Les magistrats et les juges, réunis en assemblée générale ce mardi 11 juin, ont menacé d’arrêter leur collaboration avec les éléments de l’Office Central de Répression du Banditisme (OCRB) et ceux de la Compagnie Nationale de sécurité (CNS). Ils ont dénoncé lors de cette rencontre les multiples agressions dont ils font l’objet de la part des éléments de ces unités de police.
En plus des problèmes cruciaux de la profession débattus au cours de cette assemblée générale, les magistrats ont dénoncé les agressions contre certains membres de leurs corps. « Le dernier acte d’indiscipline et d’agression est celui perpétré par les éléments de l’OCRB central sur la personne du magistrat Enoch Sanzé, président du Tribunal de Grande Instance de Bouar« , a dévoilé le magistrat Olivier Mbombo.
La déclaration des magistrats et juges rendue publique le 11 juin relève que le « 30 mars 2018, Samuel Rangba, au Conseil d’Etat a été agressé par un maréchal des logis de la Gendarmerie« . Le document ajoute que « cette agression a été suivie par celle de Madame Samory née Simone Ngoko, 2ème substitut de Base du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bangui par le Directeur de la surveillance du territoire« . Le magistrat était dans l’exercice de sa fonction.
Face à ces multiples agressions policières, « l’assemblée générale des magistrats déclare être excédée par le comportement répréhensible de ces agents qui travaillent sous le contrôle des magistrats et demande aux autorités publiques de prendre des sanctions disciplinaires exemplaires à l’endroits de ces hors la loi et que ces actes ne se reproduisent plus« .
Les hommes en toges pointent du doigt l’OCRB et la CNS menacent de rompre la collaboration avec ces unités de police. « Si de pareils dérapages venaient à se commettre sur les magistrats et juges, toute collaboration sera rompue avec les services concernés notamment l’OCRB et la CNS« .
Le ministre de la Justice, Flavien Mbata, prend au sérieux la menace et ordonne l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les faits ayant occasionné le remous au sein des magistrats.
« S’agissant des comportements indélicats et inadmissibles de certains éléments des forces de défense et de sécurité dont ont été victimes certains magistrats, j’instruis le parquet général d’ouvrir immédiatement une enquête judiciaire et m’en rendre compte« .
Une décision acclamée par les magistrats présents à l’assemblée générale. Plusieurs fois les hommes de droit se disent victimes de violence policière. Une question majeure, si les policiers se comportent de cette manière vis-à-vis des magistrats, qu’en est il pour le centrafricain lambda ? Les autorités de la police mises en cause n’ont pas encore réagi à cette menace.