Paoua (République centrafricaine) – Soupçonné de collusion avec les éleveurs peuls, le capitaine des FACA, en colère, menace d’assassiner le Président de la jeunesse de Paoua.
Depuis la tuerie de Lemouna et de Koundili le 21 mai dernier, la ville de Paoua, située à seulement 25 kilomètres du dernier lieu de crimes est en pleine confusion.
En effet, suite au massacre de Lemouna et de Koundili, les habitants de la ville de Paoua ont accusé directement le capitaine des FACA, dénommé François, de collusion avec les éleveurs peuls.
D’après leurs allégations, les éleveurs peuls n’ont cessé de remettre gracieusement au capitaine François et le sous-préfet de Paoua des têtes des bœufs pour tenter de les corrompre.
Cependant, il y’a un mois, le sous-préfet de Paoua, dans sa déclaration à la radio locale, avait mis en garde les jeunes de Paoua contre le vol régulier des bœufs appartenant aux Peuls. Mais cette mise en garde, maladroitement faite, vient de retourner contre son auteur.
« … Si vous continuez à voler les bœufs des Peuls, et le jour où ils commenceront à vous égorger, moi, je vais prendre l’avion pour Bangui, et je demanderais aux soldats FACA de ne pas intervenir. Comme ça vous allez comprendre… », aurait déclaré le sous-préfet de Paoua à la radio le mois dernier.
Alors que le sous-préfet de Paoua tente depuis mardi dernier de se défendre tant bien que mal par rapport à sa dernière déclaration radiophonique, le capitaine des FACA, aussi accusé par la population locale de collision avec les éleveurs peuls, organise une réunion avec le bureau de la jeunesse locale le mercredi 22 mai 2019 pour tenter de se défendre.
Malheureusement pour lui, sa stratégie de séduction n’a pas marché et tente de passer en force. L’homme dégaine son pistolet et tente de neutraliser le président de la jeunesse locale en lui laissant sous la tempe pour quelques secondes.
Devant la gravité de ce geste, le bureau local des droits de l’homme de la Minusca a été informé de la situation, tout comme le bureau national du groupe de travail de société civile à Bangui.
Contacté par CNC, le capitaine François n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Quant au sous-préfet, il n’est plus joignable sur son numéro mobile.