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Centrafrique: pourquoi ne pas utiliser les forces de sécurité intérieure pour traquer les groupes armés au lieu de museler ses propres populations? 

Publié le mercredi 26 juin 2019  |  le Tsunami.net
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie de fin de formation des éléments du groupe Alpha du GSPR
Vendredi 03 mai 2019. Le Président de la République, Chef Suprême des Armées a présidé la cérémonie de fin de formation des éléments du groupe Alpha du GSPR au Camp de Roux à Bangui.
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Depuis une bonne période, le Centrafricain ne vit que par la pure grâce de la miséricorde divine. Il est soumis à la dictature à tous les niveaux, aussi bien du côté des groupes armés que du gouvernement.
En effet, les 30 dernières années de la RCA constituent une période d’instabilité politique chronique marquée par les coups d’Etat, les crises militaro-politiques et les rebellions armées, qui ont, tous, la particularité de brouiller et de raturer la cohésion sociale, le vivre ensemble et la réconciliation nationale. La violence armée et ses conséquences meurtrières, ont achevé de déstabiliser durablement un pays, jadis considéré comme une terre bénie de Dieu, une terre d’amour, de pardon et d’hospitalité, qui aspirait à un avenir prospère. Hélas, les démons de la division, du tribalisme, du clanisme, du népotisme, de la corruption et de l’affairisme politique sont passés par là, semant ainsi la graine de la mal gouvernance qui a fait le lit de l’injustice sociale et la pauvreté endémique.
La situation lamentable, de notre pays, interpelle notre patriotisme et notre attachement aux valeurs de notre société, que sont la fraternité, la tolérance, la solidarité, le dialogue permanent, la compréhension mutuelle et la cohésion nationale, aujourd’hui sacrifiées sur l’autel de nos ambitions extravagantes et de notre égoïsme. On ne saurait bâtir un pays prospère et réconcilié avec lui-même sur un socle de contre-valeurs.
Aujourd’hui, la RCA a plus que besoin de leaders visionnaires, capables et porteurs d’espoirs, maintes fois, déçus du peuple centrafricain, devenu une véritable chair à canon dans un pays, désormais, habitué à la spirale de la violence en dépit de la multitude des Accords politiques et des Accords de Paix et de Réconciliation nationale signés à tour de bras depuis 1996.
Tant il est vrai que la RCA est considérée, à juste titre, comme un cimetière d’Accords de paix. Une chose est sûre, les Centrafricains, toutes catégories confondues, aspirent ardemment à la Paix civile car, sans la Paix, il ne saurait y avoir de développement économique et social. Cette paix est, la condition sine qua none de tout développement équitable, profitable à l’homme et au citoyen. Tout projet politique, qui ne place pas l’homme au cœur de sa préoccupation, est un projet aveugle et sans vision, donc voué à l’échec.
Nous avons, tous presque, trahi les idéaux de la lutte incarnés par Karnou, Baram Bakié et Barthélémy Boganda, le Père fondateur de cette nation, aujourd’hui, malmenée par les «seigneurs de guerre»,engagés dans une politique de terre brûlée, une économie de prédation et de guerre, et aussi une volonté farouche de créer les conditions d’une partition fatale à l’unité nationale. La République centrafricaine est toujours en danger de mort, il faut le reconnaître !
Il faut non seulement le reconnaître, mais s’employer à démystifier cette «Politique de rupture», qui reproduit les avatars du passé, qui ont cloué notre pays au pilori de la mal gouvernance, de la corruption, du clanisme, du népotisme, du favoritisme, qui sont les véritables tombeaux ouverts de l’unité nationale, de la paix, de la sécurité, de la cohésion sociale et du vivre ensemble. La RCA a besoin d’une nouvelle race d’hommes et de femmes, avec des idées et des méthodes de gouvernement, novatrices qui puisent dans les richesses de nos valeurs communautaires.
Les Centrafricains cherchent à mettre un terme à la mascarade politique et à la démocratie balbutiante, pour créer les conditions idoines d’une alternance crédible du pays dans une dynamique qui proscrit la division, l’exclusion et la discrimination, qui sont les tombeaux de l’unité, de la démocratie et du progrès économique et social.
Le risque est si grand que ceux qui continuent de jeter les hommes armés sur les pauvres populations compromettent au passage la levée de l’embargo sur les armes en faveur du pays. On attend en effet à ce que l’armée centrafricaine et les FSI soient au service des populations civiles et non contre ces populations. Les Centrafricains ont besoin de ces hommes en tenue pour libérer le pays des groupes armés qui occupent 80% du territoire national. Malheureusement, ce n’est plus le cas. A qui la faute?
Jacques Emmanuel Ngue
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