échange avec un client. Qui confirme que tout est calme ce soir. Un peu plus loin dans la pénombre, un homme se tient un peu en retrait, un arc traditionnel à la main. Doit-il être désarmé ? « Il n’y a rien qui interdit d’avoir un arc et des flèches », tranche l’officier français.
Ce soir-là, la patrouille française n’aura pas à intervenir. « Le calme est revenu ici, estime le commandant Laurent de Sangaris. Les marchés ont rouvert, les étals sont bien achalandés ». L’officier reconnaît toutefois que certains commerçants de Combattant n’ont pas réinvesti leur magasin. En l’occurrence les musulmans, qui se disent toujours menacés.
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