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Deux journalistes de l’AFP interpellés à Bangui : Derniers miasmes d’une RCA qui se cherche

Publié le lundi 17 juin 2019  |  aujourd8.net
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© RFI par DR
Vue de Bangui
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Charles Bouessel et Florent Vergnes, nos deux confrères de l’AFP sont-ils les victimes collatérales d’un Etat failli, qui peine à se dépêtrer des miasmes des violences vieilles de plusieurs années ?

Moins d’une semaine après les massacres du Nord-Ouest, lesquels massacres ont fait 34 tués et ont été perpétrés par 4 rebelles 3R d’Abbas Sidiki, les forces de l’ordre ont visiblement la gâchette rapide et une propension à sévir au moindre mouvement jugé séditieux.

Visiblement c’est ce qui s’est passé ce 15 juin lorsque les sécurocrates de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) ont subodoré que les journalistes de l’AFP pourraient avoir filmé des scènes de matraquage et de tirs à balles réelles, contre des Banguissois à une manifestation interdite.

Que craignaient ces forces de l’ordre ? Qu’on montre des bavures ? Pourquoi après avoir confisqué leur matériel de travail, ont-ils amené les journalistes à la direction des services de police judiciaire (DSPJ) où ils ont passé un sale quart d’heure, à subir coups de poing, coups de pied et de crosse de fusil ?

«Parce qu’ils se trouvaient sur les lieux d’une manifestation interdite qu’ils ont été interpellés», affirme le ministre de la justice, Flavien Mbala. Une justification et une réponse qui volent au ras des pâquerettes du fleuve Oubangui, car c’est comme demander à un médecin de justifier sa présence dans un district sanitaire ou dans un hôpital.

Un journaliste, c’est le terrain et le fait de relayer un tel évènement interdit est news, la preuve, voilà que les autorités voulaient un blak out sur cette marche.

Alors que rien que ce même 15 juin, le président Archange Touadera, au micro de France 24, affirmait que la RCA privilégiait l’Etat de droit, la démocratie et condamnait la mort des 34 Centrafricains tués par les rebelles 3R, voilà que c’est la force légale qui est fautive !

Finalement, quelles est la différence entre cette kyrielle de rebellions, sans foi, ni loi, qui écument toujours la RCA, malgré l’Accord de Khartoum et les forces de l’ordre, qui ont la matraque et la gâchette faciles ?

A la vérité, sur l’ex-Oubangui-Chari, on ne sait plus quoi dire, car, l’encre de cet accord a peine seché qu’il était violé par Sidiki Abbas. Et jusqu’à présent, l’Etat centrafricain ne s’exerce que dans Bangui et ses alentours sinon au niveau du palais présidentiel de la Renaissance. Le reste du pays échappe aux autorités légales.

La RCA devient chaque jour une auberge espagnole où se sont engouffrés sous l’apparence de projets, d’ONG et autres, plusieurs partenaires mais à la vérité, la RCA se cherche toujours une existence en tant qu’Etat plein.

Or, lorsque les médias et la société civile sont pris à parti dans un pays, c’est symptomatique qu’il n’y a pas d’Etat, ni de loi et que ce qui tient lieu d’autorité est très frileuse et susceptible à la moindre peccadille.

Que représente en terme de danger, un journaliste, par rapport à la myriade de rebellions qui dépècent à qui mieux mieux la RCA ?

Trois années presque après son élection, Archange Touadera ahane tel Sisyphe avec sa pierre sur la montagne, à reconstituer une RCA, mais visiblement la grâce de l’Archange n’a toujours pas touché le cœur de ces Centrafricains. Dommage pour cet Etat que d’aucuns disent qu’il n’aurait jamais dû voir le jour.

Sam Chris

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