Les 3 et 4 décembre 2014, le Président du conseil national de transition (CNT) Ferdinand Alexandre Nguendet a effectué une mission à Bambari dans la Ouaka – localité dont il est le représentant au CNT. De cette mission d’évaluation de la situation actuelle à Bambari, c’est un véritable cauchemar que Nguendet a vécu. D’ailleurs, la mission précurseur qui devrait préparer sa venue dans cette ville a été sauvagement agressée par les rebelles de la Séléka qui ont abattu froidement un de ses gardes rapprochées. La mission même de Nguendet s’est déroulée dans un contexte très tendu.
Lors d’une conférence de presse qu’il a animée vendredi 5 décembre, au siège du parlement provisoire, Nguendet, du retour de Bambari présente la situation : « Le constat qui s’impose à l’occasion de ce bref séjour est que la ville de Bambari est devenue un véritable champ de bataille où s’affrontent, non seulement des groupes armés, mais une zone d’insécurité où les éléments des factions rebelles disposent du droit de vie ou de mort sur les paisibles populations, malgré la présence des forces internationales. » a-t-il fait constater. Et d’ajouter, « Aux dires des habitants de cette localité, les forces internationales et les éléments de la mission SANGARIS n’exécuteraient pas correctement leur mandat puisqu’ils laissent circuler et assistent aux forfaits des bandes armées. »
Selon le détail du Représentant de la préfecture de la Ouaka au CNT, « la ville de Bambari est sous l’emprise de deux (2) groups armés : – D’un côté, les hommes, majoritairement des peuls de Monsieur Ali Darras, d’origine nigérienne ne parlant ni le sango, ni le français encore moins les langues de la localité, lourdement armés par des forces connues selon les informations en notre possession. – De l’autre, les éléments de l’ex séléka dirigés Monsieur Zoundeko dont l’un des équipiers, Monsieur Assan Ngrembaye, a assassiné froidement le mardi 2 décembre 2014, un de mes gardes du corps le Sergent-Chef Nzango Simplice Landry alors qu’il se trouvait dans l’équipe de la mission précurseur de ma venue dans la localité. La population civile se trouve ainsi abandonnée à la merci de ces criminels sans foi ni loi qui bénéficient de la complicité du Préfet en poste qui est, en réalité, un suppôt des forces nuisibles en présence. »
Ferdinand Alexandre Nguendet président du CNT
Ferdinand Alexandre Nguendet président du CNT
Face à ce tableau grave et inquiétant, Nguendet a été catégorique. D’ailleurs, c’est avec le cœur serré qu’il a exigé ce qu’il a appelé des mesures urgentes, en vue de sauver la situation à Bambari : « - La nomination d’un officier supérieur de l’armée régulière au poste de préfet pour qu’il assure la présence de l’Etat; – L’expulsion immédiate et sans condition du territoire national de Monsieur Ali DARRAS, sujet nigérien ; - La relocalisation de l’ex séléka dans une autre région en attendant la tenue du dialogue de réconciliation nationale pour éviter la tragédie que vit au quotidien nos concitoyens de cette préfecture. »
Puisque la Séléka a témoigné de sa réticence au déploiement de l’administration de l’Etat dans toutes les zones sous son contrôle, le Président du CNT a proposé pour les autres régions « - une approche de sécurisation région par région doit être envisagée par le Gouvernement en partenariat avec la communauté internationale afin de faciliter le retour des représentants de l’Etat et la pacification des dites régions. »
En somme, la restauration de l’autorité de l’Etat ne saurait passée sans la réhabilitation et la mise en fonction des forces armées centrafricaines (FACA). Parce que c’est devant les forces étrangères que l’Etat a peiné voire a été renvoyé de l’arrière-pays par les groupes armés non conventionnelles sensées être neutralisées par ces forces internationales.
Fred Krock