La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies chargée de la question des violences sexuelles liées au conflit, Pramila Patten, a conclu, par une conférence de presse vendredi 31 mai 2019 à Bangui, sa visite en République centrafricaine.
Fin de la visite en Centrafrique de la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'Onu pour les violences sexuelles ramila Patten
« La République centrafricaine est l’un des pays dans lesquelles mon bureau est très engagé depuis 2013. Ma visite s’inscrit dans la continuité du travail entamé par mes prédécesseurs », a indiqué Pramila Patten.
Elle a expliqué que Madame Zanabagoura, son prédécesseur, a signé un accord formel appelé communiqué conjoint avec le gouvernement de la République centrafricaine et que depuis janvier 2013 le bureau s’est attelé à soutenir les efforts du gouvernement pour lutter et prévenir les violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles.
« Depuis que je suis en poste, je ne fais que le devoir d’aller à la rencontre des victimes, d’autant plus que les rapports annuels du Secrétaire général qui a été débattu le mois dernier, démontrent des chiffres alarmants par rapport à la République centrafricaine, d’où la raison de ma visite à Bangui, à Bria et des multiples rencontres avec les membres de la société civile et les victimes », a-t-elle ajouté.
Pramila Patten a poursuivi que sa visite s’inscrit dans le cadre de la réactualisation du communiqué conjoint de 2012 afin d’apporter une réponse plus structurée aux violences sexuelles liées au conflit compte tenu de l’évolution de l’accord de paix signé en février dernier.
Selon elle, ce communiqué devrait être axé sur la nécessité d’interpeller et de traduire en justice tous les auteurs de crimes et violences sexuelles et de mettre fin à l’impunité, d’apporter un service holistique et multisectoriel aux victimes des violences dans la mise en œuvre de l’accord de paix en République centrafricaine.
La Représentante spéciale a rappelé que ce communiqué conjoint porte aussi sur l’importance d’inclure d’autres acteurs dans la lutte et la prévention de la violence sexuelle, notamment les chefs religieux, les chefs traditionnels et surtout la société civile et les victimes afin que ce communiqué soit réactualisé selon la nouvelle résolution du Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Elle a soutenu qu’elle a relayé le message des victimes au chef de l’Etat et que même s’il n’y a pas d’amnistie dans l’accord, la crainte que la question de la violence sexuelle ne soit pas prise en compte dans la mise en œuvre de l’accord de paix, et le chef de l’Etat a réaffirmé son engagement de lutter contre l’impunité et de rendre justice aux victimes de violences sexuelles.
Pramila Patten a proposé au chef de l’Etat de rassurer les victimes à travers la nomination d’un représentant spécial attaché à la présidence de la République sur la question des violences sexuelles liées au conflit.
Il convient de noter que le chef de l’Etat a donné un avis favorable à cette proposition qui ne pourra être appliquée que sur la base d'un soutien logistique à la République centrafricaine