Politique
La Centrafrique en quête d’un sauveur
Publié le samedi 6 decembre 2014 | Les Plumes de RCA
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© Autre presse par DR
La Centrafrique en quête d’un sauveur |
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La Centrafrique en quête d’un sauveur |
De la même manière qu’un ouragan cause d’énormes dégâts lors de son passage, la politique fait trop de mal à la Centrafrique. De cette politique de la bêtise pratiquée de manière égoïste, il en résulte des conséquences incalculables que sont: les nombreuses vies ôtées crapuleusement, des villages brulés, des églises et mosquées désacralisées, des mœurs dépravées, une population hyper paupérisée, une administration complètement détricotée et une fracture sociale exacerbée.
Chose curieuse, la politique prend une connotation stéréotypée en Centrafrique alors qu’elle est l’art de gouverner la cité. Malgré cette déconfiture abyssale, plus de 40 prétendants se bousculent actuellement au portillon du Palais de la Renaissance pour occuper le fauteuil présidentiel. Parmi cette kyrielle de candidats, on compte des anciens premiers ministres, des anciens ministres, des anciens députés, des hommes d’affaire, des avocats, des fils à papa, des filles à maman, des enfants de…etc. Hormis certains candidats qui ont l’habitude des élections présidentielles, plusieurs autres sont des néophytes dans l’arène politique.
Mais les questions les plus basiques qu’il faille poser à ces prétendants sont celles-ci: Pourquoi voulez-vous devenir le futur Président de la République ? Est-ce pour bâtir vos comptes en banque et redistribuer les biens publics à vos propres parents comme c’en est le cas pour vos prédécesseurs ou c’est pour reconstruire la Centrafrique ? L’on doit certainement s’attendre à des projets utopiques de la part des uns et des autres, des promesses fallacieuses voire des engagements non tenus une fois que l’intéressé aura accédé à la magistrature suprême. Aussi étrange que cela n’en a l’air, certains Centrafricains n’ont jamais vu ne serait-ce qu’une ampoule, en 54 ans d’indépendance. Pire, nombreux sont ceux qui n’ont jamais connu l’eau du robinet alors que plusieurs régimes se sont succédés à la tête du pays.
L’histoire doit-elle toujours se répéter en Centrafrique? Pourtant, le pays a besoin d’un sauveur politique et non d’un « politicomachin ». Que ces machins à couiner sachent que le besoin d’un homme ou d’une femme providentiel(le) se fait sentir en Centrafrique. Ce besoin redevient prioritaire car il fut insatisfait pendant très longtemps. De nos jours, tout le monde réclame sans cesse un sauveur politique au sortir de cette transition. De nombreux Centrafricains pensent que ce « sauveur » pourrait disposer d’un levier de la métamorphose sociétale tant attendue. En plus, ils estiment que cet homme ou cette femme providentiel(le) pourrait porter le fer rouge de la reforme dans les maux qui gangrènent le pays depuis plusieurs décennies.
Pourvu que ce sauveur ne sorte pas de la grande école des Chefs d’états qui manipulent la Centrafrique depuis fort longtemps comme une manette de « playstation », ni des organisations internationales très peu recommandables. N’en déplaise aux prétendants à la magistrature suprême qui brandissent à tout-va leur carnet d’adresse comme un paravent pour rameuter un nombre consistant de sympathisant autour d’eux, il serait souhaitable que ce sauveur soit à vrai dire l’émanation de la volonté populaire. Toutefois on ne peut s’empêcher de poser la question de savoir si parmi tous les leaders qui convoitent le fauteuil présidentiel, y’a t-il un vrai réformiste social?
Ce qui est sûr et certain, un(e) candidat(e) sera élu(e) parmi ces 40 prétendant(e)s qui lorgnent actuellement le palais de la renaissance. Quoi qu’il advienne nous n’arrêterons jamais d’utiliser les mots contre des maux.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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