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Crise Centrafricaine : La solution passera-t-elle par la nomination de Mahamat Kamoun?
Publié le lundi 11 aout 2014  |  Le pays
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© Autre presse par DR
Le Chef de l`Etat de la transition, Mme Catherine Samba-Panza
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Depuis son élection à la tête de la transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza se démène comme un beau diable pour le retour de la paix en RCA. Mais l’on a l’impression qu’elle est en train de prêcher dans le désert. En effet, toutes les initiatives qu’elle a pu entreprendre pour amener ses compatriotes de la Séléka et des anti-balaka à fumer le calumet de la fraternité, se sont révélées jusque-là infructueuses.



La RCA a atteint un niveau avancé de haine communautaire



L’équipe gouvernementale qu’elle dirige et dans laquelle siègent des éléments des anti-balaka et de la Séléka, n’a pas pu faire taire les armes. L’accord de Brazzaville, on le sait, a eu seulement le mérite de faire figurer dans une photo de « famille », Séléka et anti-balaka. La suite, on la connaît : la RCA est toujours en proie à la violence. Dans la nuit de vendredi à samedi par exemple, des vies centrafricaines ont été encore fauchées. C’est dans ce contexte que Catherine Samba-Panza a organisé un meeting à Bangui, où elle a encore signifié avec insistance et les larmes aux yeux, à ses compatriotes, l’urgence d’aller à la paix. Sera-t-elle pour une fois entendue ? L’on peut être sceptique. La RCA, aujourd’hui, a atteint un niveau avancé de haine communautaire, au point que certains éléments des anti-balaka et de la Séléka pourraient ne pas se sentir concernés par les complaintes et les supplications de Dame Catherine. C’est pourquoi l’on peut être amené à despérer de ce pays et à se poser la question suivante : quel traitement finalement faut-il administrer à ce malade chronique pour lui donner l’ultime chance de guérison ? Dans cette perspective, l’on peut se demander si la nomination de Mahamat Kamoum, musulman, à la Primature, peut être un des ingrédients de la potion susceptible de remettre la RCA sur ses deux pieds.



La situation du pays commande qu’on n’écarte aucune hypothèse de sortie de crise



En partant du postulat que la crise centrafricaine a une dimension confessionnelle, l’on peut entretenir l’espoir qu’un Premier ministre musulman pourrait impacter positivement la marche de la RCA vers la paix. Ce n’est sans doute pas la panacée mais la présence d’un musulman au sommet de l’exécutif aux côtés de la chrétienne Catherine Samba-Panza, peut donner le sentiment à la minorité musulmane qu’elle a son mot à dire dans la conduite des affaires de l’Etat. Et cela n’est pas rien dans le contexte centrafricain où chrétiens et musulmans se regardent en chiens de faïence. Le Liban, par exemple, depuis 1943, a mis en place un pacte national qui institue un système politique confessionnel répartissant les pouvoirs entre les maronites, les chiites, les sunnites et les druzes. Même en Afrique, certains pays, sans le dire explicitement, recourent à ce genre de dosage communautaire dans la formation des gouvernements. Et c’est ce que la RCA vient de faire. Et si tel est le prix qu’elle doit payer pour le retour de la paix, c’est tant mieux. Même si l’on peut avoir des raisons objectives de ne pas trop y croire, d’autant que cet ancien directeur de Cabinet de Michel Djotodia et conseiller spécial de Catherine Samba-Panza, n’est pas le choix de la communauté internationale mais plutôt de la Séléka. En réalité, la situation du pays commande qu’on n’écarte aucune hypothèse de sortie de crise. De ce point de vue, Michel Djotodja et François Bozizé peuvent être mis à contribution pour soigner le mal centrafricain auquel ils ne sont pas du reste étrangers. Le général Bozizé et Michel Djotodja sont certainement des personnalités peu recommandables, mais, malheureusement, ils ont toujours la capacité de calmer le jeu en RCA. Tant que ce seront les sous-fifres qui parleront à leur place, l’on peut parier que la violence a de beaux jours devant elle au pays de Barthélémy Boganda.



Prusdem PICKOU
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