Au moins quatre personnes ont été tuées et plus d'une douzaine d'autres blessées dans des violences survenues mercredi à Bambari, une ville du Centre de la République centrafricaine (RCA), annoncent dans un communiqué publié jeudi soir les Nations Unies, un bilan revu à la hausse par ex-rebelles de la Séléka qui ont fait état à Xinhua de 10 morts.
"La ville de Bambari a été de nouveau le théâtre de violences graves et aveugles faisant de nombreuses victimes, y compris au moins quatre morts, plus d'une douzaine de blessés et des maisons brûlées", souligne le communiqué de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) parvenu à Xinhua.
La MINUSCA se dit "particulièrement préoccupée par la nature intercommunautaire des ces violences", sans préciser les circonstances, ni les parties impliquées et ni même la date de ces événements, signalés dans le principal fief aujourd'hui des ex- rebelles de la Séléka, qui y sont établis depuis plusieurs mois par leur chaîne de commandement dirigée par le général Joseph Zoundéko.
D'après ces ex-rebelles, il s'agit de heurts ayant opposé mercredi les populations chrétiennes et musulmanes de Bambari après l'assassinat d'un jeune chauffeur de moto issu du second groupe par des miliciens chrétiens anti-Balakas, partisans de l'ex- président François Bozizé.
Pour se venger, la famille de la victime a mené ses représailles qui ont fait "10 morts et plusieurs blessés" parmi les communautés chrétiennes de la ville, a rapporté le général Zoundéko, joint vendredi matin par Xinhua.
"La situation est revenue au calme depuis hier, mais les chrétiens désertent leurs maisons pour se réfugier dans les camps de la MINUSCA et de Sangaris (force française)", a-t-il précisé en outre.
La MINUSCA est opérationnelle depuis la mi-septembre, soit moins d'un an après le déploiement en décembre 2013 de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) constituée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) sous l'égide de l'Union africaine (UA), appuyée par la force française Sangaris et la force européenne Eufor.
Parmi ses missions, elle est chargée de veiller à la protection des civils et de la surveillance du respect des droits de l'homme. Mais, accuse le général Joseph Zoundéko, "la MINUSCA et Sangaris disent qu'ils sont venus protéger les populations civiles. Quand il y a une attaque comme celle que nous déplorons, on ne les voit pas. Je n'arrive pas à comprendre leur jeu".
La mission de paix onusienne a toutefois condamné dans son communiqué de presse "cette recrudescence de la violence qui jure avec les progrès observés ces dernières semaines dans la ville de Bambari". Elle rappelle, poursuit le texte, que "ces crimes représentent de graves violations des droits de l'homme et ne resteront pas impunis".
Mardi, un présumé sergent des ex-Forces armées centrafricaines (FACA) a été tué mardi soir dans la même ville par un ex- combattant de la Séléka. F