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La république Centrafricaine à la croisée des chemins
Publié le lundi 11 aout 2014  |  Centrafrique Libre
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© Autre presse par DR
Le Chef de l`Etat de la transition, Mme Catherine Samba-Panza
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Le premier ministre centrafricain, fragilisé dans son action par une annonce intempestive de remaniement ministériel a été finalement débarqué . Les rumeurs les plus folles nous parviennent des bords de l’Oubangui qui accréditent l’idée lourde de conséquences, de la nomination d’un Premier ministre de confession musulmane . Que dit la Charte de la transition ? A quoi joue Madame la Présidente de la transition ? Et que pensent les Centrafricains d’une situation qui hypothèque leur avenir ?

Un précédent dangereux

Un peu de sémantique pour aider la Présidente de la transition à y voir clair dans la situation qui lui est dévolue par la force des choses .

Par transition, il faut entendre un degré, un stade intermédiaire, un passage d’un état de choses à un autre ( Petit Larousse illustré 1988 ) . Une transition n’est donc pas appelée à durer éternellement et sa réussite même réside dans sa brièveté et les actes qu’elle est amenée à poser . Alors pourquoi cette sourde impression qu’on veut nous faire un enfant dans le dos ? Quels accords secrets, occultes et inavouables lient la Présidente à la « Séléka » d’une part et d’autre part quels sont ces fameux Accords de N’Djaména repris en chœur par les « Sélékistes » pour exiger la primature et des ministères dits régaliens ? Quels juristes centrafricains, quels hommes et femmes politiques centrafricains ont accédé à ces fameux Accords dont se prévalent les fossoyeurs de la République Centrafricaine ? Que valent les paroles des aventuriers djihadistes, souvent apatrides qui n’ont à la bouche que le mot partition d’une terre généreuse qui leur avait ouvert jadis les bras ? Dans quelle République une force non conventionnelle dissoute dispose-t-elle d’une aile politique et d’un Etat- Major ? J’ai déjà écrit que la manipulation constante et le double langage de la « Séléka » sont une insulte permanente à l’intelligence des Centrafricains . A ces derniers de relever ce défi .

Pour revenir à la sémantique, disons que la République Centrafricaine est laïque, une et indivisible . Elle ne doit reconnaître que les seules valeurs de la loyauté, du mérite, de la compétence de ses fils et filles . Je ne me réveille pas tous les matins en me disant animiste ou chrétien . Je suis avant tout Centrafricain . Voilà mon crédo républicain . Libre à moi d’adhérer à tel ou tel autre parti qui œuvre véritablement pour le bien-être des Centrafricains .

Nommer un Premier ministre aujourd’hui, sur une base confessionnelle que rien ne permet, refiler des postes ministériels régaliens à des hommes aux mains couvertes de sang centrafricain, ne pas prendre son courage à deux mains pour traduire les plus impliqués devant la Cour Pénale Internationale ( CPI ) à tout le moins devant les tribunaux locaux reviendrait à créer un précédent fâcheux, très dangereux pour l’avenir de la RCA . Il y aura un appel d’air pour les intégristes du monde entier en mal de djihad, des aventuriers de tous poils . De même que désigner des ministres résidents ( sur des bases ethniques ? ) pour les 16 régions centrafricaines équivaudrait à installer autant de fiefs, de baronnies locales, hostiles à l’action du gouvernement central .

Que tous les démocrates et amis sincères de la RCA se lèvent comme un seul homme pour combattre ces idées qui contiennent les germes de la balkanisation de notre pays . Mon cœur saigne d’entendre parler de la RCA comme d’un terrain de courses hippiques où la France et les pays voisins disposent d’écuries et de poulains à placer . Qui va défendre l’intérêt des Centrafricains ?



Réveille-toi BOGANDA : ils sont devenus fous !



Dans son excellent Plaidoyer pour la Ouaka, mon compatriote et ami Gbandi Anatole déplore le travestissement des cinq (5) verbes du MESAN par les différents gouvernements centrafricains prompts à se réclamer du fondateur de la RCA mais incapables de conjuguer ses verbes . C’est ainsi que NOURRIR est devenu SE NOURRIR,

LOGER est devenu SE LOGER

SOIGNER est devenu SE SOIGNER

INSTRUIRE est devenu ENVOYER ses enfants dans les

meilleures écoles de préférence à l’étranger .

VETIR est devenu SE VETIR pour les uns de robes et costumes

griffés, à moins que ce soit de pagnes à leur effigie . Pour les

autres, en fait l’immense majorité, ils ne conjuguent plus le verbe,

allant presque nus puisque le fripier a disparu en même temps que

la circulation monétaire dans le pays .

Beaucoup de Centrafricains pour ne pas dire la totalité se réclament de Barthélémy BOGANDA . Mais parmi eux qui connaît vraiment cet homme ? Qui a hérité de sa philosophie politique ? Qui est prêt à se sacrifier aujourd’hui pour ce pays ?

D’une manière générale, les Centrafricains auront le gouvernement qu’ils méritent après la transition si tant est que les élections seront organisées un jour . L’élection présidentielle qui n’est pas une panacée, focalise tous les regards et toutes les attentions de nos compatriotes . Nous pensons qu’ils ont tort car la vraie démocratie doit commencer à la base . C’est pour cette raison que nous sommes quelques-uns à nous battre pour privilégier les élections locales avant la présidentielle pour mettre un terme définitif aux délégations spéciales qui imposent des maires-fonctionnaires à la tête de nos villes . Nous postulons qu’un maire élu sera plus proche de ses administrés qui sont ses électeurs .



Sur le plan démographique, le Bamingui Bangoran et la Vakaga comptent à peine deux cent mille hommes . Que pensent nos compatriotes Sara, Youlou, Kara, Luto, Valey, Dokoa et Ndouka de la partition brandie par la « Séléka » concernant ces régions ? N’ont-ils pas leurs mots à dire face aux porteurs d’armes qui font beaucoup de bruits comme les tonneaux vides qu’ils sont ? Quelle est l’offre politique de la « Séléka » pour ces régions centrafricaines ? Combien d’écoles, de dispensaires, de kilomètres de routes pavées ou bitumées après leur gestion chaotique de dix mois ? Savoir manipuler les armes n’est pas la bonne école pour gérer la RES PUBLICA faut-il le répéter à la « Séléka » qui croit manipuler les Centrafricains et qui se laisse manipuler elle-même par tous les charognards attirés qui par l’odeur du pétrole, qui par l’or, les diamants, le bois ou par les plus de 400 minerais potentiels détectés en Centrafrique ! Toutes les potentialités de la RCA ne deviendront réelles que quand le pays aura recouvré une sécurité intégrale, gage d’un développement apaisé . Aucun investisseur ne risquera le moindre kopeck dans un pays instable, à feu et à sang . Que la « Séléka » le comprenne une fois pour toutes . A moins de demeurer les gardes chiourmes du Tchad et du Soudan, ce qui les disqualifierait définitivement …cf l’installation du bourreau Baba Laddé à Sido par celui qui se croit le maître de la RCA, j’ai cité le président Déby .



A quoi joue la France en RCA ?



Le billard à plusieurs bandes de la France en Centrafrique me laisse sans voix . Quelle logique commande aux soldats de la mission Sangaris de laisser sortir les djihadistes de Bangui avec armes et bagages, aller se disséminer à l’intérieur du pays avant de se décider ( enfin ) à les attaquer à Batangafo ? N’est-ce pas leur désarmement sur site qui était la mission première de Sangaris ? Bangui avec ses deux ou trois sorties principales se prête bien à ce genre de désarmement . A moins que le coup de semonce de Batangafo ne soit adressé au Tchad et non pour protéger les populations centrafricaines, le Tchad ayant installé son homme à tout faire Baba Laddé, celui-là qui a préparé le terrain à la « Séléka », à Sido pour verrouiller ou organiser la porosité des frontières selon les cas . Le commandant de Batangafo était lui-même un Tchadien !

Usant de la similitude des formes chère aux juristes, je dirais que les intégristes en Centrafrique, au Mali comme en Irak ou en Syrie sont financés par les mêmes monarchies du golfe bien connues . Maintenant que la fameuse communauté internationale a clairement exprimé son envie d’en finir avec ses intégristes en Syrie et en Irak, peut-on s’attendre logiquement à la voir faire la même chose en Centrafrique ?



La RCA qui a survécu à Bokassa, survivra bien aussi au gouvernement de la transition . Nous demandons à Madame la Présidente de cette transition de ne pas prendre des engagements graves au nom d’un peuple qui ne l’a pas élue en créant un précédent dans nos institutions . Si elle s’obstine, qu’elle sache que ce qu’un gouvernement a fait, un autre peut le défaire surtout s’il bénéficie de la légitimité populaire . C’est une question de souveraineté nationale .
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