La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) condamne très fermement l’attaque, le 21 mai, perpétrée par des éléments de Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) contre des populations dans les villages de Koundjili, Ndjondjom et Bohong, à l'ouest de Paoua, dans la préfecture d'Ouham-Pende.
Selon les premières informations recueillies auprès des sources locales, les éléments des 3R auraient mené des attaques ciblées contre les populations civiles dans ces villages. Les attaques ont causé la mort d’au moins 34 civils dont 13 à Koundjili, 18 à Ndjondjom et trois à Bohong. Le député suppléant de Paoua et le directeur de l’école du village de Lemouna et deux enseignants figureraient parmi les victimes. Certaines victimes ont été ligotées avant d'être tuées. Trois personnes auraient également été blessées au cours de ces attaques. Les éléments des 3R ont aussi incendié trois maisons et emporté des bœufs appartenant aux populations.
La MINUSCA est particulièrement indignée par le caractère cruel et délibéré de ces attaques qui, en plus d’être planifiées et coordonnées, témoignent de l’intention des auteurs à infliger des atrocités entrainant la mort d’une large partie de la population présente dans les villages de Koundjili, Ndjondjom et Bohong. Il s’agit-là d’éléments constitutifs de crimes graves impliquant à la fois la responsabilité de leurs auteurs et du commandement des 3Rs sous la direction de « Sidiki ». La MINUSCA a exigé de Sidiki l’arrestation et la remise des auteurs à la justice centrafricaine et le démantèlement de ses bases de Letele et Boucaya.
Ces attaques surviennent au moment où le Gouvernement, avec l’appui de ses partenaires et l’adhésion progressive des populations, déploie des efforts pour une mise en œuvre effective de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, cadre unique de promotion d’une paix et d’une stabilité durables tant attendues par les filles et les fils de la RCA. Les 3R, faut-il le rappeler, sont signataires de cet Accord et participent au processus de paix en cours, de même qu’ils disposent d’un ministre au sein du Gouvernement inclusif mis en place le 22 mars 2019.
La MINUSCA tient particulièrement à souligner que rien ne saurait altérer sa détermination à mettre en œuvre son mandat de protection des populations civiles pour faire cesser immédiatement toute menace à leur égard. A ce titre, la MINUSCA a initié des mesures idoines pour la sécurisation des villages affectés et leurs environs, et la facilitation de l’assistance aux blessés.