Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a déploré la lenteur administrative dans les cours et tribunaux centrafricains ainsi que le surpeuplement des prisons faute de jugement et instruit le ministre de la Justice, M. Flavien Mbata, de corriger les failles enregistrées dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire pour les années à venir, a constaté sur place ce vendredi un correspondant de Xinhua.
Profitant ce vendredi de la rentrée judiciaire pour l’année 2018-2019, M. Touadéra a indiqué que sur 1.522 prisonniers, seulement un tiers est passé devant les tribunaux, posant au grand jour la question du surpeuplement des prisons centrafricaines.
Si la cour de cassation coiffe toutes les juridictions en République centrafricaine, il faut cependant relever que le pays est subdivisé en trois cours d’appel, dont celui de la capitale centrafricaine Bangui, celui de la ville centrafricaine de Bambari, supervisant les autres cours et tribunaux des régions de l’est, et la cour d’appel de l’autre ville centrafricaine, Bouar (ouest), couvrant les régions de l’ouest du pays.
Chaque cour d’appel supervise un tribunal de commerce, un tribunal d’enfant, un tribunal de grande instance et un tribunal militaire. En dehors des cours d’appel de Bangui et de Bouar, la cour d’appel de Bambari est secouée par la crise politico-militaire, ayant empêché les cadres et agents des tribunaux d’être à leur poste.
Au-delà de tout et selon le procureur général près la cour de cassation, Léon Dincpi, les cours et tribunaux centrafricains souffrent d’un manque cruel de magistrats, en sous effectif, du fait que certains sont affectés dans d’autres juridictions et que d’autres sont décédés.
Le thème de la rentrée judiciaire comptant pour l’année 2018-2019 est : "le rôle des juges dans le relèvement économique centrafricain".
La rentrée judiciaire en République centrafricaine, caractérisée par une audience solennelle, est prévue par un décret de 1997 au mois d’avril de chaque année, en présence du président de la République, chef de l’Etat.
Cette cérémonie met un terme à l’année judiciaire antérieure et ouvre l’année qui suit.