Le cardinal Nzapalainga, archevêque de Bangui, n’a pas hésité à se rendre en mars dernier dans le nord-est du pays, à Birao. Il va régulièrement à la prison de Ngaragba. Il prêche la réconciliation tout en dénonçant les exactions perpétrées par les groupes armés. L’homme est courageux. Il est, pour le moment, perçu comme tel. Je pense qu’il faut qu’il continue à prendre son bâton de pèlerin de la paix et à parler. Sa voix est entendue, compte tenu de sa position et de sa personnalité. Les mots permettent tout à la fois de réparer, réconcilier, dénoncer, condamner. Face à la tragédie, à l’abîme, la parole permet de combattre le découragement, l’accablement des victimes, la bêtise, la cruauté des bourreaux. Ce serait pour l’Église une honte de poursuivre la vie comme si de rien n’était. Le cardinal archevêque l’a bien compris. Il doit continuer à parler, écouter, aller à la rencontre du peuple centrafricain. Le pays en a besoin. Les paroles sont des organismes vivants susceptibles de changer le cours des évènements dans un pays traumatisé après plus de cinq années de violences.... suite de l'article sur Autre presse